Colombie : Le peuple Zenú

Publié le 21 Février 2016

Colombie : Le peuple Zenú

Récipient à base annulaire et figures modelées Par Sinú — Walters Art Museum: Home page Info about artwork, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18824208

 

Se dit aussi Sinús.

Peuple autochtone précolombien dont le territoire ancestral était constitué des vallées colombiennes des rios Sinú, San Jorge, Cauca et Nechi et par le littoral de la mer des Caraïbes, autour du golfe de Morresquillo (départements actuels de Cordoba et Sucre).

Population : 233.052 personnes en 2005.

De Jan Arkesteijn - Trabajo propio based on File:Mapa de Colombia (relieve-ríos).svg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9650674

 

Trois zones géographiques délimitaient l’empire zenú.

  • Finzenú : vallée du rio Sinú et région de Tolú. Région religieuse.
  • Panzenú : entre la vallée du rio San Jorge et le bassin inférieur du rio Cauca. Zone de production agricole et artisanale.
  • Zenúfana : centre de l’actuel département d’Antoquia. Centre de gouvernement et lieu où se trouvent les principales ressources aurifères.

Seule civilisation précolombienne de Colombie a avoir établi un gouvernement centralisé avec trois grands caciques, le chef de Panzenú, le chef de Zenúfana et la grande cacique de Finzenú. Les chefs des trois caciquats étaient frères et ceux de Panzenú et Zenúfana devaient hommage à la grande cacique de Finzenú qui était leur sœur aînée.

Il ne reste pas de trace de leurs mythes fondateurs en dehors d’une histoire racontée d’un grand déluge ayant tout inondé.

Depuis les Zenús ont mis à profit le temps pour creuser des canaux et drainer l’eau. Le réseau complexe reliait les quatre villes importantes Yapel (aujourd’hui Ayapel, département de Córdoba), Mexíon (Tuchín, Córdoba), Faraquiel (au sud de Montería, actuel chef-lieu du département de Córdoba) ainsi que les petits villages.

Ces grands canaux furent en partie enterrés par les espagnols lorsqu’ils colonisèrent le territoire de l’actuel département de Córdoba au milieu du XVIIe siècle.

Les grandes villes étaient interdépendantes.

  • Mexíon : 25.000 habitants : spécialité tissage de paniers, chapeaux, sacs, pagnes, couvertures, hamacs. Il a été retrouvé des sacs à dos et des pagnes de coton filé, tissé et teint.
  • Yapel : 30.000 habitants : poterie et articles en argile.
  • Finzenú : 70.000 habitants : en plus d’être le centre du pays Zenú, d’abriter la grande cacique, elle produisait l’or venant du rio Sinú.
  • Faraquiel : ville spirituelle possédant un temple où devait se rendre chaque Zenú au moins une fois dans sa vie. Le temple était érigé au sommet d’une colline et composé d’une grande hutte avec des arbres autour dans lesquels des clochettes d’or étaient accrochées aux branches. A l’intérieur, des idoles d’or gigantesques et des hamacs suspendus remplis d’offrandes d’or.

Aucune ville n’était autosuffisante, elles exportaient et importaient des produits différents et cela garantissait la stabilité territoriale.

Les espaces agricoles étaient cultivés indépendamment.

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De Sinú - Museo Walters: Home page Info about artwork, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18824189

 

Les rites mortuaires étaient simples. Le mort était placé sur une embarcation et conduit à travers les canaux jusqu’à Finzenú où les Zenú étaient enterrés. Ils étaient enterrés face à l’est pour qu’ils puissent voir se lever le soleil. La mort n’était pas triste mais un moment de fête. L’esprit n’ayant plus de corps devant l’entravé, il était alors libre. A la fin de l’enterrement, on plantait un arbre sur le monticule.

Dans la culture Zenú , les femmes sont le symbole de la fertilité, de la sagesse et du respect.

Les personnages féminins sont façonnés dans l’argile et placés dans les tombes des morts comme symboles de fertilité humain et agricole.

