Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure

Publié le 6 Juin 2016

Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure

Antonio Machado par Joaquin Sorolla

Par Joaquín Sorolla Bastida (1863 - 1923) — [1] (choice by best resolution one), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31540163

« Voyageur, le chemin, ce sont les traces de tes pas, c’est tout ; voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. »

Antonio Machado

Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure

De passage à Collioure, comment passer devant la maison où vécu Machado et ne pas s'arrêter quand on sait qui il est, ou quand on est amateur de poésie et de l'histoire des Républicains espagnols ?

De passage à Collioure et dans les Pyrénées orientales, une façon comme une autre de rendre hommage aux républicains espagnols ainsi qu'aux poètes en général (les engagés principalement).

Par contre, je ne me suis pas rendue sur sa tombe, je ne suis pas amatrice de cimetières et je n'y ai donc pas pu y lire ceci :

« Et quand viendra le jour du dernier voyage, quand partira la nef qui jamais ne revient, vous me verrez à bord, et mon maigre bagage, quasiment nu, comme les enfants de la mer. »

Antonio Machado

Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure
Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure

Ce poète en exil était né en Espagne à Séville en 1875. Il fit partie d'un mouvement littéraire nommé la Génération 98.

Son premier recueil de poésie paraît en 1902 et il qualifie lui-même sa poésie d'intimiste.

Sa muse est la rêverie, au service de l'humanisme et des braves gens « qui vivent, qui travaillent, passent et rêvent ».

La guerre civile le voit s'engager tout naturellement auprès des républicains, collaborant à des journaux politiques, dirigeant des institutions de propagande.

En novembre 1936 il est procédé à l'évacuation des intellectuels de Madrid et le poète accompagné de sa mère de 88 ans et de quelques amis fuit vers les Pyrénées l'avancée des franquistes.

« Le chemin se fait en marchant. Et quand tu regardes derrière toi, tu vois le sentier que jamais tu ne dois à nouveau fouler. »

Il arrive épuisé en janvier 1939 à Portbou puis il est ensuite conduit à Collioure où il s'éteindra le 22 février 1939 suivi quelques jours après de sa mère. Machado avait 64 ans.

Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure
Sur les pas d'Antonio Machado à Collioure

Une stèle à la retirada dans la montagne proche de la frontière espagnole n'oublie pas non plus de mentionner le poète et son long chemin vers l'exil et la mort.

*****

À COLLIOURE

Soufflaient les vents du sud
Et l'homme entreprit le voyage
Son orgueil, un peu de foi
Et un arrière-goût amer furent
Son seul équipage.

Il ne vit regardant en arrière
Rien de plus que des cadavres
Dessus des champs sans couleurs.
Son jardin sans une fleur
Et ses bois sans un rouvre

Et vieux
Et fatigué
Au bord de la mer
Il but gorgée après gorgée son passé.

Ni prophète
Ni martyr
Il voulut être Antonio
Et fut un peu tout ça sans le chercher.

Une grosse lauze grise
Voile le rêve de son frère.
L'herbe croît à ses pieds
Et un cyprès lui donne l'ombre
En été.

Le vase que quelqu'un remplit
De fleurs artificielles
un vers et un œillet
Et une branche de laurier
Sont les affaires personnelles

Du vieux
Et fatigué,
Qui au bord de la mer
Bois son passé, gorgée après gorgée

Ni prophète
Ni martyr
Il voulut être Antonio
Et fut un peu tout ça sans le chercher.

Joan Manuel Serrat traduction Marco Valdo M.I

Rédigé par caroleone

Publié dans #Devoir de mémoire, #Balade en France, #Chanson du monde

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