Pérou : Diagnostic : Les peuples indigènes et leur lutte pour le droit à une santé pertinente et de qualité

Publié le 23 Avril 2021

Pérou : Diagnostic : Les peuples indigènes et leur lutte pour le droit à une santé pertinente et de qualité

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INDEX

I INTRODUCTION

II DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

  •  Séquelles de la COVID-19 et d'autres maladies prévalentes ou endémiques en Amazonie
  • Rôle et fonction de la médecine traditionnelle en période de crise sanitaire
  • Structuration et lacunes du système de santé publique en Amazonie et propositions des organisations indigènes
  • Rôle des Agents Communautaires de Santé  (ASC)
  • Vaccination dans la population indigène et méfiance à l'égard des vaccins
  • PIACI et les défis pour assurer leur protection au milieu du processus de vaccination

 

III RECOMMANDATIONS

 

  • Séquelles de la COVID-19
  • Médecine traditionnelle
  • Système de santé publique
  • Agents Communautaires de Santé
  • Vaccination
  • Peuples indigènes en situation d'isolement et de premier contact (PIACI)

I INTRODUCTION

Historiquement, les peuples indigènes et originaires ont été exclus des politiques publiques et des programmes de développement des États. Au Pérou, un pays qui abrite 55 peuples autochtones - 51 de l'Amazonie et 4 des Andes - la situation n'est pas différente.

Pendant des années, ce groupe de population, composé d'environ 6 millions de personnes a rencontré et continue de rencontrer une série de difficultés et de limitations dans l'accès aux services publics vitaux et l'exercice de leurs droits fondamentaux.

Selon le troisième recensement des Communautés Natives et le recensement des Communautés Paysannes 2017, sur 10 communautés indigènes, seules 4 disposent d'un établissement de santé sur leur territoire, ce qui signifie que 60% des presque 7 mille communautés paysannes et indigènes du pays - n'ont pas accès aux soins de santé.

Cette situation contraste avec le besoin de soins de santé dans les communautés indigènes en général, et en particulier dans les régions amazoniennes qui sont les plus touchées par la présence de maladies endémiques et/ou prévalentes, telles que la dengue et la malaria.

Il est désormais connu que l'émergence de ces maladies est fortement liée aux impacts sur les écosystèmes naturels et à la perte de biodiversité due à la déforestation et à l'empiètement sur les habitats, ainsi que par l'intensification de l'agriculture et la montée en puissance  de la température globale, des problèmes qui affectent indubitablement les populations indigènes.

A cette situation de précarité et de vulnérabilité s'est ajoutée, avec une intensité croissante, l'avancée sur leurs territoires de projets extractifs et d'activités illégales, comme l'exploitation minière et forestière illégale, et le trafic de drogue, qui représentent une menace pour leur survie en mettant en péril leur mode de vie traditionnel et leur notion de territorialité qui inclut la forêt comme environnement vital et sacré. C'est dans ces circonstances que la pandémie de COVID-19 a trouvé les communautés indigènes du Pérou en mars 2020.

Effrayés, sans information et avec un État qui tardera à s'occuper d'eux avec de sérieuses limitations, les communautés ont décidé de s'isoler et de restreindre l'entrée des étrangers sur leurs territoires. Cependant, malgré leurs efforts, la pandémie les a rattrapés. En date du 5 avril 2021, on comptait plus de 270 000 cas confirmés et 5138 décès dans les groupes indigènes du Pérou, d'après les données du Réseau ecclésial pan-amazonien.

Bien qu'une année se soit écoulée depuis l'arrivée de la pandémie, les informations dont nous disposons sur l'état de santé des personnes infectées par le virus sont insuffisantes. Les informations sur la situation sanitaire des communautés indigènes de l'Amazonie sont rares. Les quelques données officielles qui sont disponibles sur les infections des indigènes sont limitées et dépassées, il est donc impossible de connaître l'impact réel du COVID-19 sur les populations indigènes.