L’orfèvrerie

Ils utilisaient souvent le tumbaga un alliage d’or et de cuivre qui vient de la région. Ils maîtrisaient la méthode de la cire perdue qui était un trait caractéristique de la décoration de leurs œuvres. A côté de la coulée, l’or était martelé sur des plaques et des reliefs. Ils représentaient le monde animal, les alligators, les poisson-chat, les cerfs.

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repose-tête Par Janmad - on a base of the picture File:Museo del Oro Bogotá Zenú.jpg by brunosan — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9647349

ornement nasal  Par Sailko — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31486035

ornement nasal Par Sailko — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31486035

NON aux OGM

En 1990, la réserve de San Andres Sotavento est restaurée en tant que réserve Zenú avec une superficie de 10.000 hectares.

Les Zenús ont interdit leur territoire à la culture des OGM autorisée par le gouvernement colombien.

Le maïs est pour le peuple Zenú un élément essentiel de leur culture et de leur système de production.

Ils se considèrent donc comme « les enfants du maïs » et souhaitent cultiver et conserver les 25 variétés traditionnelles qui composent leur alimentation et permettent à leur peuple l’autosiffisance sur la réserve de San Andres de Sotavento .

Les cultures sont le maïs, le manioc, les haricotes, les piments aji, les courges.

Les fruits : melons, pastèques, mangues, annonces, corossol, goyaves.

La pêche est une activité complémentaire et pendant la semaine sainte ils consomment un plat à base de caïman ainsi que des tortues.

La chasse concerne les agoutis et certains oiseaux.

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De Jdvillalobos - Trabajo propio, Dominio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4152420

 

Artisanat, les vueltiao

Les Zenú se sont lancés dans l’artisanat de tissage et de tressage et confectionnent entre autre des chapeaux, les vueltiao qui sont renommés dans la région. Le matériau utilisé est la palme d’un arbre nommé manicaria saccifera ou napa.

La colonisation

Le travail forcé, les maladies importées par l’homme blanc, les divers affrontements causent le déclin de la population après l’arrivée des espagnols. La langue disparaît il y a environ 200 ans.

Le roi dEspagne désigne 83.000 hectares de San Andres Sotavento comme réserve Zenú en 1773. Elle existera jusqu’à sa dissolution par l’assemblée nationale de Colombie en 1905.

Sources : wikipédia, resguardo indigena zenu swissaid

ZENUS

image

 

Traduction carolita de l'article de l'ONIC

Autres noms
Zenú, Senú

Situation géographique

Le peuple Senú se trouve dans les resguardos de San Andrés de Sotavento, département de Cordoba et à El Volao, dans l'Urabá Antioqueño. Il existe de nombreux établissements, partis et propriétaires fonciers individuels à Cordoba, Sucre, Antioquia et Chocó. La majorité de la population vit dans le resguardo de San Andrés de Sotavento. Dans la municipalité de Tolú Viejo, département de Sucre, à Alto San Jorge, département de Cordoba, il y a des communautés en cours de reconstruction qui, bien qu'elles ne maintiennent pas de continuité territoriale, sont unifiées dans le Cabildo Mayor du Resguardo de San Andrés de Sotavento (ministère de l'intérieur).

Cependant, il convient de mentionner que, comme l'indique l'ONG Grupo Semillas, bien que le Resguardo indigène Zenú de San Andrés de Sotavento ait été créé en 1773 par la couronne espagnole par décret royal (reconnu par la loi 89 de 1890 et par les actes publics n° 30 de 1927 et 1928, tous deux de Chinú) avec une extension de 83 000 hectares, à l'heure actuelle :

Le peuple Zenú, ne dispose en effet que de 14 000 ha, dont 10 086 sont protégés par des titres récents, c'est-à-dire qu'il n'a même pas accès à un quart de son propre territoire. Il ne faut pas oublier que le vaste territoire ancestral des Zenú a largement dépassé le territoire revendiqué.
Le Resguardo n'est pas un espace continu et contigu ; c'est un patchwork de formes juridiques qui mettent le territoire en conflit en raison de l'utilisation variée et non concertée du territoire en fonction de ses potentialités. Il existe un titre colonial et de nombreux titres individuels donnés par INCORA, aujourd'hui INCODER.
L'État ne s'est pas engagé à restituer le Resguardo dans son intégralité à ses propriétaires légitimes, les indigènes Zenú.
Le peuple Zenú continue de revendiquer son droit légitime d'occuper et de contrôler les 83 000 hectares. (Grupo Semillas)

