Roanne ce 5 novembre de Serge des bois

Publié le 6 Novembre 2013

Roanne ce 5 novembre de Serge des bois

Ce mardi, à Roanne, avec un temps à ne pas mettre un chien dehors, des milliers de militants CGT sont venus de toute la France, soutenir 5 de leurs camarades qu’une justice de classe s’acharne à poursuivre devant les tribunaux.
Je ne reviens pas sur la genèse de l’affaire, ce n’est pas mon propos. Ce qui m’intéresse ici, c’est la signification de cette journée tellement important
e.

Face à la volonté, initiée par Sarkozy mais, hélas, perpétuée par Hollande, de faire de l’action syndicale une action criminelle dans cette crise de régime capitaliste, toute voix qui veux se faire entendre pour en dénoncer l’horreur doit être systématiquement étouffée sans aucune pitié.

Seule la CGT, en tant qu’organisation syndicale possède à la fois, l’analyse de la réalité et des responsabilités de cette crise et des véritables mesures à prendre pour y faire face, c'est-à-dire pour s’opposer à la volonté patronale suivie scrupuleusement par un gouvernement prétendument socialiste, visant à casser tous les acquis sociaux que des siècles de luttes syndicales ont permis d’arracher.

Alors oui, pour eux, la CGT doit être châtiée sans faiblesse.

Les récents évènements de Bretagne éclairent bien la différence de traitement entre ceux qui, comme FO et le NPA, se vautrent dans la collaboration de classe avec le patronat et à qui les colonnes et les écrans des médias sont largement ouverts, et le black out total de ces mêmes médias sur la manif de la CGT de Carhaix et sur la journée de Roanne : pas une image, pas une ligne, pas un commentaire …

Les camarades qui sont venus devant nous, exposer pourquoi ils avaient été trainés devant la justice et souvent lourdement condamnés, nous ont ramenés des siècles en arrière, au temps où l’activité syndicale était un crime passible du bagne ! On n’en est pas si loin aujourd’hui.

C’est pourquoi cette journée était si importante, et ceux qui y étaient en mesuraient toute la symbolique et ne l’auraient ratée pour rien au monde.

Certes, la CGT était maître d’œuvre et il était donc normal que ses drapeaux recouvrent la quasi-totalité de la place, mais j’aurais aimé en voir quelques autres flotter parmi eux … Ceux du PCF y étaient, ainsi que le secrétaire général, et le fait qu’il n’ait pas pris la parole est significatif : il ne s’agissait pas de venir pérorer, mais bien d’assurer les militants de la CGT que le PCF ne pouvait qu’être à leur côté.

Quelques drapeaux de la FSU, de SUD, du PCOF et des libres penseurs venaient aussi assurer du courant de solidarité qui existe dans le monde du travail. Une banderole commune SUD-CGT-FSU et FO, et des travailleurs du ministère du travail, montrait que, si certaines confédérations brillaient par leur absence, la notion de solidarité existait encore pour les travailleurs, au-delà de ce qui divise.

Je serai, hélas, plus sévère envers ceux qui affirment à longueur de déclarations leur indéfectible conscience de classe et qui n’ont pas jugé utile d’y envoyer flotter un drapeau pour affirmer leur solidarité. C’est plus qu’une faute, c’est un crime contre la classe ouvrière abandonnée par eux face aux attaques patronales. Cela les disqualifie, pour le moins, à donner des leçons et montre simplement leur petitesse d’esprit.

Cela étant dit, je conseille à tous de relire l’intervention de T. Lepaon à la tribune de Roanne. Il y exprime des idées fortes, notamment sur les responsabilités du gouvernement actuel face à la situation qui est faite aux militants de la CGT. Les idées qu’il y a émises doivent être reprises et devenir une exigence absolue du monde du travail.

(Le compte rendu de la manif est dans l’Huma d’aujourd’hui).


Serge des bois

Articles complémentaires de l'huma

Cinq de Roanne: mobilisation contre la répression syndicale

Un mois avec sursis requis contre les cinq de Roanne malgré la belle mobilisation

Puis ci-dessous en fichier l'intervention de Thierry Lepaon :

Rédigé par caroleone

Publié dans #La voix des camarades

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