soutien Radio Ñomndaa (radio libre au Mexique) + soirée le 13/12

Publié le 4 Décembre 2013

SOLIDARITE AVEC RADIO ÑOMNDAA ! Appel à aide financière

MERCI DE RELAYER CE MAIL À TOUTE PERSONNE / COLLECTIF / LISTE DE DIFFUSION
SUSCEPTIBLE D'ÊTRE INTÉRESSÉ(E)

En avril 2012, le Collectif des Métiers de l'Edition (CMDE) publiait le
DVD + Livre La Parole de l'eau. L'aventure d'une radio libre dans les
montagnes du Guerrero, dans sa collection "À l'ombre du maguey"
(http://editionscmde.org/A_l_ombre_du_maguey/La_palabra_del_agua.html)

Il retraçait la lutte de Radio Ñomndaa, une radio communautaire dans la
région de la Costa Chica (Mexique), qui depuis bientôt neuf ans oeuvre à la
préservation de la culture et de la langue amuzgas, participe à la
diffusion des luttes, constitue un espace de rencontre et d'organisation
pour les communautés majoritairement indigènes de la région. "Pour une
parole claire, libre, rebelle, et vraie".

Depuis, Radio Ñomndaa poursuit son activité aux niveaux radiophonique,
politique et social malgré les difficultés qu'elle rencontre en raison
de son statut de radio "libre", menacée par le gouvernement et les
caciques de la région.

La radio fêtera son neuvième anniversaire en décembre 2013 dans des
conditions difficiles. Après le violent séisme de mars 2012, dont
l'épicentre était situé à 25 km de la radio, c'est à présent un ouragan
qui a dévasté leur région. En septembre dernier, la tempête tropicale
"Manuel" a touché une grande partie des régions qui bordent les côtes
pacifiques mexicaines, provoquant pertes humaines et matérielles,
inondations, destruction des routes et habitations, glissements de
terrain, perte des cultures agricoles, etc.

L'État du Guerrero demeure le plus affecté par cet ouragan,
particulièrement dans les zones reculées comme la Costa Chica.
L'inaction de l'État est pointée du doigt par des centres de droit humains
et la population dénonçant l'inefficacité des secours gouvernementaux qui
laissent des centaines de villages isolés abandonnés à leur sort, comme
c'est habituellement le cas dans ces circonstances. Les deux communiqués
de Radio Ñomndaa, en pièce jointe, nous éclairent en détail sur cette
situation.

Dans ce contexte, Radio Ñomndaa est un relais fondammental dans la
transmission des informations, la mise en relation des habitants et des
villages. Le comité de la radio, par son travail, tente d'impulser des
formes concrètes d'organisation, et de mettre en place des moyens en
adéquation avec les besoins des habitants à court et moyen terme.

Les installations de Radio Ñomndaa, relativement anciennes, ont été
sérieusement endommagées par l'ouragan, ce qui la contraint à réduire de
moitié le temps de transmission.

Nous lançons à un appel à soutenir financièrement Radio Ñomndaa, pour lui
permettre d'améliorer son matériel de transmission et d'acquérir
rapidement un nouvel émetteur qui renforcerait sa couverture dans la
région.

La collecte que nous initions restera ouverte pendant 2 mois, jusqu'au 10
janvier 2014, date à laquelle nous ferons parvenir à Radio Ñomndaa la
totalité des dons.

Si vous souhaitez soutenir Radio Ñomndaa, vous pouvez envoyer vos dons
avant le 10/01/2014 :

* par chèque, à l'ordre des Éditions CMDE (43 Rue Bayard 31000
Toulouse)
* par virement bancaire sur le compte du CMDE, avec l'intitulé
"Soutien à Radio Ñomndaa" :

Association CMDE
02205 CCM TOULOUSE ESQUIROL
RIB : 10278 02205 00020453801 88
IBAN : FR76 1027 8022 0500 0204 5380 188


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Par ailleurs, deux soirées de soutien se tiendront en décembre à Toulouse.

* Locaux de la radio Canal Sud, vendredi 13/12, à 19h : soirée de soutien
à Radio Ñomndaa et Radio Totopo. Projection de « Radio Ñomndaa, La Parole
de l'eau » en présence du réalisateur Ulises Chavez et projection de «
Somos viento » sur la lutte contre le parc éolien dans le sud-ouest du
Mexique (Isthme de Tehuantepec).
adresse: 40 rue Alfred Duméril (Toulouse)

*La Chapelle, 19/12, 19h : projections + repas mexicain
adresse: 36 rue Danielle Casanova
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Pour plus d'informations sur Radio Ñomndaa, et l'histoire du Guerrero:
http://www.lavoiedujaguar.net/Radio-Nomndaa-des-paroles-libres

Dans l'espoir de les aider, à notre mesure, à faire face à cette
situation, et à poursuivre leur activité dans des conditions plus dignes,

Merci.

