Papa mama

Publié le 30 Septembre 2014

Deux sœurs deux mères
Une pour le père une pour la terre
Ensemencèrent nos propos
D'un tubercule de haut niveau

Mama pour le sang de sève que tu nous donnes
Papa en toi la fibre terrestre résonne
Et dans nos ventres jamais la faim
Ne troublera nos maigres festins

Papa mama toi qui sait attirer nos regards
Dans tes habits couleur d'encens et d' ivoire
Régale nos estomacs de ta chair orgueilleuse
Allume sur nos visages le soleil des Andes
généreuses.

Carole Radureau (28/09/2014)

Papa mama
Enfant à côté d’un tas de pommes de terre déshydratées

PAPA MAMA

Huk ayllupis huk runa warmintin tiyasqa. Chay runap wasinmanqa huk ch’isi iskay sipaskunas chayanku « Taytáy! Mamáy! qurpachariwayku » nispa. « Qamkunaqa chinkaspachá purichkankichik » nispas wasiyuq warmiqa tapuykun. « Manam chinkaykuchu. Mamaykum runata khuyapayaspa “wakcha runakunata waturikamuychis” nispa kachamuwanku » nispas ninku. Kay runaqa tukuy sunqunwan sipaskunata chaskin. Qhipa paqariymansi chay sipaskunaqa mana kapusqakuchu. Iskaynin llikllallas papa hunt’a watarayachkasqa. Chay llikllakunapiqa imaymana rikch’aq papakunas watarayachkasqa. Chay wasiyuq runaqa ayllumasinkunata waqyachin. Hinaspas llapantin phatminakunku. Chay p’unchawmantas papa mamataqa uywanchik.

LA MERE POMME DE TERRE

Dans une communauté vivait un couple. Un soir, deux jeunes filles arrivèrent chez eux en demandant leur hospitalité. « Vous avez dû vous perdre » leur demanda la maîtresse de maison. « Nous ne nous sommes pas perdues. Notre mère, qui aime les humains, nous a envoyées ici en nous disant “Allez rendre visite à de pauvres gens”. Ces gens reçurent ces jeunes filles de tout coeur. Le lendemain matin ces jeunes filles n’étaient plus là. Il n’y avait que deux mantes nouées. Dans ces mantes se trouvaient des pommes de terre de toutes variétés. Les habitants de la maison appelèrent les autres gens de la communauté et tous se les partagèrent. Depuis ce jour nous prenons soin de la mère pomme de terre.

Récit de la région de Cuzco. Adapté et traduit par César Itier.

© Jean-Patrick Razon/Survival

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Mes anar-poèmes

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