Ethiopie : Le peuple Hamer

Par Richard Mortel from Riyadh, Saudi Arabia — Hamer women attending a bull jumping ceremony (13), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50895924

Peuple autochtone d’Ethiopie vivant dans le sud-ouest du pays dans la Wareda hamer Bera une zone fertile de la vallée de l’Omo située dans la région des Nations, Nationalités et Peuples du sud.

Population : 46.534 personnes (2007)

Langue

Hamer ou hamer Banna (hámar aapó), branche sud-omotique de la famille des langues afroasiatiques. Une variété pidginisée d’usage local existe. Les langues omotiques sont parlées dans la région du fleuve Omo en Ethiopie. Le script Géez est utilisé pour écrire certaines langues omotiques, le script latin pour d’autres. Ce sont des langues assez agglutinantes aux systèmes tonals complexes.

Autres noms des hamer : amarcocche, amar koke, amar, beshada, gudela, hamer-bana.

Mode de vie

Ce sont des éleveurs de bovins semi nomades , suivant un itinéraire tracé par les ancêtres avec des points d’arrêts nombreux. Quand ils s’arrêtent plus longtemps à un endroit, selon la saison, ils peuvent pratiquer l’agriculture du sorgho et d’autres produits essentiels comme le millet, le tabac et le coton.

Ils vivent dans de petits établissements très dispersés surtout au cours de la saison sèche. A cette période ont lieu les rites initiatiques, un des aspects majeurs de la vie sociale au-delà du cercle domestique.

Les Hamers comme les autres ethnies d’Ethiopie ont longtemps vécu en marge de l’histoire éthiopienne. Aujourd’hui les voyages touristiques menacent leur authenticité.

Habitat

Ils vivent dans des huttes précaires typiques des peuples itinérants mais cependant uniques dans leur composition faite de boue, de bois et de chaume. Certaines ont la forme d’un cône et d’autres plus courantes sont de forme circulaire en bois avec un toit en pente.

Par Rod Waddington from Kergunyah, Australia — Hamer Village, Turmi, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29767836

Par Rod Waddington from Kergunyah, Australia — Hamer Tribe, Ethiopia, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29766581

L’importance du bétail

Les vaches, le bétail en général (moutons, chèvres) constitue la principale richesse d’un Hamer. Chaque garçon à sa naissance reçoit le nom d’un bovin.

 Le rang social des propriétaires est déterminé par la taille de son cheptel. Ils ont un vocabulaire spécial dans leur langue pour désigner les bêtes (leur couleur, leur taille, leur pelage...). Chaque Hamer porte le nom d’un bovin, en plus de son nom traditionnel. Le cheptel est ce qui détermine également un homme qui peut avoir de nombreuses femmes à épouser.

Par Richard Mortel from Riyadh, Saudi Arabia — Hamer village (17), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50895771

Rituel du saut du taureau, l’ukuli

Ce rituel constitue un rite de passage des garçons vers l’âge adulte. Le rituel commence par une danse des jeunes filles (amoureuses potentielles ou secrètes) qui reçoivent des coups de fouet de la part du jeune homme qui est initié depuis peu. Les filles montrent ainsi leur dévotion et leur amour au jeune homme initié, les cicatrices provoquées par le fouet qu’elles vont en retirer sur leur corps sont reçues comme des marques de loyauté à vie et un signe des liens du mariage. Les femmes à tout âge ne laissent jamais paraître de plaintes ni de souffrance témoignant ainsi leur attachement à un homme.

A propos du fouettage des femmes, plus celles-ci auront de traces sur le corps plus elles démontreront leur courage. Par la suite les blessures sanguinolentes sont enduites de graisse pour accélérer la cicatrisation.

Ensuite le jeune garçon qui doit être initié, entièrement nu, doit alors courir et faire des allers retours sur le dos d’une rangée de 7 à 10 taureaux et bouvillons, fermement tenus par ses amis. S’il chute il sera ridiculisé, s’il veut faire preuve de bravoure il fera 3 ou 4 passages sur le dos des animaux.

Le rituel de l’ukuli permet également aux participants de se décorer le corps et le visage comme autant de tableaux dans le but essentiel : la séduction.

Les femmes apportent de grande quantité de bière de sorgho, prennent part aux chants et aux danses. Après l’ukuli, le jeune homme est nommé Danza et intègre pendant quelque temps le cercle des Maz, dans la logique du cycle initiatique. Les Maz sont un groupe fermé aux propres rites, propre alimentation, propre façon de communiquer.

Par Yves Picq — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31238486

Jeune femme hamer portant des scarifications à Turmi en Éthiopie Par Bernard Gagnon — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29710319hiopie  

Reportage photo de GEO

Religion

Ils sont pour le plus grand nombre musulmans sunnites. Malgré tout, certains d’entre eux ont conservé leur religion traditionnelle sur laquelle des détails ethnographiques seraient les bienvenus.

Le café

Ce peuple boit du café, seulement la boisson qu’ils boivent n’est pas obtenue à partir du fruit, la cerise du café mais en faisant bouillir les écorces du fruit.

Tenue vestimentaire, la beauté

Les femmes portent des jupes en peau de chèvre non traitée décorées de coquillages (cauris) et de perles. Elles portent trois peaux, deux sont portées comme des jupes et la dernière comme corsage. Elles ont de nombreux bracelets en cuivre fabriqués avec les douilles de kalachnikov autour de l’avant-bras. Leurs cheveux sont finement tressés et enduits d’un mélange de beurre et d’ocre rouge.

Les femmes mariées mettent des colliers métalliques. La première épouse porte un collier de métal avec un renforcement prononcé en avant. Cette épouse a un statut social respecté et le privilège de porter le poids de la famille, de l’économie, de l’éducation et la participation aux décisions importantes.

Les Hamers ont un sens particulier de l’esthétique et ils passent beaucoup de temps à s’embellir.

Les hommes portent aussi des colliers mais ils sont moins nombreux. Leurs oreilles sont percées et ils insèrent dans les trous plusieurs anneaux d’argent. Leurs cheveux sont tressés mais pendant l’ukuli ils défont les tresses, rasent la partie frontale du crâne. Après l’initiation réussir, les cheveux sont enduits d’argile de plusieurs couleurs, quand l’argile est sèche ils piquent une plume d’autruche sur la calotte ainsi formée.

Par Rod Waddington — https://www.flickr.com/photos/rod_waddington/21771733735/, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=54034207

Par Yves Picq — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31238484

Par Richard Mortel from Riyadh, Saudi Arabia — Hamer women (14), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50895749

Par pxfuel.com — https://www.pxfuel.com/en/free-photo-jefgd, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=88780119

Par MauritsV — Flickr [1], CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5133707

Par Richard Mortel from Riyadh, Saudi Arabia — Hamer children at a bull jumping ceremony (1), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50895903

Par Gianfranco Gori — Gianfranco Gori, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21212073

Par Richard Mortel from Riyadh, Saudi Arabia — Ritual face painting at a Hamer bull jumping ceremony (11), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50895936

Croyance

Barjo est le principe vital fondant l’existence et l’harmonie de la création. Grâce à lui, il pleut et le sorgho peut pousser.

IMAGES excelman

Sources : wikipedia, reportage de géo, excelman.com