Le chemin de traverse
Publié le 7 Octobre 2012
Poème dédié à Serge-Hobo qui m'inspire ces mots
J’aime suivre le cours de la vie en sortant des sentiers battus
Car battus et rebattus piétinés par les fers des chevaux rompus
Ecrasés par les sabots pailleux des fermiers déguenillés et affamés
Pilés par les diligences tout d’or et de pierres précieuses lestées
Ils donnent une impression d’enfoncement dans les profondeurs terrestres
Leur trop-servi, trop-su, trop-vu empilent sur les têtes des monticules de mal-être
La société des hommes qui nous enferme dans ses grilles noires froides et dures
Ronge nos nerfs, souille notre sang en insinuant ces propos barbares et impurs
Les mots sont des prisons quand ils suivent la route trop bien lissée du conformisme
Les maux alors affluent dans les ventres trop vides, les ongles cassés par le libéralisme
Une solution existe si belle que seuls les initiés savent profiter de son germe de liberté
Suivre le chemin de traverse allume la solution dans les cervelles brûlées par la mendicité
Je traverse le champ de blé aux épis mûrs et dorés qui ne me nourriront pas de pain
Le blé n’est pas pour les vilains
Je traverse la prairie à l’herbe grasse qui de ses brins pourrait nourrir mon troupeau
Mais la prairie n’est pas pour les moineaux
Je traverse le champ de maïs, comme ses épis aux grains jaunes creusent l’appétit !
Le maïs est par les ogéhèmes béni
Je traverse le champ de cailloux qui roulent et crissent sous mes pas hésitants
Semer dans un tel champ se paie de milliers de gouttes de sueur et aussi de sang
Ce champ-ci est disponible prenez vos aises et venez y travailler par tous les temps !
Merci mais la permission jamais n’attend, la terre appartient à ceux qui la travaillent
Alors je traverse le champ de blé, le champ de maïs la prairie et les semailles
Iront bon train irriguées par nos peines nos sueurs nos larmes et nos espérances
Elles suivront nos chemins contournant les tracas de nos errances en transhumance
Les récoltes seront celles de l’émancipation des hommes braves courageux à outrance
Récoltes de pain de vivres de savoir-vivre et d’entrain
Récoltes d’amour de liberté d’amitié plein le cœur et les mains
Je vous invite à suivre le chemin de traverse éclairé de la vie
Sortez-vous la tête des polochons alambiqués des médias pourris
Prenez avec nous la route des poètes qui ont la rime et le cœur en fête
Suivez le petit train joyeux de l’harmonica du blues qui joue à tue-tête
Habillez vos amitiés du partage des êtres conformes à vos idées de vie
Et joyeux libérés sourions-nous en sautant à cloche-pied sur l’espace fleuri
Carole Radureau (07/10/2012)
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