Spiritualité Lakota : Maka, la Terre
Publié le 16 Mai 2024
Le troisième Mystère supérieur est Maka, la Terre, “l’essence de l’Esprit Maternel”, que nous appelons également Unchi ou Grand-Mère. Elle est la grande pourvoyeuse de nourriture, qui permet à tous de manger, et grâce à qui plantes, arbres et maïs peuvent se développer. De son sein coule tout ce dont nous avons besoin pour vivre. c’est la bonne Terre rouge de la nation indienne, et au centre se trouve le Continent-Tortue, le foyer de tous les peuples indiens. Elle couvre toute la planète de sa “chevelure verte”, arbre, plantes et herbes. Unchi nous serre contre elle, et nous enseigne les secrets qui permettraient de sauver la planète. Nous serions tout prêts à les partager avec le monde entier, s’il était prêt à nous écouter!
Avec le Soleil, la lune et le Ciel, Unchi-Maka représente la plénitude de la forme ronde: le Cercle Sacré, le Cercle Sans Fin, l’utérus, le ventre de la femme qui attend un enfant, le pot rempli d’eau, la balle de la cérémonie du Lancer-De-Balle.
Nous croyons que les hommes ne sont que les gardiens de la terre, que nous devons la respecter et la transmettre intacte aux générations à venir. Nous ne pensons pas que le Terre appartienne aux l’hommes, mais au contraire que c’est nous qui lui appartenons. Nous croyons que Grand-Mère la Terre est une et indivisible, qu’elle est là pour tous, et qu’on ne peut ni en être propriétaire ni la vendre après l’avoir découpée en parcelles. Voilà l’origine de notre résistance quand on a voulu nous mettre dans des réserves et faire de nous des fermiers.
La Terre est riche en lieux sacrés, où résident des puissances invisibles. Le dôme de notre petite loge à sudation représente à la fois le Terre et l’univers tout entier. Le petit monticule sacré à l’intérieur représente Unchi, la Grand-Mère. Nous utilisons des autels en terre pendant la danse du Soleil, la cérémonie Yuwipi, et d’autre encore. Quand nous jurons de dire la vérité, nous touchons la Terre pour la prendre à témoin. Selon l’enseignement nos aînés, si nous venions à mentir, notre cheval trébucherait et nous serions désarçonnés.
Les danseurs qui, il y a un siècle, participaient à la danse des Esprits, croyaient que grâce à elle et aux chants que leur avait appris Wovoka, prophète et chamane d’origine paiute, ils parviendraient à rouler comme un tapis la terre de l’homme blanc, avec ses usines nauséabondes, ses élevages industriels de cochons et de poulets, ses fils barbelés et ses poteaux télégraphiques. Il étaient persuadés qu’une fois roulée, cette masse de terre souillée laisserait apparaître le monde rouge, le monde généreux de l’Indien, où l’on verrait à nouveau des troupeau de bisons, du gibier en abondance, et des tipis où vivraient ceux qui avaient été tués par les soldats blancs. Ce beau rêve devait voler en éclats à Wounded Knee, quand des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants de notre peuple furent massacrés par le 7è régiment de cavalerie, l’ancien régiment de Custer.
Extrait du livre Le Cercle sacré d'Archie Fire Lame Deer trouvé sur https://itancansioux.wordpress.com/2009/05/20/la-creation-de-wakan-tanka-ou-tunkashila/