Population

Le recensement du DANE de 2005 a fait état de 233 052 personnes se reconnaissant comme appartenant au peuple Zenú, dont 51,6 % sont des hommes (120 181 personnes) et 48,4 % des femmes (112 871 personnes). Les Senú sont concentrés dans le département de Cordoba, où vivent 61,6 % de la population (143 457 personnes). Viennent ensuite Huila avec 34,7 % (80 830 personnes) et Antioquia avec 2,8 % (6 594 personnes). Ces trois départements représentent 99,1 % de la population de ce peuple. Les Senú représentent 16,7 % de la population indigène de Colombie. La population sénú vivant en zone urbaine représente 34,1 % (79 402 personnes), ce qui est supérieur à la moyenne nationale de la population indigène urbaine, qui est de 21,43 % (298 499 personnes). (Ministère de l'intérieur)

Langue

La langue zenú a disparu depuis avant la conquête espagnole. Et bien qu'elle ait longtemps été considérée comme disparue, selon le ministère de la Culture, aujourd'hui, seulement 13,4% de la population parle la langue maternelle, ce qui montre un risque élevé d'extinction. (Ministère de la culture, République de Colombie)  

Il existe actuellement un processus de récupération de la langue zenú. Comme l'écrit Laura Cardona Muñoz pour le journal El Tiempo :

"L'histoire de la perte de la langue remonte à l'époque précédant la découverte de l'Amérique, lorsque les Caraïbes ont pris le contrôle des femmes et des terres zenús. Après une longue léthargie, le gouvernorat de Sucre a lancé un processus de recherche pour sauver de la mémoire des anciens de la communauté les mots qui faisaient autrefois partie de leur langue. (El Tiempo. 2010)

Culture et histoire
Histoire

Historiquement, le territoire Zenú, à partir de 200 avant J.-C. environ, comprenait les actuels départements de Cordoba, de Sucre et une partie du territoire du Bas Cauca Antioqueño, de l'Urabá et du Bolívar central. Selon le ministère de l'Intérieur :

Avant la conquête, la société zenú était organisée en 103 chefferies réparties sur le territoire dans trois provinces : Fincenú, Pancenú et Zenufana, entre lesquelles un échange économique constant était maintenu. Le secteur de Finzenú, situé sur le rio Sinú, était consacré au tissage et à la vannerie ; le Panzenú, situé sur le rio San Jorge, produisait des aliments, et le Zenufana, situé entre les rios Cauca et Nechi, travaillait dans l'orfèvrerie. Les provinces étaient dirigées par un cacique, homme ou femme, qui exerçait un contrôle sur tous les aspects de la société. La culture sénú se distingue par une excellente gestion de l'ingénierie hydraulique, comme en témoigne la construction d'un système efficace de canaux qui, pendant près de deux mille ans, est venu à couvrir 600 000 hectares. Leur vaste réseau de canaux artificiels entre les rios San Jorge, Sinú, Cauca et Magdalena, leur a permis de contrôler le régime des inondations entre les fleuves, en conduisant le surplus de leurs eaux vers leurs débouchés naturels, en profitant des sédiments et en tissant un grand réseau de communications fluviales. Selon les chroniqueurs, l'unité politique de la société sénú avait été perdue au XVe siècle, et il ne restait alors que deux grandes chefferies. En raison de la situation de leurs territoires, les encomiendas se sont rapidement établies, puis, au XVIIIe siècle, les villes qui sont aujourd'hui réparties dans toute la région ont vu le jour. À partir du XIXe siècle, la dynamique économique et sociale de la région a été caractérisée par l'arrivée des missions, l'apparition de grands élevages de bétail et l'exploitation successive des ressources du territoire indigène.  (Ministère de l'Intérieur, République de Colombie).

