Brésil : La Funai approuve les études d'identification et de délimitation de la Terre Indigène Kapôt Nhĩnore (Mato Grosso)

Publié le 3 Août 2023

Publié le 28/07/2023 16:06 Mis à jour le 28/07/2023 16:08

Photos : Lohana Chaves/Funaï

La Fondation nationale des peuples autochtones (Funai) a approuvé les études d'identification et de délimitation de la terre indigène Kapôt Nhĩnore (TI), située dans les États du Pará et du Mato Grosso. L'annonce a eu lieu ce vendredi (28) lors d'un événement appelé par le Cacique Raoni Metuktire à Aldeia Piaraçu (MT), avec la présence de dirigeants indigènes de tout le pays et des autorités. La ministre des Peuples autochtones, Sonia Guajajara, la présidente de la Funai, Joenia Wapichana, et le secrétaire spécial à la Santé autochtone, Weibe Tapeba, parmi d'autres invités, y ont participé.

La TI Kapôt Nhĩnore a une superficie approximative de 362 243 hectares et est considérée comme un lieu sacré pour les peuples d'occupation traditionnelle Yudjá (Juruna) et Mebengokrê (connu sous le nom de Kayapó). Le territoire est situé dans les municipalités de Vila Rica et Santa Cruz do Xingu, dans le Mato Grosso, et São Félix do Xingu, dans le Pará.

Dans son discours, la présidente de la Funai a souligné l'importance de l'annonce. "Aujourd'hui est un jour pour célébrer, célébrer la terre, célébrer la vie. C'est un jour important pour le peuple Kayapó, en particulier pour le cher cacique Raoni, qui célèbre 60 ans de dévouement de sa vie dans la lutte pour la vie, pour la terre, pour l'environnement, pour lutter contre cette crise climatique. Aujourd'hui, j'ai annoncé la délimitation de la terre indigène, qui est la terre indigène de Raoni et d'autres dirigeants indigènes Kayapó. Pour moi, c'est un honneur de pouvoir faire cet acte en tant que présidente de la Funai, une agence qui a toujours été du côté des peuples autochtones, mais qui a récemment été assez abandonnée et qui a paralysé de nombreux processus de démarcation. La reprise de ces obligations constitutionnelles au sein du gouvernement Lula est très importante pour la vie des peuples autochtones, donc je suis heureuse de fournir ceci et d'accomplir notre travail. C'est notre mission institutionnelle de reconnaître les terres autochtones. La délimitation est l'un des principaux actes du processus de régularisation des terres autochtones. Nous nous battons toujours pour achever cette régularisation, mais nous avons déjà fait un grand pas en avant. Félicitations à tous les peuples autochtones, félicitations aux dirigeants et aux peuples autochtones », a souligné Joenia Wapichana.

L'identification et la délimitation ont lieu après la conclusion et l'approbation des études anthropologiques, historiques, foncières, cartographiques et environnementales de la Terre Indigène par la Présidence de la Funai, correspondant à l'une des étapes du processus de démarcation, suivie plus tard par la déclaration, l'homologation et régularisation (en savoir plus en fin de texte) .

Intitulé "Chamado de Raoni", l'événement au cours duquel l'annonce a eu lieu vise à promouvoir la défense des droits des peuples autochtones au Brésil, avec la participation de plus de 500 personnes, avec trois jours de conversations et d'échanges d'expériences entre les dirigeants autochtones , cherchant à établir une plate-forme unifiée de revendications pour la défense de leurs droits territoriaux, culturels et environnementaux.

« Je veux croire qu'après mon départ, cette génération et les générations futures sont unies et prêtes à protéger le territoire. J'ai toujours protégé le territoire et les peuples indigènes. Je ne travaille pas seulement pour mon peuple, je défends tous les peuples indigènes du Brésil », a souligné le cacique Raoni dans son discours.

Parmi les autorités il y avait les députées fédérales Célia Xakriabá (MG) et Juliana Cardoso (SP), le ministre de la Cour supérieure de justice (STJ) Herman Benjamin, le défenseur public fédéral Igor Roberto Albuquerque et le ministre conseiller en charge des affaires de l'ambassade du Royaume-Uni , Mélanie Hopkins.

