Pérou : Des indigènes radicalisent le blocus sur le Marañón après avoir subi une attaque

Publié le 11 Octobre 2022

Photo : Cuatro Cuencas

A partir de maintenant et tant que le gouvernement ne répondra pas à leurs demandes, ils empêcheront le passage de toute embarcation sans exception et prendront des mesures plus drastiques d'autodéfense.

Servindi, 10 octobre 2022 - Les quatre fédérations indigènes qui tiennent une grève sur la rivière Marañón depuis le 5 octobre ont annoncé la radicalisation de leur protestation après une attaque subie la veille de ce lundi.

Ils affirment qu'à partir de maintenant et tant que le gouvernement ne répondra pas à leurs demandes, ils empêcheront le passage de tout navire sans exception et prendront des mesures d'autodéfense plus radicales.

Jusqu'à présent, selon les manifestants, ils ont traité les bateaux retenus par la mesure de protestation avec "bonne volonté", laissant même passer certains d'entre eux pour des raisons humanitaires.

Cette radicalisation intervient après que, dans la nuit du dimanche 9 octobre, un bateau de la compagnie Eduardo a ignoré le blocus qu'ils tenaient à la hauteur de la communauté de San José de Saramuro.

Au lieu de s'arrêter, le bateau "a avancé sans prévenir et a tiré des coups de feu sur les petites embarcations communales qui tentaient de le convaincre de ne pas continuer", ont dénoncé les fédérations.

Pour les indigènes, ce qui s'est passé "représente une provocation criminelle qui aurait pu aboutir à une situation pire et à des pertes irréparables", c'est pourquoi ils ont choisi de radicaliser leur lutte.

Ils demandent également une enquête immédiate et la sanction des entreprises de transport fluvial Eduardo et Grupo Selva pour atteinte à la vie, un crime qui n'est pas le premier commis par la première entreprise.

Ils demandent également que le pouvoir exécutif accorde les garanties constitutionnelles correspondantes pour le plein exercice du droit de protestation des personnes qui ont mené la grève illimitée sur la rivière Marañón.

"Le gouvernement doit accélérer l'ouverture du dialogue avec nos organisations afin de résoudre nos revendications, sans conditions, car son retard et son apathie ont conduit à ces graves événements", ont-ils déclaré.

À partir d'aujourd'hui, des délégations quechua et kichwa devraient commencer à arriver pour renforcer le contrôle territorial en faveur de la grève que les indigènes mènent depuis le 5 octobre.

Cette protestation a débuté après l'expiration du délai de 45 jours accordé au gouvernement pour reprendre le dialogue et répondre à leurs demandes d'assainissement de l'environnement pour la contamination par le pétrole et de soins de santé. 

Les manifestants sont membres de la Fédération indigène quechua du Pastaza (FEDIQUEP) et de la Fédération des communautés indigènes du bassin du rio  Corrientes (FECONACOR).

Ainsi que l'Association Cocama de Développement et Conservation San Pablo de Tipishca (ACODECOSPAT) et l'Organisation des Peuples Indigènes Kichuas, Amazoniens de la frontière entre le Pérou et l'Equateur (OPIKAFPE).

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 10/10/2022

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