Mexique : Nous dénonçons l'assassinat brutal d'Antonio Regis Nicolás, membre de la communauté de Santa María Ostula, aux mains du cartel de Jalisco Nueva Generación

Publié le 21 Mai 2024

21 MAI 2024

AUX PEUPLES DU MEXIQUE ET DU MONDE,

AUX MÉDIAS NATIONAUX ET INTERNATIONAUX,

AUX ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME.

C'est avec beaucoup de tristesse et de courage que nous vous informons que le vendredi 17 mai de cette année, vers huit heures du soir, sur le tronçon de la route qui va de la capitale municipale d'Aquila à la Mina de Providencia, près de la ville de La Estanzuela, municipalité d'Aquila, Michoacán, le membre de la communauté de Santa María Ostula, ANTONIO REGIS NICOLÁS, âgé de cinquante-deux ans, accompagné de son épouse et de leur fils de deux ans, ont été interceptés par un commando fortement armé de sujets vêtus d'habits militaires et portant les signes CJNG, identifiant le cartel Jalisco Nueva Generación, alors qu'ils revenaient du siège municipal à leur domicile en motocyclette, APRÈS AVOIR RÉPONDU À L'URGENCE MÉDICALE DE LEUR BÉBÉ.

À ce moment-là, Toño a été séparé à quelques mètres de sa famille et l'un des tueurs à gages a violemment exigé ses papiers d'identité tout en le menaçant pour le simple fait d'avoir soupçonné, comme il le lui a dit à plusieurs reprises, qu'il était membre de la communauté Ostula. Antonio, ne portant pas ses documents personnels, n'a pas pu les montrer, circonstance qui a provoqué la colère du tueur, qui a déchargé à plusieurs reprises un AK-47 ou cuerno de chivo sur le tronc et les jambes de notre camarade, situation qui a conduit à sa douloureuse agonie et à sa mort quelques minutes plus tard devant sa femme et son fils. APRÈS CELA, SON ASSASSIN S'EST ENFUI DANS UNE CAMIONNETTE BLANCHE AVEC D'AUTRES HOMMES ÉGALEMENT VÊTUS DE TREILLIS MILITAIRES ET DE TENUES DE CAMOUFLAGE.

La route qui mène de La Estanzuela à notre communauté est gardée depuis des mois par des membres du CJNG, ce qui explique qu'elle soit devenue un territoire de terreur et de désolation difficile à traverser pour les membres de la communauté et d'autres localités. Antonio et sa famille, compte tenu de l'urgence médicale qu'ils avaient, ont été contraints d'emprunter cette voie avec les conséquences tragiques que nous dénonçons.

Les plus hautes instances du gouvernement fédéral (Ministère de l'Intérieur et Ministère de la Sécurité et de la Protection des Citoyens) et du gouvernement de l'Etat sont pleinement conscientes de la situation de violence dans la région et des agressions que notre communauté n'a cessé de subir ; cependant, ils ont refusé de prendre des mesures efficaces pour assurer la protection des populations de la région et en particulier des familles de notre communauté face à la présence croissante et de plus en plus violente de la CJNG dans la zone, arguant du fait qu'ils ont besoin de services urbains optimaux pour pouvoir déployer du personnel dans la zone afin de remplir les fonctions de sécurité auxquelles les institutions de l'État mexicain sont constitutionnellement obligées.

Nous dénonçons la passivité du gouvernement fédéral face à la grave situation décrite ci-dessus et la collusion du bureau du procureur général de l'État du Michoacán et de la Garde civile, ainsi que de divers fonctionnaires de l'État, avec le CJNG, à travers la protection accordée à Cemeí Verdía et le renforcement de toutes sortes d'entreprises illégales qui nuisent à la vie dans notre communauté, dans la région et dans tout le pays.

Nous exigeons que le gouvernement de l'État et le bureau du procureur général du Michoacán fassent leur travail et mènent l'enquête sur les faits rapportés jusqu'à leurs ultimes conséquences, en punissant les coupables de ce crime terrible et en démantelant le CJNG ; de même, nous exigeons que tous les niveaux de gouvernement fassent leur travail :

1. PUNITION DES COUPABLES DE L'ASSASSINAT D'ANTONIO REGIS NICOLÁS ET DE L'EXÉCUTION EXTRAJUDICIAIRE DE LORENZO FROYLÁN DE LA CRUZ RÍOS, AINSI QUE DES ASSASSINATS D'ISAUL NEMESIO ZAMBRANO, MIGUEL ESTRADA REYES, ROLANDO MAGNO ZAMBRANO, EUSTAQUIO ALCALÁ DÍAZ ET JUAN MEDINA, ET DE LA PRÉSENTATION EN VIE D'ANTONIO DÍAZ ET DE RICARDO LAGUNES.

2. LE DÉMANTÈLEMENT DU CJNG ET LA CESSATION DE LA PROTECTION ACCORDÉE AU CARTEL PAR DES FONCTIONNAIRES ET DES COMMANDANTS DE POLICE CORROMPUS, AINSI QUE L'ÉTABLISSEMENT DE BASES D'OPÉRATIONS INSTITUTIONNELLES DANS LES POINTS INDIQUÉS AUX GOUVERNEMENTS DE L'ÉTAT ET FÉDÉRAL PAR NOTRE COMMUNAUTÉ.

3. LE RESPECT ET L'OCTROI DE GARANTIES POUR LE FONCTIONNEMENT DE NOTRE GARDE COMMUNALE ET POUR L'EXERCICE DE NOTRE AUTODÉTERMINATION ET DE NOTRE AUTONOMIE.

 

Punition des auteurs de l'assassinat de notre compañero Antonio Regis Nicolás !

Punition des coupables de l'assassinat des membres de notre communauté en lutte pour la terre et les libertés communautaires !

Respect pour notre garde communale !

SANTA MARÍA OSTULA, 20 MAI 2024.

CORDIALEMENT

PLUS JAMAIS UN MEXIQUE SANS NOUS

COMMUNAUTÉ INDIGÈNE NAHUA DE SANTA MARÍA OSTULA

 

Traduction caro d'un communiqué du CNI du 21/05/2024

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