Une fresque qui fait parler d'elle (fresque de Grenoble)

Publié le 29 Juin 2016

Une fresque qui fait parler d'elle (fresque de Grenoble)

La liberté d'expression mise à mal.

C'est une oeuvre réussie car elle ne laisse personne indifférent. Et pour cause.

Que voyons-nous sur cette fresque ?

Tout d'abord un titre :

L'état matraquant la liberté.

Ensuite, une Marianne au sol, accoudée à deux volumes, 1984 d'Orwell et Brave new world d'Aldous Huxley, son drapeau français déchiré.

En face d'elle, deux policiers , matraque levée et dont l'un d'eux porte, écrit sur son bouclier :49.3.

C'est donc bien l'état qui est visé et non le policier qui n'est, comme on le sait qu'un instrument de l'état au même titre que la matraque et le 49.3.

Cette oeuvre a été réalisée à Grenoble lors d'un festival de street art.

Elle est originale et une expression libre des faits se déroulant sur notre territoire ses derniers mois, à savoir la lutte contre la loi travail imposée par un gouvernement sourd à toute revendication. Je trouve d'ailleurs que l'artiste a une belle culture militante, de gauche évidemment qu'à cela ne plaise aux autres.

Cette fresque choque beaucoup de monde, des policiers évidemment, des hommes politiques et des imbéciles manipulés par la crasse ambiante puisqu'à présent elle est taguée d'une façon claire : le 49.3 est recouvert ainsi que le mot police et un slogan en anglais Stand up for the french police a été ajouté. Ce slogan a été repris plusieurs fois par des supporters irlandais pendant l'euro de football. Des phallus s'ajoutent également à ceci.

Mais je doute que tout ce que je viens de citer choque autant que la fresque elle-même.

Non.

La liberté d'expression de la part de ceux qui se disaient Charlie il y a quelque temps, défilant main dans la main avec des chefs d'état qui les ont remplies de sang restera à jamais l'image, dans ma tête de la débauche autoritaire et insultante de cet état.

Tout est bâillonné, tout est suspecté, tout est barricadé, tout est interdit.

Etat policier, la démocratie en berne, prolifération des hordes fascistes, arrestations de militants, fouilles permanentes, flicage des données.

Chili ? Espagne franquiste ? Mexique ?

Le maire de Grenoble qui a défendu cette fresque qui par ailleurs à vocation à disparaître sur du court terme car elle est faite sur le mur d'une bâtiment devat être démoli ,à cité ceci :

“L’art a toujours été subversif et continuera de l’être. C’est précisément dans les périodes troubles que la liberté d’expression doit servir de boussole”.

Quand à l'artiste à l'origine de l'oeuvre, Goin, il s'est dit «pas étonné» par ces dégradations. «Les esprits faibles suivent leur berger : la stupidité, estime-t-il. Le slogan "stand up for the french police" qui à été chanté par les supporteurs irlandais est d'ailleurs stupide et populiste... En même temps, quoi de plus bête qu'un supporter fanatique de foot ?» Et de citer «ce qu'il c'est passé en Irlande le 30 janvier 1972 lors du Bloody sunday pendant lequel 15 manifestants et passants pacifistes des droits civils ont été tués par la police».

Sources : les inrocks, le parisien

Rédigé par caroleone

Publié dans #Réflexions, #Arts et culture, #Mère grand a de grandes oreilles

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