Carte postale de Bretagne : Fort-La-Latte
Publié le 12 Septembre 2014
Sur la pointe du même nom, en face du cap Fréhel dans les côtes d’Armor se trouve l’un des plus célèbres châteaux forts bretons.
Autrefois on lui disait La Roche-Goyon.
Il est classé au titre des monuments historiques depuis 1925.
Il est la propriété de la famille Joüon des Longrais.
Le lieu choisi pour le construire est stratégique : naturellement peu accessible, la vue est très bien dégagée sur la Manche et la côte d’émeraude. Les falaises entourent le château et le protège des intrusions par la mer.
Les matériaux pour sa construction étaient accessibles : le granite vient du cœur de le Bretagne, le grès est récupéré sur les falaises et le bois était généreux dans les forêts médiévales.
Le château est construit au XIVe siècle par le seigneur de Matignon, Etienne III Gouÿon, le château en 1340 et le donjon dans les années 1365/1370.
1379 : siège de Bertrand du Guesclin
XVIe siècle : guerres de religions, il est attaqué et pris une seconde fois. Par la suite l’édifice est abandonné.
XVIIIe siècle : le château reprend son intérêt stratégique, il est alors bastionné et servira jusqu’à la fin du 1er empire.
1892 : vente à des propriétaires privés
1931 : un passionné le rachète et entreprend des travaux importants de restauration qui s’achèvent en 1950.
Le doigt de Gargantua
Sur le chemin très agréable et arboré qui mène au château, on trouve un menhir qui porte de nom de Doigt de Gargantua. Ce dernier l’aurait perdu quand il enjamba la Manche pour rejoindre les côtes d’Angleterre.
Il a laissé d’autres traces : celle de son pied et celle de sa canne (pas facile tout de même d’enjamber la Manche avec une canne mais bon !!)
Le château est muni de deux châtelets dont l(un s’ouvre sur une barbacane et l’autre sur la cour. Ils sont tous deux équipés d’un pont-levis.
On commence la visite :
La barbacane du premier châtelet est munie d’un pont-levis en état de marche. A sa construction (XIVe s) il possédait également une herse et une porte à double battant. Un petit jardin médiéval agrémente le lieu.
La bricole est là aussi
C’est une pièce d’artillerie médiévale constituée d 'un balancier appelé verge au bout duquel est attachée une poche contenant des projectiles (des boulets mais parfois aussi des hommes). On l’actionne en tirant sur l’autre extrémité du balancier avec l’aide de la traction exercée par un contrepoids.
la bricole, juste derrière le petit potager médiéval et sur l'autre photo l'allée de rugosas qui embaument
Un deuxième châtelet protège la cour avec une oubliette. Il est muni d’un pont-levis et d’une herse. Il ne reste que deux tours, le reste ayant été pulvérisé au XVIe siècle.
La cour
On y trouve la citerne qui est une citerne à eau d’une capacité de 20.000 litres qui devait servir à toute la garnison de 40 hommes environ. Un système de récupération des eaux pluviales existait.
La chapelle
Elle est dédiée à St Michel et fondée en 1420. Elle était desservie par un chapelain relevant de l’abbaye de St Aubin des bois, une abbaye cistercienne. La chapelle actuelle a été profanée lors de la dernière guerre et son mobilier brûlé. Le retable est composite avec des éléments du XVIII et du début du XIX e siècle.
Le donjon
Il est muni de mâchicoulis et de meurtrières : les arbalétrières en forme de croix pour le tir à l’arbalète et les archères à simple fente allongée pour le tir à l’arc. Il y a aussi des trous plus petits situées de chaque côté des meurtrières pour les tirs à l’arquebuse et des trous plus grands pour les tirs à la bombarde. L’e,trée du donjon était protégés par une herse et un assommoir dans la souricière.
Les symboles des évangélistes sculptés à même la maçonnerie du donjon indiquent les points cardinaux et sont les symboles de la chrétienté.
Au sud le lion de St Marc image Semnoz
A l'est l'aigle de St Jean image Abujoy
A l'ouest l'ange de St Mathieu image Abujoy
Au nord le boeuf de St Luc image
Le four à boulets
Il servait à faire chauffer au rouge les boulets de canon. Mais ce four n’a pas servi souvent pour plusieurs raisons :
- Il consommait trop de bois
- Il fallait le chauffer 8 heures durant cela laissait du temps à l’ennemi
- Le charger était assez dangereux
De nombreux films et téléfilms sont tournés sur ce lieu d’histoire :
- 1948 : les trois mousquetaires
- 1957 : Les vikings (avec Kirk Douglas) ma mère étant jeune fille y a assisté au tournage et nous a toujours parlé comme d’un évènement
- 1970 : Lancelot du lac
- 1987 : Chouans
- 1996 : Ridicule
- 1998 : Le cœur et l’épée
- 2007 : Une vieille maîtresse
- La tribu de Dana, clip du groupe Manau
- 2011 : l’épervier