Pérou : Assassinat de l'apu Quinto Inuma de San Martín

Publié le 1 Décembre 2023

Publié : 29/11/2023

Servindi, 29 novembre 2023.- Le défenseur environnemental et apu de la communauté de Santa Rosillo de Yanayacu, dans la région de San Martín, Quinto Inuma Alvarado, a été abattu ce 29 novembre.

Cela a été confirmé à Servindi par le fils du leader indigène Kichwa qui a reçu des menaces de mort constantes pour avoir combattu l'exploitation forestière illégale, le trafic de terres et le trafic de drogue dans sa communauté.

Les mesures de protection que l'État a accordées au leader indigène en 2021 « n'existaient que sur le papier, car en réalité, on ne l'a pas vu, personne ne l'a protégé ici », a déploré son fils Kevin Inuma.

L'assassinat de Quinto Inuma s'est produit ce mercredi après-midi alors que le leader rentrait à Tarapoto après avoir participé à un événement du Fonds socio-environnemental du Pérou à Pucallpa (Ucayali).

Il s'agissait d'une Rencontre de femmes leaders pour échanger des expériences et des connaissances en matière de défense du territoire et de l'environnement à laquelle Inuma avait été invité à présenter le dimanche 26 novembre.

Sur le chemin du retour, alors qu'il se trouvait sur un bateau à une heure de son arrivée dans sa communauté, des hommes cagoulés lui ont tiré dessus avec des armes à feu depuis la montagne. Quatre balles lui ont touché le dos, mettant fin à ses jours.

Une autre résidente de la communauté identifié comme Axeldina Barbarán Tapullima a été blessée par 5 impacts à la fesse.

« Mon père a toujours cherché le bénéfice de la communauté, en dénonçant les clandestins, mais les autorités n'ont pas rendu justice. Ses derniers mots ont été 'Je vais mourir en défendant ma terre'", a déclaré Kevin Inuma.

La communauté de Quinto Inuma, Santa Rosillo de Yanayacu, est située dans la zone de Bajo Huallaga, dans le district de Hualgayoc, province et région de San Martín, au nord du Pérou.

Depuis 2021, Inuma dénonce l’ingérence de présumés bûcherons illégaux et trafiquants de drogue sur le territoire indigène qui rendait difficile l’attribution de titres de propriété à la communauté.

Les étrangers se sont opposés aux titres de propriété communaux et ont exigé que le gouvernement régional de San Martín accorde des titres de propriété individuels aux terres.

En décembre 2021, Servindi a détaillé dans un reportage comment cette situation avait mis en danger les défenseurs indigènes comme Quinto Inuma face à l'inefficacité totale de l'État.

"Les dirigeants communautaires subissent des attaques et des menaces qui pourraient leur coûter la vie à tout moment", avaient-ils alors prévenu. Deux ans plus tard, ce jour malheureux est arrivé.

Quinto Inuma laisse une femme et quatre enfants, l'aîné Kevin, 28 ans, un autre 20 ans, et deux mineurs, un de 14 ans et le dernier de 4 ans.

Ses proches demandent désormais de l'aide pour déplacer sa dépouille à Tarapoto et payer son enterrement. Jusqu'à présent, les autorités n'ont garanti qu'un hélicoptère pour transporter six personnes.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 29/11/2023