Brésil : Le peuple Ka'apor

Publié le 26 Septembre 2014

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Peuple autochtone du Brésil qui vit dans l'état du Maranhão et du Para.

Population : 1863 personnes (2014)

La démographie était en baisse constante depuis 1928 (2000 personnes), en 1982 n'en restaient que 494.

La cause est principalement les épidémies liées aux colons, les infections respiratoires dont la rougeole qui a fait des dégâts. Le taux de croissance se redresse ses dernières années grâce à l'immunité acquise avec les soins médicaux et les vaccinations.

 

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Langue : tupi guarani (60 % du groupe est monolingue dans la langue indigène, 40 % parlent le pidgin qui est la langue régionale portugaise.

Ils vivent sur des terres à la limite du rio Gurupi et au sud des affluents de la rivière Turiaçu dans la forêt pré-amazonienne.

En 1978 la zone indienne du haut Turiaçu est délimitée par la funai : 5301 km2 occupée par les ka'apor, certains guaja, des tembé, des timbira.

Un tiers de la superficie a été dévastée et convertie illégalement en villes, champs de riz, et pâturages pour les paysans sans terres, les éleveurs et les bûcherons.

Terres indigènes

  • T.I Alto Rio Guamá - 279.897 hectares, 1727 personnes, réserve homologuée dans l'état du Pará. Villes : Nova Esperança do Piriá, Paragominas, Santa Luzia do Pará. 3 peuples y vivent tous de langue tupí guaraní : Awá Guajá , Ka'apor et Tembé.
  • T.I Alto Turiaçu - 530.525 hectares, 1500 personnes, réserve homologuée dans le Pará et le Maranhão. Villes : Centro Novo do Maranhão, Nova Olinda do Maranhão, Paragominas. 3 peuples y vivent tous de langue tupí guaraní : Awá Guajá , Ka'apor et Tembé.

Autre nom : vulpur kaapor

Auto désignation : ka'apor, dérive de ka'a-pipor = empreintes dans les bois ou traces dans la forêt

Ils sont arrivés dans l'état du Maranhao depuis 1870.

Il y a 300 ans, ils sont arrivés dans le Tocantins et le Xingu puis à la suite de conflits avec les colons ils migrent vers le Para en suivant le fleuve Gurupi, ils arrivent au Maranhão.

Ce peuple est considéré avec les nambikwara comme l'un des plus hostiles du pays.

En 1928, la paix est acquise pendant 70 ans mais les invasions récentes sur leurs territoires remettent les indiens sur le pied de guerre, leur survie est en jeu.

Ils ont été liés apparemment aux wayapis, une langue parlée par les indiens du même nom qui se situent à 900 kilomètres de l'autre côté de l'Amazone.

Des mariages avec des membres des tribus tembé et guaja ainsi qu'avec des brésiliens ont lieu à une hauteur de 5%.

L'espérance de vie est de 45 ans à la naissance, de 55 à 60 ans si le ka'apor à dépassé le stade de l'enfance.

Organisation sociale

Le village est composé d’un ou 2 groupes de familles nucléaires. Le frère ainé des sœurs est le chef de famille. Les hommes a leur mariage vont vivre dans la famille de leur femme (uxorilocalité) mais un homme reste au village.

Le système familial est basé sur le système dravidien avec un cousinage croisé.

Pour en savoir plus car c’est complexe, voici un lien utile :

Systèmes dravidiens à filiation cognatique en Amazonie

 

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C’est une société égalitaire sans autorité précise et chaque village agit en autonomie.

La taille moyenne d’un village autrefois était de 25 à 50 personnes, aujourd’hui des villages comme Gurupina et Zé Gurupi abritent une centaine de personnes.

La maison

Elle est construite sur un plan rectangulaire avec un toit en pente. Les piliers sont fabriqués avec un bois résistant à la pourriture, acaquita.

Ils dorment dans des hamacs en coton liés à des poteaux ou des poutres. Le feu brûle en permanence dans la maison pour la cuisine et le chauffage des nuits froides de la saison sèche.

Les alentours de la maison sont toujours propres et désherbés.

Chaque famille fabrique sa farine de manioc qui est l’aliment principal et consommé en une sorte de bouillie et en boisson.

50 espèces de manioc sont cultivées. Le manioc sert à l’alimentation mais aussi à la médecine, sert de fibres pour les outils et les armes.

En savoir plus sur le manioc

image Jastrow

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Art

Ils sont célèbres pour leur artisanat à base de plumes et des livres entiers en font mention.

image Jastrow

Les plumes de nombreux oiseaux sont utilisées même ceux difficiles d’accès et se nichant à la cime des arbres , même de touts petits oiseaux. Ils fabriquent des coiffures, des boucles d’oreilles , des colliers, des bracelets, des coiffes de plumes pour orné les lèvres.

Les femmes se peignent le visage avec des dessins géométriques au roucou.

Division sexuelle du travail

Elle n’est pas très rigide.

Les femmes ramassent le bois, s’occupent de la préparation des aliments, du traitement du manioc.Elles fabriquent les objets tressés et tissés –vêtements, hamacs).

Les hommes partent à la chasse, fabriquent des objets : la vannerie, les arcs, les rames, la presse à manioc(tipiti)

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La chasse

Activité masculine dont la proie favorite est le cerf. Mais ils chassent aussi les pécaris, les pacas, les agoutis, les singes hurleurs, deux espèces de tortue, des hoccos, des tinamous.

Les poissons : poissons-chat, piranha, trahi, jeju.

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La cueillette de fruits sauvages :
  • Cupuaçu (theobroma grandiflorum), une plante proche du cacaoyer

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  • Parcouri (platonia insignis)

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  • Piquia (caryocar villosum)

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  • Açaï (euterpe olearea)

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  • Bacaba (oenocarpus distichus)

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  • Abiu cutite ( pouteria macrophylla, sapote verte)
Aspects de la religion

Il existe des tabous dans cette ethnie concernant le sang menstruel qui est sensé polluer la société.

Aussi la femme qui a ses règles n’a pas le droit de travailler au jardin, de faire la cuisine ni de donner de la nourriture aux autres. Elle n’a pas le droit non plus de se baigner dans la rivière.

Le chaman

Ils sont toujours présents maison dû réapprendre leurs savoirs avec des chamans tembé.

Dans leurs mythes fondateurs Curupira, un nain maléfique aux pieds difformes et à la peau noire est une divinité d’apaisement.

Les chamans accompagnent leurs rituels qui sont toujours publics de la présence de transes, de fumée, de chants rituels.

Sources de l’article : socioambiantal

Les images du peuple ICI

Une lecture en français pour ce peuple :

Aimables sauvages - broché - Monique Lévi-Strauss, Francis Huxley - Achat  Livre | fnac Aimables sauvages de Francis Huxley

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Les ka’apor sur le sentier de la guerre

Comme le gouvernement a négligé de prendre les mesures nécessaires pour protéger leur territoire, ils ont créé une armée indigène pour se défendre de l’intrusion des bûcherons illégaux.

Ils incendient leurs camions, leur confisquent leurs tronçonneuses et les détiennent, armés d’arcs, de flèches et de gourdins en bois.

Les bûcherons ne sont pas des tendres, ils ont déjà harcelés les ka’apor et les awa leurs voisins n’hésitant pas à tuer des personnes de leurs ethnies.

Ils ont décidé de pallier aux manques du gouvernement et de se défendre à l’ancienne.

Gare !!

Pour en savoir plus sur cette partie :

Survival

Socioambiantal

Les images

Rédigé par caroleone

Publié dans #Brésil, #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Ka'apor

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