L’exemple Islandais : retour sur deux ans de lutte d’un peuple pour récupérer sa souveraineté et refuser de payer la dette des banques

Publié le 12 Avril 2011

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/)

 

Avec environ 320 000 habitants, l’Islande a été menée à la banqueroute, en Octobre 2008, quand les trois principales banques de l’île, qui avaient été privatisées en 2003, ont fait faillite après avoir accumulé une dette de 61 milliards d’euros, montant douze fois supérieur au PIB du pays.

 

Elles laissaient derrière elles cinq années de pratiques spéculatives, déployées bien au-delà des frontières du pays, qui ont Aidé à créer l’illusion d’une prospérité sans limites due au libre marché et aux « audacieuses » politiques néo-libérales, poursuivies par un gouvernement fier d’avoir atteint le PIB par tête le plus élevé au monde.

 

Toutefois, quand la bulle a éclaté, les adeptes du libre marché se sont empressés de nationaliser les trois grandes banques (Kaupthing, Glitnir Bank HF e Landsbanki Islands HF) et de demander l’aide du FMI pour combler le trou.

 

Mais il n’y avait guère d’autre choix. Le « tigre nordique » était acculé. La couronne islandaise avait perdu 80% de sa valeur, la bourse des valeurs, dont on allait jusqu’à faire la « Wall Street de l’Arctique », avait fermé ses portes pendant plusieurs jours, le PIB a chuté de 7% en 2009 et c’est seulement à partir de fin 2010 qu’il a commencé à se stabiliser.

 

Les islandais ont manifesté dans la rue contre le paiement des dettes des banques privées, notamment les fameux dépôts de Icesave, filiale du Landsbanki qui grâce à des taux d’intérêts supérieurs à 5%, avait attiré de nombreux clients en Hollande et en Grande-Bretagne, dont les gouvernements veulent désormais obtenir des compensations de 1,7 milliards, dans le premier cas, et de 5 milliards dans le second.

 

Face à la pression populaire, le gouvernement conservateur a démissionné en Janvier 2009, et un nouvel exécutif, formé par les sociaux-démocrates et les verts, est arrivé aux affaires après les élections d’Avril, portant au Parlement la loi polémique qui prévoyait le paiement de 3,5 milliards d’euros pendant 15 ans, à un taux de 5,5%.

 

Le peuple est alors redescendu dans la rue, demandant un référendum sur la question. La consultation a eu lieu en mars 2010, et le Non (au paiement de la dette) a vaincu avec 93% des voix. Que s’est-il alors passé ?

 

Face à ce refus, le FMI a gelé les prêts pour le pays. Toutefois, la vie ne s’est pas arrêtée, bien que l’absence de nouvelles dans la presse internationale puisse le laisser penser. Le peuple a insisté sur la poursuite en justice des auteurs du pillage. Des mandats d’arrêt ont été émis contre des cadres exécutifs et des banquiers qui ont quitté l’île. L’ancien premier-ministre conservateur même, Geir H. Haarden, a dû rendre des comptes au Parlement.

 

En Novembre 2010, a été élue une Assemblée constituante, composée de 25 représentants élus parmi 522 candidats, qui a entamé ses travaux en Février dernier, sur la base de propositions adoptées dans diverses assemblées réalisées sur tout le territoire, avec comme objectif d’établir de nouveaux principes constitutionnels pour l’organisation politique et économique de l’île.

 

La sortie de crise n’est pas encore à l’horizon, puisque l’effondrement du système financier a déstructuré l’appareil productif et appauvri le pays. Cependant, le peuple islandais a préféré ne pas être attaché à une dette créée par la grande bourgeoisie et poursuivre la recherche d’une alternative de développement reposant sur les forces et ressources propres dont dispose le pays.

 

Article d’Avante, hebdomadaire du PC Portugais

 

 

 

 

http://marc.jammet.over-blog.com/article-l-exemple-islandais-retour-sur-deux-ans-de-lutte-d-un-peuple-pour-recuperer-sa-souverainete-et-refuser-de-payer-la-dette-des-banques-71456846-comments.html#anchorComment

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Europe

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