“Nous ne pouvons pas nous taire devant le mensonge grossier converti en discours officiel” : des organisations sociales et populaires à la CNTE

Publié le 27 Juin 2016

“La CNTE n'est pas seule. Nous sommes des milliers à côté d'elle en exigeant une justice pour les assassinés” : Un putsch des organisations sociales, populaires, des femmes, des indigènes, des étudiants et des syndicats mexicains et de l'Amérique latine en solidarité avec la lutte des enseignantsl.


L'appui au mouvement des enseignants est urgent, parce que la CNTE représente en ces moments de crise nationale, un référent moral qui n'est pas vendu ni abandonné. La CNTE nous apprend que la lutte n'est pas seulement pour arrêter les réformes, mais aussi pour empêcher l'avancée d'un projet national qui exclut, démantèle et privatise les conquêtes des luttes des communautés et des peuples. Ce n'est pas seulement une mobilisation contre la soi-disant réforme éducative. C'est une appel contre un projet qui est conçu pour bénéficier à une minorité, propriétaire du pouvoir politique et économique, à qui tous et chacun dans le pays nous sommes co responsables.

Avec un texte qui a été lu par le Père Miguel Concha pendant le meeting qui a suivi la mobilisation des enseignants à Mexico le 24 juin, les organisations sociales et populaires ont manifesté leur appui au mouvement enseignant.

Ici le texte intégral du discours.

Mexico, le 24 juin 2016


Nous, organisations populaires, indigènes, étudiantes, de femmes, syndicales, des droits de l'homme, et des membres de la société civile, demandons que cesse la violence et que soit trouvée une solution aux justes demandes de l'enseignement primaire, devant la répression et la poursuite du mouvement enseignant et social qui parcourt tout le pays.

La brutalité de l'État mexicain a pris beaucoup de vies, et encore une fois à Nochixtlán, Oaxaca, la cape de répression et de mort nous pousse à sortir dans les rues pour crier :¡Ya Basta! Plus de personne morte, plus de blessée, plus de détenue arbitrairement dans notre patrie blessée.

L'indignation de la société grandit de la main du mouvement enseignant. Devant l'introduction de la soit-disant réforme éducative, la résistance des maîtresses et des maîtres appelle la société à défendre l'éducation publique, gratuite et souveraine de notre peuple, en accord avec nos réalités et nécessités authentiques, et demande l'abrogation de la réforme punitive qui cherche à en finir avec les droits des travailleurs et travailleuses de l'éducation.

Nochixtlán et la résistance enseignante, malgré la mort, malgré les balles, malgré la souffrance, sont devenues l'emblème de la lutte contre un régime qui avance cahin caha et à commenér à faire une marche arrière. Le gouvernement a dû reconnaître la CNTE comme un interlocuteur valable.
Il doit s'asseoir et dialoguer, quand à peine il y a quelques jours il parlait à travers les hélicoptères, les gaz lacrymogènes et les projectiles. Nochixtlán, Oaxaca et la Coordination Nationale des Travailleurs de l'Éducation, leurs résistances, sont les résistances et les luttes pacifiques de toutes et tous de ceux et de celles qui disent légitimement : ¡YA BASTA! dans le pays.

L'appui solidaire au mouvement enseignant grandit et avance dans beaucoup de parties du territoire national; il s' organise et se répand dans tout le pays, se fait entendre dans beaucoup de lieux du monde. Devant les réticences du gouvernement au dialogue, nous levons la voix avec l'intention de lui demander de soutenir un vrai dialogue avec les représentants de la CNTE, pour que ce soit toujours la voie pour la solution aux demandes du mouvement enseignant, en respectant son droit à la participation dans tous les processus relatifs au droit à l'éducation.

Freiner la répression policière et paramilitaire contre le mouvement social. Mettre fin à la stratégie de menaces, de harcèlements, d'arrestations arbitraires et d'agressions criminelles contre les maîtresses et les maîtres.

Réinstaller les maîtresses et les maîtres qui ont été injustement renvoyés comme partie de la politique de répression académique, et mettre fin aux menaces de nouveaux licenciements.

Provoquer une politique de justice et de châtiment des responsables des crimes dont a souffert le mouvement enseignant, pour que ne restent pas impunis les événements récents d'Oaxaca et les humiliations précédentes dont ont souffert les professeurs de la CNTE. En plus de la libération immédiate de tous les prisonniers politiques.

Construire une plate-forme démocratique et professionnelle pour élaborer une vraie réforme éducative et souveraine qui fortifie l'éducation publique et gratuite, et respecter les droits du travail de l'enseignement primaire, auxquels participent les maîtres et les maîtresses de tout le pays.

Arrêter la criminalisation qui inhibe et punit la protestation sociale, et médiatique et condamne judiciairement les manifestations de protestation, en violant la liberté démocratique et d'autres droits humains, et en privatisant les rues et les places publiques.

L'appui au mouvement des enseignants est urgent, parce que la CNTE représente en ces moments de crise nationale, un référent moral qui n'est pas vendu ni abandonné. La CNTE nous apprend que la lutte n'est pas seulement pour arrêter les réformes, mais aussi pour empêcher l'avancée d'un projet national qui exclut, démantèle et privatise les conquêtes des luttes des communautés et des peuples. Ce n'est pas seulement une mobilisation contre la soi-disant réforme éducative. C'est une appel contre un projet qui est conçu pour bénéficier à une minorité, propriétaire du pouvoir politique et économique, à qui tous et chacun dans le pays nous sommes co responsables.

Nous ne pouvons pas nous taire devant le mensonge grossier converti en discours officiel.

Nous ne pouvons rester silencieux contre la main autoritaire d'un ministre de l'Éducation responsable d'avoir fait brûler Nochixtlán avec son entêtement, avec son dogmatisme, et avec sa virulence en face de ceux qui sont en désaccord.

C'est l'heure de la solidarité et de la participation. C'est l'heure de la conscience, de la critique et de la créativité. C'est l'heure de rendre la vie digne pour faire face à la surdité, à la violence et aux crimes de l'État.

La coordination n'est pas seule.

Nous sommes des milliers à côté d'elle en exigeant une justice pour les assassinés, l'arrêt de la répression et un dialogue réel et résolutif.


Mexico, le 24 juin 2016

Traduction carolita d'un article de désinformemonos du 24 juin 2016 :

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique

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