Sur le village

« Kapôt Nhĩnore » signifie, en langue Kayapó, « Ponta do Cerrado/pointe de la savane ». L'expression fait référence à la zone de transition entre le Cerrado (zone de savane) et la forêt, située dans la partie centre-sud de la TI. Pour les Mẽbêngôkre, les zones de transition entre la forêt et le Cerrado sont traditionnellement valorisées d'un point de vue économique, historique et culturel.

Kapôt Nhĩnore est le lieu d'origine du sous-groupe Mẽtyktire, les « hommes en noir », auquel appartient le cacique Raoni, parmi de nombreux autres leaders. Ce n'est donc pas un hasard si la démarcation de la TI a été revendiquée plus fortement par le sous-groupe Mẽtyktire au cours des 30 dernières années. C'est la terre d'origine de ce sous-groupe, et avec laquelle il a un lien originel indissoluble, qui ne s'est pas affaibli avec la démarcation des autres TI Kayapó (où habitent traditionnellement d'autres sous-groupes Mebêngôkre), mais qui, au contraire, subsiste encore aujourd'hui. avec beaucoup de vigueur.

Pour la directrice de la protection territoriale de la Funai, Maria Janete Albuquerque de Carvalho, l'approbation des études d'identification et de délimitation de la TI représente une étape historique. « Cela fait plus de 20 ans de travail d'identification et de délimitation avec différents groupes techniques, et depuis plus de 10 ans nous travaillons, les équipes techniques de la Funai travaillent pour finaliser ce rapport, et aujourd'hui c'est la consécration de cela. Nous faisons notre devoir. La participation des fonctionnaires et des peuples indigènes est importante. Nous travaillerons ensemble et, dans la prochaine phase, nous serons vigilants et nous avancerons toujours », a-t-elle conclu.

Terres autochtones occupées traditionnellement

Les phases de la procédure de délimitation des terres traditionnellement occupées sont définies par le décret de la présidence de la République (décret 1775/1996) qui se complètent dans un processus qui n'est finalisé qu'avec l'homologation et l'enregistrement de la zone au nom de l'Union avec l'usufruit autochtone, assurant tout au long du processus, tous les droits des peuples autochtones et des propriétaires de propriétés situées dans la zone en cours de démarcation sont respectés.

La procédure de délimitation de ces zones est définie dans le décret no. 1775, du 8 janvier 1996, avec les phases suivantes :

À l'étude : Phase au cours de laquelle sont réalisées des études anthropologiques, historiques, foncières, cartographiques et environnementales qui appuient l'identification et la délimitation de l'aire indigène.

Délimitée : Phase dans laquelle les études sont conclues et que celles-ci ont été approuvées par la Présidence de la Funai par publication au Journal Officiel de l'Union et de l'État où se trouve l'objet en cours de démarcation.

Déclarée : Phase au cours de laquelle le processus est soumis à l'appréciation du Ministre de la Justice, qui statuera sur la question et, s'il le juge opportun, déclarera les limites et déterminera la délimitation physique de ladite zone objet de la procédure de délimitation, par par une Ordonnance publiée au Journal Officiel de l'Unité.

Homologuée : Phase au cours de laquelle les limites matérialisées et géoréférencées du Territoire Indigène sont publiées, par décret présidentiel.

Régularisée : Phase au cours de laquelle la Funai assiste le Secrétariat fédéral du patrimoine (SPU), en tant qu'agence immobilière de l'Union, pour procéder à l'enregistrement notarié de la zone homologuée, conformément à l'article 246, alinéa 2 de la loi 6.015/73.

En plus des phases énumérées ci-dessus, il peut y avoir, dans certains cas, l'établissement de restrictions à l'utilisation et à l'entrée de tiers pour la protection des peuples autochtones isolés, par la publication d'une ordonnance par la Présidence de la Funai, lorsque des zones sont interdits aux termes de l'article 7 du décret 1775/96.

Bureau de communication / Funai

traduction caro d'un article paru sur le site de la Funai le 28/07/2023

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