Tenant compte de ce scénario, Servindi, avec le soutien d'Internews, a entrepris d'élaborer un diagnostic sur la situation sanitaire des peuples autochtones d'Amazonie qui servira de base aux autorités et aux organisations sociales, en coordination avec les représentants indigènes, pour élaborer des lignes directrices sur les thèmes proposés par les représentants autochtones : les séquelles de la COVID-19 et autres maladies endémiques, la médecine traditionnelle, des propositions indigènes visant à améliorer le système de santé publique, les agents de santé communautaires, la vaccination et les peuples indigènes en situation d'isolement et de premier contact (PIACI).

À cette fin, des contributions ont été recueillies auprès de spécialistes de la santé publique et des communautés indigènes, ainsi qu'auprès de dirigeants de communautés indigènes qui, intéressés par la problématique ont participé d'abord à une discussion semi-ouverte puis à un groupe de travail qui a servi à peaufiner des aspects spécifique. Le résultat de ce travail de collaboration est le diagnostic que nous présentons ci-dessous, en espérant qu'il sera utile pour tous les acteurs impliqués dans cette situation.

II DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

 

Séquelles de la COVID-19 et d'autres maladies prédominantes ou endémiques en Amazonie

COVID-19

Selon les chiffres du ministère péruvien de la santé (Minsa), au 6 avril 2021, on dénombre 1 607 898 cas confirmés et 53 725 décès dus au COVID-19.

La salle de la population indigène COVID-19 du Minsa, mise à jour au 7 avril 2021, fait état de 27 007 cas de COVID-19 confirmés dans la population indigène du Pérou, dont 20 713 cas correspondent aux populations indigènes amazoniennes. Il indique également 513 décès d'indigènes.

Les groupes ethniques les plus touchés, selon le Minsa, sont les Awajún, avec 7176 cas, suivis des Kichwa avec 2767 cas, des Asháninka avec 1757 cas, des Shipibo-Konibo avec 1223 cas et des Achuar avec 875 cas.

En ce qui concerne les séquelles, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), certaines personnes qui ont souffert de cette maladie continuent de présenter des symptômes de fatigue et divers symptômes respiratoires et neurologiques. Cependant, les effets à long terme laissés par le COVID-19 sont encore à l'étude.

Un rapport de la BBC datant d'août 2020 va dans le même sens et rapporte le témoignage de médecins qui reçoivent des patients remis de la maladie, mais qui signalent encore de la fatigue et des difficultés respiratoires. En outre, ils soulignent que, dans les cas les plus graves, il est possible que des séquelles permanentes soient produites comme la fibrose pulmonaire, une maladie chronique caractérisée par la détérioration du tissu pulmonaire et la formation de cicatrices.

Un rapport de Servindi a signalé en mars 2020 que la fibrose pulmonaire chez les patients remis d'une situation grave pourrait réduire leur capacité respiratoire de 30 %, ce qui entraîne un essoufflement et une toux chronique.

Dengue

Selon le Centre national d'épidémiologie, de prévention et de lutte contre les maladies, le Pérou a enregistré près de 56 400 cas confirmés de dengue et 88 décès en décembre 2020, c'est sa pire épidémie de dengue depuis 2017, année où les cas recensés étaient de 68 290 et de 89 décès.

Au 20 mars 2021, 14 601 personnes ont été déclarées atteintes de la dengue au Pérou, soit une augmentation de 16 % par rapport à la même période de l'année dernière, où l'on comptait 11 317 cas. Les 53% des cas actuels sont situés dans les régions amazoniennes de Loreto, San Martín, Uricayali, Madre de Dios et Amazonas.

En outre, 10 décès dus à la dengue ont déjà été signalés.

