Plume de paon trempée dans l’encre de citron
Publié le 5 Octobre 2013
J’ai noyé mes mots
dans l’encre de citron.
Ils étaient trop doux
Ils étaient trop tendres,
courant après les comètes dans le ciel,
s’accrochant à la queue
d’étoiles filantes et délirantes,
tressant des colliers de perles infinis
comme autant de petites vies
solidaires et unies,
construisant un monde meilleur
pour y faire pousser les enfants-bonheurs,
au milieu des rires,
des chants,
de l’amour avec un grand A.
Un monde où la pachamama,
enfin serait maîtresse de ce monde
qu’elle nous prêta si gentiment.
J’ai noyé mes mots
dans l’acide de la vie courante,
dans l’individualisme
qui les a entourés de son nombrilisme adoré.
J’ai noyé mes mots dans le fiel
des fascistes qui attendent la proie pour l’ombre.
J’ai noyé mes mots dans le sang
qui n’en finit plus de faire la une,
qui s’habille en hémophile
et ne sait plus coaguler,
qui n’en finit plus de fertiliser
la terre-mère qui n’en peut plus.
J’ai noyé mes mots
dans le marc de maté :
et ce que j’y ai vu était si sombre
que d’un coup,
je les ai repêchés,
essuyés,
tendrement écoutés,
doucement embrassés,
et recollés sur la page blanche,
celle qui en toute circonstance
continuera de se remplir
au gré de la muse opportune,
celle qui chante sous la lune
et danse sur la queue des étoiles :
étoiles filantes
aimantes,
vigilantes,
et confiantes
de la poésie qui peut tout.
Carole Radureau (05/10/2013)
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