Les Éditions CMDE


En suivant, les deux communiqués de Radio Nomndaa, datés du 25/09 et du
8/10/13.

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Premier communiqué sur la situation dans la Costa Chica (Etat du Guerrero,
Mexique) suite au passage de la tempête tropicale « manuel » (mi
septembre)
25 septembre 2013

Frères et sœurs, camarades,
Au Congrès National Indigène,
Au réseau de Résistance Autonome Anticapitaliste,
Aux Organisations sociales et aux Collectifs de solidarité
Aux médias communautaires, libres et alternatifs,
À la société en général,

Nous sommes Radio Ñomndaa, La Parole de l'eau, nous sommes situés dans la
communauté amuzga de Xochistlahuaca, dans la Costa Chica de l'État du
Guerrero. Ce petit territoire est un espace multiculturel où cohabitent
les communautés Nancue Ñomndaa (Amuzgas), Na’savi (Mixtèques), Nahuas,
Afromexicaines et métisses.

Par ce communiqué nous voulons présenter un premier état des lieux des
dégâts causés par le passage de l'ouragan « Manuel » dans notre région, et
dénoncer la négligence dont fait preuve le gouvernement dans cette
situation. Nous voulons aussi lancer un appel à la solidarité, pour les
nombreuses communautés qui habitent ce territoire et nécessitent un
soutien urgent.

Le présent rapport concerne la zone amuzga, les municipes de
Xochistlahuaca, Tlacoachistlahuaca Ometepec, et la vallée où coule le
fleuve Santa Catarina (connue comme « Los bajos »). Cette région abrite
des populations principalement paysannes, qui vivent de la culture du
maïs, du haricot, des bananes, des papayes, des courges, du piment, des
tomates, et autres plantes comestibles ou aux vertus médicinales. Ces
cultures sont destinées à leur autosuffisance alimentaire ou à la vente.
Dans la région vivent également de petits éleveurs et des pêcheurs.

La zone amuzga se situe à la frontière des régions de la Costa Chica et de
la Montaña. Le relief propre à cette région fait que les pluies, qui
persistent encore aujourd'hui, coulent en direction de la côte, en passant
par la zone connue comme « Los bajos ». C'est pourquoi les principaux
dégâts qui touchent notre région sont des effondrements de chemins et de
routes. Dans les villages avoisinants, – El Carmen, San Miguel Tejalpan,
La Soledad, Guadalupe Mano de Leòn, Cerro Bronco, Rancho del Cura Ejido,
Plan de Guadalupe – les crues des rivières et des ruisseaux ont provoqué
des coupures d'électricité et de téléphone, ont dévasté les cultures, ont
endommagé ou détruit les systèmes d'eau potables. Le ravage le plus
important est l'effondrement des maisons traditionnelles construites en
jonc, en terre, ou en torchis. Lors du séisme qui avait frappé cette même
zone en mars 2012 (épicentre à 25 km d'Ometepec, magnitude 7,6), ces
habitations avaient déjà étaient largement fragilisées. Aujourd'hui le
nombre d'habitations démolies est estimé à plus de 300 dans la seule zone
amuzga (qui comprend les villages de Arroyo Gente, Plan de los Muertos,
Llano del Carmen, Cozoyoapan, Huehuetonoc, Paso Cuahulote, Zacualpan,
entre autres). Pour l'instant nous avons eu connaissance de deux morts
suite aux effondrements de maisons.

Les villages qui se situent au bord du fleuve San Pedro ou à sa jonction
avec le fleuve Santa Catarina, plus en direction de la côte, et dans le
municipe d'Ometepec […], sont ceux qui ont été le plus touchés par les
crues. Ces villages sont inondés, la plupart des maisons effondrées, les
terrains agricoles sont totalement inondés, les cultures rasées, une
partie du bétail – vaches et chevaux – a été emportée par les eaux, les
biens sont détruits. On assiste à une poussée des maladies de la peau, des
infections stomacales, on craint que ne s'étendent des épidémies de
dengue.

Cette zone, parmi les plus affectées, est complètement abandonnée par les
autorités. La situation est critique.

Le drame humain ne fait que commencer dans cette région. En effet, ces
communautés dépendent surtout de leurs propres cultures agricoles,
lesquelles ont été dévastées. La majorité ne dispose pas de revenus
économiques stables, à l'exception de ceux qui travaillent
occasionnellement comme ouvriers agricoles. Une forte crise économique et
sociale est sur le point d'éclater, d'autant que les commerçants
augmentent les prix de tous les produits de première nécessité. Les
transports de la zone ont aussi significativement augmenté leurs prix.