Comme le souligne l'ONG Grupo Semillas, bien que le Resguardo indigène Zenú de San Andrés de Sotavento ait été créé en 1773 par la couronne espagnole avec une extension de 83 000 hectares, aujourd'hui le territoire de ce peuple a été réduit à 14 000 hectares :

Le processus de perte du territoire est lié à l'occupation des territoires par les blancs qui y sont arrivés pour des intérêts commerciaux, aux guerres civiles et, ces derniers temps, aux trafiquants de drogue, aux propriétaires fonciers politiques, aux Turcs et aux paisas qui encouragent l'élevage extensif de bétail et les monocultures. Les indigènes perdaient leurs terres par ignorance de la législation qui les protégeait, au point qu'en 1905, un groupe de politiciens conscients de cette situation et avec la perspective d'une exploitation pétrolière, influença la promulgation de la loi 55 de 1905, qui prévoit la dissolution des resguardos où il n'y avait pas d'Indiens et invalide les titres de Resguardo, ce qui fut nié par les dirigeants de l'époque et combattu devant les tribunaux sans résultats positifs. 

La lutte pour la récupération a commencé en 1973 dans la finca de Venecia, puis la finca d'Aguas Mojosas a été récupérée. Mais l'intensification de la récupération a eu lieu entre 1987 et 1992, lorsque les indigènes ont pris le contrôle des terres et que la violence s'est intensifiée. L'État a été contraint, par l'intermédiaire d'INCORA, d'ordonner un plan d'acquisition et de restitution des terres par la résolution 054 du 21 septembre 1984. Ces luttes ont pris de l'ampleur à la suite de la renaissance du mouvement indigène en Colombie, qui a eu comme moteur évident les orientations et les mobilisations des années 1930 et 1940 promues par le leader indigène Manuel Quintín Lame. La naissance du Conseil régional indigène du Cauca - CRIC et d'autres structures organisationnelles dans d'autres départements et au niveau national (ONIC), a apporté un soutien crucial au peuple Zenú. C'est ainsi que l'Organisation Indigène Zenú est née dans les années 1979 - 1980 de la main de l'Association Nationale des Usagers Paysans - ANUC et du CRIC. A cette époque, le Cabildo Mayor et les cabildos plus petits ont été refondus. (Grupo semillas)

De ce passé splendide, il existe une demande territoriale exprimée dans le Resguardo de San Andrés de Sotavento. Paradoxalement, une action des principaux agresseurs de ce peuple et en même temps une figure de type colonial, constitue l'horizon clé des revendications actuelles. La relique que la couronne espagnole a établie pour que les Zenú puissent "se protéger" des attaques d'autres groupes métis et créoles est la raison centrale qui unit les Zenú d'aujourd'hui.

 

Culture

En ce qui concerne les croyances, la médecine, la musique et les costumes de la culture Zenú, le ministère de la culture souligne :

L'héritage ancestral se manifeste par un fort attachement à leur contexte territorial, notamment aux lieux sacrés et enchanteurs. La présence catholique et chrétienne dans les processus historiques a produit un mélange syncrétique, qui s'exprime dans diverses festivités, dans lesquelles les hommes se déguisent en femmes et autres expressions distinctives. Parmi leurs croyances, on trouve la foi dans le Dieu chrétien et dans un panthéon de saints (Saint Simon del Blanco, Saint Simon de Ayuda et Saint Simon de Juego) auxquels on rend hommage et on fait des offrandes pour obtenir de bonnes et abondantes récoltes [...].

Le système médical traditionnel du peuple Zenú est basé sur les plantes, avec lesquelles ils préparent des concoctions pour l'accouchement et pour éloigner les mauvais esprits. Il est habituel d'utiliser à des fins médicales le tabac, la menthe, l'origan, la yerbasanta, la mélisse, le sésame et le mata-ratón. La plupart des plantes sont généralement plantées près des maisons, certaines se trouvent dans les forêts voisines ou sur les rives des cours d'eau. Le pouvoir de guérison des plantes est accompagné de prières et d'incantations. Dans la tradition des fables, des mythes, des légendes et des contes, qui constituent le système de croyances ancestrales et religieuses associées aux "chimpines" des ruisseaux (lutins), aux mohanes et aux charmes. […]

La musique zenú a été transformée, elle n'imite plus les sons de l'environnement, des animaux et des phénomènes naturels ; aujourd'hui, on produit des rythmes de fandango et de cumbia.

