Pérou : Les salines de Maras

Publié le 21 Mars 2014

Pérou : Les salines de Maras

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Encore un article dédié à ma fille.

Au fin fond d’un vallon, surgissant de la montagne, un torrent charrie depuis des siècles du sel en abondance. Pour le récolter, des milliers de parcelles ont été façonnées au fil des ans formant un spectaculaire damier en dégradé d’ocre et de blanc.

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Rose de sel

Dos courbé

Mains aux veines saturées

Peau rugueuse au goût salé

Dos cassé

Mains calleuses

Peau cuite au four du dieu inca

Rose-de-sel à la fleur pure

Dans ton lit d’eau dormante

Tu attends que sèche ta vie dure

Au cœur des salines éreintantes

Rose-de-sel aux pétales confits

Sur les tables dans des mets fleuris

Tu finis le parcours de la peine

Dans des assiettes fleur-de-sel

Sur la langue le labeur s’évanouit

Et la chaleur qui l’envahit

Fait sécher de plus belle

Le fruit de la terre-offrande

Le fruit-du-cueilleur des Andes

La rose aux mille vertus.

Carole Radureau (20/03/2014)

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Pérou : Les salines de Maras

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Où trouver les salines ?

Dans la vallée sacrée des incas à 40 kilomètres de Cuzco.

Le sel des incas

Du temps des incas le sel était aussi précieux que l’or et servait de monnaie d’échange, ou bien d’offrande en plus d’être consommé et de servir à la conservation des aliments.

Les bassins

Depuis la période pré-inca, les salines de Maras exploitent une source saturée en sel qui jaillit d’un puits nommé Qoripujio à 3000 mètres d’altitude. L’eau très saline arrive d’une source sous forme d’un ruisseau. On ne sait pas vraiment quelle est son origine profonde.

Il existe environ 3000 bassins dépourvus d’algues et d’impuretés pour un sel d’un blanc pur. En lui ajoutant de l’iode il devient consommable. Les plus grands d’entre eux ne dépassent pas 20 m2.

Le complexe de bassins a été conçu entièrement par l’homme et dans les terrasses nichées à flanc de montagne l’eau salée s’écoule de la roche et elle est recueillie. Après évaporation, il reste la croûte blanche qui contient le sel. Chaque bassin produit de 3 à 5 sacs de sel. Le soleil favorise une bonne production, l’eau de pluie emporte tout le sel.

Pérou : Les salines de Maras
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Les salineros

Les indiens quechuas qui récoltent le sel, ou salineros sont regroupés au sein d’une coopérative (700 à 800 familles environ). Le travail est très pénible et rapporte peu car ce sont les exportateurs de « l’or blanc des Andes » qui revendent au prix fort le produit à l’étranger qui s’en mettent plein les poches. Vendues quelques sols les 40 kg, il est revendu près de 10 euros les 100 grammes dans des boutiques de luxe.

Chaque famille possède plusieurs bassins hérités des parents ou des grands-parents et ils récoltent le sel pour le vendre sur les marchés. L’extraction se fait à la pioche par les hommes et les femmes qui sont nus pieds, dos courbé et extraient à mains nues le sel. Une fois récolté celui-ci est formé en tas et mis à sécher au soleil avant d’être mis dans de grands sacs.

Pour trouver d’autres débouchés , les quechuas le mélangent avec des plantes médicinales incas cueillies dans la cordillère ce qui lui procure de nouvelles vertus.

L’avenir des salines semble compromis à plus ou moins court terme et elles risquent un jour d’être abandonnées. Aussi les communautés qui gèrent le site ont décidé d’organiser des visites guidées par les travailleurs eux-mêmes en échange d’un peu d’argent.

Documents

Je vous propose l’excellente initiative de Jeff Guiot ou comment visiter le salines, aller à la rencontre des salineros derrière son écran :

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