Dans ces communautés, les autorités municipales et de l'État se montrent à
peine. Elles apparaissent parfois en compagnie de l'Armée mexicaine, qui
était installée dans plusieurs villages de la zone depuis avant les pluies
torrentielles, sous prétexte qu'elle allait apprendre aux femmes à
cuisiner, une action menée dans le cadre de « la croisade contre la faim
».

Nous avons été témoins de l'arrivée de membres du DIF (organisme
gouvernemental qui promeut le « développement intégral des familles »)
dans deux communautés, venus livrer un kilo de tortillas, deux teleras,
ainsi que des vêtements usés dans chaque famille. Ils n'hésitaient pas à
se prendre en photo pour les diffuser dans les médias locaux et les
réseaux sociaux, simulant ainsi un soutien du gouvernement. C'est dans ces
moments-là que les leaders politiques mettent en place un assistanat à des
fins électorales. Les temps sont propices aux affaires et aux profits des
patrons et des hommes politiques, et comme toujours, au détriment des maux
et des besoins du peuple.

Certains anciens de notre communauté se demandent : pourquoi est-ce que
cette fois, avec seulement 3 jours de pluies ininterrompues, il y a eu
tant de dégâts, alors qu'avant, il pouvait pleuvoir sans cesse pendant 8
jours, et cela causait seulement la mort de quelques poules ?

Ce qui nous emmène à nous demander : Peut-on vraiment faire porter la
faute à la pluie, pour de tels dégâts ? Peut-on vraiment qualifier cela de
« catastrophe naturelle » ? Le problème fondamental n'est-il pas plutôt
par la corruption, la mauvaise planification et construction des
installations publiques ? Avons-nous vraiment su respecter la Terre Mère ?
Se pourrait-il que nous, les êtres humains, et en particulier les
capitalistes et les dirigeants des trois niveaux de gouvernement, ayons
une grande responsabilité dans tout ça ?

Pendant qu'ils fêtaient « l'indépendance », qu'ils impulsaient des
réformes « structurelles » et réprimaient le corps enseignant, les
étudiants, et tous les opposants à leur politique de spoliation, l'alerte
météorologique émise depuis le 13 septembre ne fut en aucun cas leur
priorité.

Pendant que les autorités du mauvais gouvernement, supposées être les
responsables, qui disposent des ressources publiques pour faire face à
cette situation d'urgence, sont plus occupées à réhabiliter les zones
touristiques d'Acapulco, nous appelons tous les hommes et femmes
solidaires à participer à une chaîne humanitaire, en envoyant des
provisions telles que :
–Du riz, des haricots, de l'huile, des pâtes, des lentilles, du lait en
poudre, du sel, du sucre et autres aliments non périssables.
–Du savon, papier et serviettes hygiéniques, dentifrice.
–Des médicaments pour les maladies infectieuses de la peau et de
l'estomac, du matériel de premiers secours.
–Des couvertures, des imperméables, des chaussures, des vêtements.

Lieux de collecte à Mexico :
-Local de Jóvenes en Resistencia Alternativa, ubicado en calle 4 #252
colonia Agrícola Pantitlán.
-Casa Arango de la Alianza Mexicana de Organizaciones Sociales, eje 1
norte Mosqueta #106.
-En el Estado de México en las Escuelas de la Unión Popular José María
Morelos y Pavón.
Et d'autres endroits communiqués dans les prochains jours.

Pour toute communication et information adressez-vous à :
lapalabradelagua@gmail.com et à facebook Catañoon'a Jndaa Defensa de
nuestro rio Suljaa'

Suljaa’, Guerrero, México, 25 septembre 2013
Atentamente
Radio Ñomndaa, La Palabra del Agua

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Deuxième communiqué sur la situation dans la Costa Chica (Etat du
Guerrero, Mexique) suite au passage de l'ouragan “Manuel” (mi septembre)
8 octobre 2013

À la société civile,
Aux organisations sociales et aux collectifs,
Aux personnes solidaires,
Aux médias de communication,

À plus de vingt jours du passage de la tempête tropicale « Manuel » par la
région Costa Chica de Guerrero, nous (les intégrants de Radio Ñomndaa, La
Parole de l'eau) nous sommes rendus, peu à peu, dans les villages qui
bordent les fleuves San Pedro, Santa Catarina et Quetzala. Ces derniers
affluent depuis la zone d'altitude de La Montaña, traversent différents
municipes de la Costa Chica pour finalement se jeter dans l'océan
Pacifique.
Nous avons pu constater que les zones les plus touchées sont précisément
celles qui bordent ces fleuves, connues comme « Los Bajos » ou « Los
Llanos». Ce sont des plaines proches de la mer.