L'habillement du peuple Zenú est essentiellement associé aux variations climatiques et aux conditions de travail. Dans ce sens, les hommes portaient autrefois des parumas, des flanelles et des chapeaux vueltiao. Les femmes, à leur tour, portaient de longues jupes, des chemisiers et des babuchas en velours côtelé. Ces vêtements sont davantage liés à une perspective ancestrale. Cependant, tous les Zenú ont substantiellement modifié leur tenue vestimentaire, adoptant les formes de vêtements du colon métis. Par conséquent, les formes vestimentaires actuelles pour les hommes consistent en un pantalon, une chemise et un chapeau vueltiao, et pour les femmes, des jupes de couleurs vives et des chemisiers décolletés.

Le peuple Zenú était connu pour son travail textile, son travail de l'or et de l'argent, et sa poterie. Cette dernière a survécu jusqu'à nos jours, et le tissage de canne est aujourd'hui l'une de leurs principales activités.  Comme le souligne l'Agence nationale de presse universitaire :

Les Zenú sont les artisans qui, au fil des ans, ont transformé la caña flecha en objets de la plus haute qualité esthétique, comme le chapeau "vueltiao". (qui est depuis un certain temps le symbole par excellence de l'identité colombienne), qui ont à leur tour contribué à façonner leur propre identité.

Le tissage de la caña flecha comprend plusieurs spécialités, parmi lesquelles les coiffes. L'objet le plus remarquable est le chapeau Zenú, appelé vueltiao "parce que, explique l'anthropologue Lyda del Carmen Díaz de l'Université nationale, il est cousu en spirale et le bord est tourné ou plié vers le haut, ce qui permet aux peintures et aux dessins du dos du chapeau de se mettre en valeur". 

Cet art consiste à alterner des rubans noirs et blancs, appelés "ripias" et "ala", entre lesquels sont esquissés les dessins et peintures qui composent chaque motif, symboles qui identifient le travail d'une famille ou d'un groupe. (Agence de notation - UNAL. 2013)

Économie


Concernant l'économie du peuple Zenú, Artesanías de Colombia dans son édition sur le Resguardo Zenú souligne :

L'agriculture et l'artisanat sont les activités qui présentent le plus grand intérêt économique et la plus grande incidence sociale dans le resguardo qui abrite la communauté qui conserve la tradition Zenú.

Ses habitants transforment et utilisent la quantité riche et variée de lianes, de majaguas, de palmiers et d'herbes pour satisfaire les besoins primaires du foyer, soit pour transporter ou déposer des céréales, des produits et des objets, soit pour un usage domestique et personnel.

Le resguardo de San Andrés de Sotavento, dans les départements de Cordoba et de Sucre, abrite quelque 10 000 indigènes zenú, dont la plupart pratiquent l'artisanat de la canne à flèche. Leurs principaux centres de production et de commercialisation sont les municipalités de San Andrés de Sotavento, San Antonio de Palmito et Sampués.

Sur la population totale des artisans, environ 6 200 femmes fabriquent artisanalement la caña flecha, en associant des fibres noires et blanches. Cette opposition de la couleur, et son contraste symbolique, structure le dessin dans les formes et les tissages.

Les formes géométriques de la tresse de la caña flecha, la possibilité de tresser jusqu'à 21 fibres simultanément, son contraste, sa texture et ses finitions font du tissage zenú une proposition de communication culturelle plus qu'une simple offre au consommateur.

L'artisanat est le revenu économique le plus important pour cette communauté et comprend de l'extraction des fibres à son tressage et à sa couture, en passant par le grattage, le ripiado, le blanchiment au soleil et la teinture en noir avec de la boue et des colorants naturels extraits de plantes américaines.

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