Luc Bérimont et La fine fleur de la chanson française

Luc Bérimont le poète avant-gardiste mis en musique par Bertin, Ferré, Douai, Robine était aussi un homme de radio et un producteur d’émissions.

Celle qui reste la plus connue de nos jours s’appelle La fine fleur de la chanson française, une jolie façon de mettre en avant les chanteurs francophones, pas n’importe lesquels, ceux qui chantaient des textes et plus particulièrement des poètes.

Il en existait alors un beau panel : Jacques Bertin, Jean-Max Brua, Jean-Luc Juvin, Gilles Elbaz, Jean Vasca (la bande des cinq), Bernard Lavilliers, Alain Bert, Francis Lemarque, Hélène Martin, Francesca Solleville, Pierre Perret, Claude Nougaro.

L’émission était diffusée par l’ORTF. Elle est enregistrée au cours de spectacles à Paris et en province, elle présélectionne des candidats et réunit les talents les plus prometteurs à Paris pour un grand concours annuel. Le lauréat bénéficie d’un enregistrement d’un 33 tour chez Monsieur et Madame Alvarez dont la maison de production est dédiée au lancement de jeunes talents.

Les tournées se terminent également par un spectacle à Bobino.

L’émission bénéficie d’une forte écoute jusqu’en 1968, du soutien de la maison de la radio.

Mais avec les évènements de mai 68, l’émission subit une sorte de censure : elle est considérée comme trop à gauche par le pouvoir en place et trop bourgeoise pour l’extrême gauche. Elle sera exilée en 1971 sur inter variétés.

« Si vous écoutez l'antenne, vous savez que j'ai - plus ou moins -

rompu avec « la chanson » - la Fine Fleur étant exilée sur Inter-Variétés le dimanche soir ; transformée en émission "littéraire" !!! Je suis dégoûté, ulcéré, démoralisé, et tout et tout, à la suite de plusieurs années de bagarres qui ne m'ont valu

que sourires et mépris. On me prend pour un doux dingue, et jouer les redresseurs de torts me place dans une situation sans issue ( esprits nomades)

Le lauréat de la première Fine fleur sera Jacques Bertin, ensuite ce sera Jean-Luc Juvin puis la troisième année Jeanine Jean.

Les artistes sélectionnés : Hélène Martin, James Ollivier, Jacques Douai, Jean Vasca, Francesca Solleville, Jacques Doyen……..

Merci à Serge des bois pour cette découverte également.

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La sélection de vidéo ci-dessous nous vient de DominiqueHMG, ce sont les seules vidéos que j'ai trouvé sur la Fine fleur. Je reprends en-dessous des vidéos choisies des extraits des textes écrits par Dominique qui me semblent bien compléter le tout.

On peut également trouver la fine fleur Lise Médini et Jacques Serizier.

Article séparé sur Lavilliers.

Hélène Martin - Le feu (Aragon) - Fine Fleur 1967

En conclusion du gala de la Fine Fleur de la Chanson Française de 1967, Hélène Martin chante "Le feu", un superbe poème de Louis Aragon qu'elle a magnifiquement mis en musique. Cette vidéo nou...

http://www.youtube.com/watch?v=7t4zeBU_f18

En conclusion du gala de la Fine Fleur de la Chanson Française de 1967, Hélène Martin chante "Le feu", un superbe poème de Louis Aragon qu'elle a magnifiquement mis en musique. Cette vidéo nous a été aimablement transmise par Luisa (gusyverdetv, gusyverdePop). Par ailleurs, on ne saurait trop conseiller une visite sur le site officiel d'Hélène MARTIN : http://www.helene-martin.com/

Francesca Solleville à la Fine Fleur (1968)

Emission "Gala de la Fine Fleur de la Chanson Française", présentée par Luc Bérimont, diffusée par l'ORTF le 2 mai 1968. Accompagnée par un orchestre placé sous la direction de Jean-Françoi...

http://www.youtube.com/watch?v=-isCTirZqIw&list=PL6DDD5B32D8671493

Emission "Gala de la Fine Fleur de la Chanson Française", présentée par Luc Bérimont, diffusée par l'ORTF le 2 mai 1968. Accompagnée par un orchestre placé sous la direction de Jean-François Gaël, Francesca Solleville chante trois chansons : - "Lola, Lola", paroles de Michelle Senlis et Claude Delécluse, musique de Jacques Debronckart - "Vietnam", paroles et musique d'Henri Gougaud - "La fille des bois", paroles de Pierre Mac Orlan (parues dans le recueil "Mémoires en chansons", Gallimard, 1963), musique de Léo Ferré. Francesca Solleville y fait montre de tout son talent (et n'a pas cessé jusqu'à nos jours, car elle est toujours très active et donne des récitals). Mes remerciements vont à Luisa (chaîne gusyverdetv), qui nous offre cette vidéo, mais aussi à Francesca, à Jean Baranger et à son épouse qui m'ont aidé pour la restranscription des paroles des deux premières chansons, tandis que pour la troisième j'ai reproduit le texte de Mac Orlan édité chez Gallimard.

