L'oiseau dziú. Légende maya du Yucatan

Publié le 8 Janvier 2024

Peuples Mayas du Yucatan

 

 

Chaac, dieu de la pluie 

 

On raconte qu'un matin, Chaac, le Seigneur de la Pluie, eut envie de marcher et voulut explorer les champs du Mayab*. Chaac partit très heureux, sûr qu'il trouverait les récoltes fortes et poussées, mais dès qu'il les vit, sa surprise fut grande, car il trouva que les plantes étaient faibles et que la terre était sèche et usée. Réalisant que les récoltes seraient très mauvaises, Chaac devint très inquiet. Après avoir réfléchi un moment, il a trouvé une solution : brûler toutes les récoltes, pour que la terre retrouve sa richesse et que les nouvelles récoltes soient bonnes.

Après avoir pris cette décision, Chaac demanda à l'un de ses serviteurs d'appeler tous les oiseaux du Mayab. Le premier arrivé fut dziú, un oiseau aux plumes colorées et aux yeux marron. Il était à peine posé sur une branche que toh, un oiseau noir dont le plus grand attrait était sa longue queue pleine de belles plumes, arriva en toute hâte. Toh se tenait devant, là où tout le monde pouvait le voir.

Petit à petit les autres oiseaux se rassemblèrent, puis Chaac leur dit :

— Je vous ai fait venir parce que j'ai besoin de vous donner un ordre tellement important que l'existence de la vie en dépend. Très bientôt, je brûlerai les champs et je veux que vous conserviez les graines de toutes les plantes, car c'est la seule façon de les semer à nouveau pour qu'il y ait de meilleures récoltes dans le futur. Je crois en vous; partez vite, car le feu est sur le point de prendre.

Dès que Chaac eut fini de parler, l'oiseau dziú pensa :

Je vais chercher le grain de maïs ; Je crois que c'est l'un des plus importants pour qu'il y ait de la vie.

Et pendant ce temps, l'oiseau toh se disait :

—Je dois conserver la graine de maïs, tout le monde sera jaloux de moi si je la trouve en premier.

Ainsi, les deux oiseaux allaient partir presque en même temps, mais l'oiseau toh vit l'oiseau dziú et voulut avancer ; puis il croisa son chemin et le poussa à passer le premier. L'oiseau dziú s'en fichait et partit calmement, mais très déterminé à atteindre son objectif.

Le toh volait si vite qu'en peu de temps il était loin devant ses compagnons. Il arrivait presque aux champs, mais il se sentait très fatigué et se dit :

-Je vais me reposer un moment. Finalement je vais arriver et les autres doivent encore venir de loin.

Ensuite, le toh s'est allongé sur une margelle. Selon lui, il allait seulement se reposer, mais il s'est endormi accidentellement, donc il n'a même pas réalisé qu'il commençait déjà à faire noir, encore moins que sa queue débordait sur la route. Le toh dormait déjà bien lorsque de nombreux oiseaux incapables de voler passèrent et comme l'oiseau ne pouvait pas être vu dans l'obscurité, ils lui marchèrent sur la queue.

En sentant les piétinements, le toh se réveilla, et quelle ne fut pas sa surprise de voir qu'il ne restait plus qu'une plume sur sa queue. Il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé, mais il pensa opter pour la graine de maïs pour que les oiseaux voient sa valeur et ne remarquent pas sa queue chauve.

Pendant ce temps, les autres oiseaux étaient déjà arrivés aux cultures. La majorité a pris la graine la plus proche d’elle, car le feu était très intense. Ils les avaient presque toutes sauvées, la seule chose qui manquait était celle du maïs. Le dziú volait désespérément à la recherche des champs de maïs, mais il y avait tellement de fumée qu'il ne pouvait pas les voir. À ce moment-là, le toh est arrivé, mais quand il a vu les énormes flammes, il a oublié le maïs et a décidé de prendre une graine qui ne présentait pas beaucoup de danger. Ensuite, il s'est envolé vers le plant de tomates vertes, où le feu n'était pas encore très intense et a sauvé les graines.

En revanche, le dziú ne se souciait pas que le feu lui brûle les ailes ; finalement, il trouva les champs de maïs et, avec beaucoup de courage, il s'y dirigea et prit quelques grains de maïs dans son bec.

Le toh ne put s'empêcher d'admirer le courage du dziú et s'approcha pour le féliciter. Ensuite, les deux oiseaux se rendirent compte qu'ils avaient changé : les yeux du toh n'étaient plus noirs, mais verts comme la tomate qu'il avait sauvée, et le dziú avait des ailes grises et des yeux rouges, parce qu'il s'était trop approché du feu.

Chaac et les oiseaux savaient reconnaître l'exploit du dziú, alors ils se rencontrèrent pour trouver un moyen de le récompenser. Et c’est précisément le toh, gêné par son comportement, qui proposa d’accorder un droit spécial au dziú :

— Puisque le dziú a fait quelque chose pour nous, maintenant nous devons faire quelque chose pour lui. Je propose qu'à partir d'aujourd'hui, il puisse mettre ses œufs dans n'importe quel nid d'oiseau et que nous lui promettions d'en prendre soin comme s'ils étaient les nôtres.

Les oiseaux ont accepté et depuis, le dziú ne se soucie plus de faire son foyer ni de prendre soin de ses petits. Il ne crie son nom que lorsqu'il choisit un nid et les oiseaux regardent si c'est le leur qui a été choisi, prêts à tenir leur promesse.

Traduction carolita

source : http://bibliotecadigital.ilce.edu.mx/Colecciones/index.php?clave=leymayas&pag=5

*Mayab : nom original de la péninsule du Yucatan en langue maya

 

 

Les oiseaux

 

Oiseau By Andy Reago & Chrissy McClarren - Bronzed Cowbird, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39110901

 

Vacher bronzé

Molothrus aeneus

Famille : ictéridés

Localisation et chant sur XENO CANTO

 

Oiseau Toh

 

Par Charles J. Sharp — Travail personnel, from Sharp Photography, sharpphotography.co.uk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=130235987

Motmot à sourcils bleus

Eumomota superciliosa

Famille : momotidés

Chant et localisation sur XENO CANTO

 

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article