Leurs terres humides, productives et propices à la culture du maïs que
l'on plante deux fois par an, ont été inondées. Une partie a été emportée
par le courant, et une grande partie a été enterrée sous le sable, elles
ont été « noyées » comme disent les habitants. Ceci entraîne des
conséquences très graves : la perte de la récolte de maïs, de haricots, de
bananes, principalement, qui constituent les aliments de base des familles
et leur source de revenus. Les paysans se demandent même si ces terres
pourront être utilisées pour le prochain cycle agricole : les travaux
devraient commencer dès maintenant, en octobre.

Sans aucun doute, les dégâts les plus dramatiques sont la perte des
maisons, des animaux, des effets domestiques, des documents officiels
comme les actes de naissance, les cartes etc. Les maisons qui se trouvent
au bord des fleuves mentionnés plus haut ont été détruites, rasées, elles
sont inhabitables. Leurs anciens habitants sont dans des habitations
improvisées, d'autres ont trouvé refuge chez leur famille, d'autres encore
ont dû quitter la région. La migration la plus importante, liée à la
recherche d'un travail, reste à venir. On craint la prolifération de
maladies infectieuses dues à l'eau stagnante, à la présence de boue dans
les maisons et les rues des communautés, à la putréfaction d'animaux
morts, à la prolifération de moustiques transmetteurs de la dengue, au
manque d'eau potable, entre autres […].

L'indifférence totale du gouvernement à l'égard des communautés touchées,
est très inquiétante. Le peu d'aide apportée par les différents niveaux de
gouvernement (municipal, de l'État, et fédéral), a été inéquitable,
tardive et rachitique. Certains dénoncent la corruption dans la
distribution de denrées. Les habitants communautés qui n'ont pas été
affectées ont subi la pression du gouvernement pour donner des vivres,
sans même qu'ils aient connaissance de leur destination.

Les hommes politiques se promènent dans les communautés qui ont souffert
de la catastrophe, afin de se positionner pour les prochaines élections.
Il ne fait aucun doute pour nous que l'organisation des communautés, des
victimes, entre elles, sera primordiale pour exiger et contrôler que le
soutien gouvernemental parvienne à ceux qui en ont le plus besoin, et ce
sans aucun conditionnement, que les solutions proposées le soient à partir
de leurs vrais besoins. Nous voulons faire en sorte que les choses ne se
passent pas comme lors du séisme de mars dernier, où le gouvernement avait
promis de reloger les victimes dans des habitations dignes, alors qu'à ce
jour, la plupart attendent encore et ceux qui ont été relogés le sont dans
des maisons précaires, dont les murs sont fendus, et qui subissent des
infiltrations.

Face à cette situation, nous appelons toutes les organisations sociales,
collectifs, et personnes solidaires à partager avec leur cœur ce qui est
entre leurs mains, pour soutenir les communautés les plus affectées de la
Costa Chica de Guerrero.

Nous voulons éclaircir que Radio Ñomndaa n'a pas été, ni ne sera
bénéficiaire de ce soutien. Notre intervention consiste à servir de pont
pour s'assurer que le soutien arrive jusqu'aux communautés ou aux
personnes qui le nécessitent.
Les articles dont ils le plus besoin sont :

–Du riz, des haricots, de l'huile, des pâtes, des lentilles, du lait en
poudre, du sel, du sucre et autres aliments non périssables.
–Du savon, papier et serviettes hygiéniques, dentifrice.
–Des médicaments pour les maladies infectieuses de la peau et de
l'estomac, du matériel de premiers secours.
–Des couvertures, des imperméables, des chaussures, des vêtements.
Lieux de collecte :
État de México :
En Ecatepec de Morelos, en la escuela preparatoria oficial No. 128 "Gral.
Francisco Villa". Calle José Ma. Morelos Lt.1 exterior 21. Col. Hank
González.
Centro de la Ciudad de México
Eje 1 Norte-Mosqueta #106, a dos cuadras del metro Guerrero.
Oriente de la Ciudad de México
Calle 4 #252 Col. Agrícola Pantitlán.
Sur de la Ciudad de México
UAM-Xochimilco, en la mesa del Comité Estudiantil Metropolitano-Colectivo
de resistencia estudiantil 10 de junio.
UNAM-CU, Segundo Piso de la Facultad de Filosofía y Letras. Ik'Otik Kubo 200.
Egipto 15B, Colonia Miravalle, cerca del metro Ermita, de lunes a viernes
de 8 am a 3 pm y de 4pm a 6pm. Sábado de 9 am a 3 pm (timbre blanco).
Poniente de la Ciudad de México
Centro Cultural La Pirámide: Calle Cerrada de la Pirámide s/n, esquina
calle 24 (Eje 5 Sur San Antonio esq. Periférico Norte); Colonia San Pedro
de los Pinos, delegacion Benito Juarez. Cerca de metro San Antonio, de
lunes a viernes de 11am-8pm y sábados de 11am-3pm

Suljaa’, Guerrero, México, 8 Octobre 2012
La Parole du peuple est claire, libre, rebelle, vraie.

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Mexique

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