Jean-Luc Juvin - Non, je ne peux pas ! (Fine Fleur 1967)

Jean-Luc Juvin (1940-2007) nous a quitté il y a exactement un an, le 11 décembre 2007. La mise en ligne de cette vidéo ici se veut un hommage à l'un des lauréats du concours de la "Fine Fleur ...

http://www.youtube.com/watch?v=b6iIjM8AMUs

Jean-Luc Juvin (1940-2007) nous a quitté il y a exactement un an, le 11 décembre 2007. La mise en ligne de cette vidéo ici se veut un hommage à l'un des lauréats du concours de la "Fine Fleur de la Chanson Française" qu'il a remporté en 1968. Cette vidéo est, comme celle où l'on voit Jacques Bertin et Jacques Doyen, extraite d'un Gala de la Fine Fleur daté du 4 août 1967 et présenté par Luc Bérimont. Jean-Luc JUVIN chante "Non, je ne peux pas !". Au verso du 30cm BAM C 507 qui, l'année suivante, récompense le lauréat, on trouve une présentation du critique Jean-Louis Bory dont voici des extraits : "J'aime cette voix. Sa netteté. Sa franchise intrépide. La précision de ses attaques. Pas de bavures. Aucune syllabe molle. (...) Cette voix précise qui sent le poivre du silex éclaté, la voici capable du velours des câlineries intimes. (...) Si veloutée, si câline que cette voix se veuille, jamais il ne s'agira de berceuse. Jean-Luc Juvin préfère nous taper sur l'épaule, pour le "réveil". Il est de ce poètes que l'assoupissement Ragard du monde exaspère, alors que la vie, pourvu qu'on s'y prête et qu'on échappe aux pièges, est une aventure fabuleuse.

Jacques Bertin, Luc Bérimont, Jacques Doyen - Fine Fleur 1967

Emission "La Fine Fleur de la chanson française" du 4 août 1967, animée par Luc Bérimont. Il nous présente tout d'abord Jacques Bertin, qui regrette d'avoir quitté sa province pour venir s'in...

http://www.youtube.com/watch?v=JV7svFDxlvc

Emission "La Fine Fleur de la chanson française" du 4 août 1967, animée par Luc Bérimont. Il nous présente tout d'abord Jacques Bertin, qui regrette d'avoir quitté sa province pour venir s'installer à Paris. A peine quinze jours après la sortie de son premier 30cm, rappelle Bérimont, Jacques Bertin remportait le Grand Prix de l'Académie Charles Cros. Un critique parisien écrivait alors : "Il y a eu trois événements dans la chanson contemporaine : Charles Trénet, Georges Brassens et Jacques Bertin". A l'époque j'étais, moi aussi, sous le choc de ce premier album et partageais l'opinion de ce critique et de Luc Bérimont. A vrai dire, ce n'était ni "Corentin", ni "On a découvert l'Amérique" (que chante ici Jacques Bertin) qui me persuadaient de cela, c'étaient d'autres oeuvres d'un registre plus grave et plus essentiel : "Compagnons", "Un grand châle lilas", "Amants", "On se croit un peu poète", etc. Mais ne boudons pas notre plaisir de voir Jacques Bertin chanter "On a découvert l'Amérique" en 1967. Avant de faire entrer Jacques Doyen, Luc Bérimont nous explique la philosophie de la Fine Fleur, il nous parle de l'importance de la poésie, du poids des mots "lourds" (de ces mots que l'on retrouve dans les chansons méditatives de Jacques Bertin qui lui ont valu toutes ces louanges). J'ai sous-titré les propos de Bérimont car je crois important de réexpliquer à tous cette orientation de la Fine Fleur. Pour conclure en beauté, Jacques Doyen nous récite alors de poignants extraits du "Château des pauvres", un poème de Paul Eluard tiré de "Poésie ininterrompue" (1946), un poème qui complète ceux de la vidéo suivante également consacrée à Paul Eluard : http://fr.youtube.com/watch?v=uBDhj5y...