Selon une étude publiée en mars 2019 dans la revue scientifique d'investigation actualisation du monde des sciences, la dengue dans la majorité des cas ne laisse pas de séquelles mais il existe des preuves qu'elle peut être associée à des syndromes hépatiques et neurologiques après le diagnostic.

Malaria (Paludisme)

Selon le Centre National d’Epidémiologie, Prévention et Contrôle des Maladies, le Pérou a enregistré 15 555  cas de malaria en 2020 ; et à la 3e semaine de 2021, il comptait 434 cas de malaria. De ces cas, la majorité (355) est enregistrée dans le Loreto. 45.39% des cas de cette année sont reportés dans le groupe des 0-11 ans.

Santé mentale

Les maladies (COVID-19, dengue et malaria) et l’avancée des activités illicites dans les territoires indigènes, génèrent inquiétude, dépression et anxiété pour une grande partie de cette population. Quelque 80% de la population indigène présenterait ces troubles comme nous informe de ce diagnostic Edwin Montenegro, trésorier, responsable politique du Programme de Communications et responsable du domaine de la santé de l’Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne (Aidesep).

Rôle et fonction de la médecine traditionnelle en temps de crise sanitaire

  • Les peuples indigènes de l’Amazonie maintiennent une relation historique et sacrée avec la forêt et les plantes. Pendant des années les usages et les connaissances sur ces plantes ont été transmis de génération en génération.
  • Avec l’arrivée de la pandémie de la COVID-19, ces peuples ont décidé de s’isoler dans leurs communautés et ont essayé de trouver refuge dans les plantes de la forêt, parvenant à s’organiser de façon collective pour apporter la médecine traditionnelle aux malades qui souffraient du virus et face à l’inattention de l’Etat.
  • Un exemple de cette pratique en temps de crise sanitaire a été le Comando Matico COVID-19, fondé le 15 mai 2020 par un groupe d’artistes, de guérisseurs et de leaders du peuple Shipibo-Konibo dédié à l’usage des plantes médicinales dans la région amazonienne de l’Ucayali.
  • Selon Jorge Soria, un des fondateurs de ce comando, jusqu’en novembre 2020 ils ont soigné plus de 1500 personnes souffrant de symptômes de la COVID-19, parmi les Shipibos, Cacataibos et Métis, avec l’utilisation du sacha-ajo, du kion (gingembre), de l’eucalyptus, d’oignons, de citrons et principalement, de feuilles de matico dont le comando tient son nom.
  • L’usage de la médecine traditionnelle des peuples indigènes en temps de crise sanitaire leur a permis de faire face à la grave situation pandémique, qui les a trouvés avec des centres de santé manquant de personnel, de médicaments et de fournitures nécessaires pour affronter la pandémie.

Plus d’expériences

  • En août 2020, le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW) a déclaré la nature, les territoires, les forêts et la biodiversité dans leur ensemble, en tant qu’Hôpital Naturel, une décision basée sur la sagesse ancestrale face à la pandémie.
  • De même, en septembre 2020, les peuples Ese Eja et Harakbut de la région de Madre de Díos ont revendiqué leur droit à l’usage de la médecine traditionnelle pendant la pandémie et ont demandé à l’Etat d’inclure ce type de médecine dans les pratiques de santé dans le cadre de l’urgence sanitaire.

Structuration et lacunes du système de santé publique en Amazonie et propositions des organisations indigènes

 

Structures et lacunes

  • Selon le Bureau du Médiateur, les peuples indigènes du Pérou, en particulier ceux qui habitent dans les communautés des zones rurales, affrontent une série de difficultés et de limitations à cause de l’accès aux services publics vitaux et à l’exercice de leurs droits fondamentaux.
  • Selon le IIIe Recensement des Communautés Natives, des 2703 communautés natives recensées, seulement 32% disposent d’un établissement de santé. En outre, des 44 peuples indigènes identifiés, seuls 37 avaient au moins une communauté comportant un poste de santé, alors que chez les 7 peuples restants il n’y en avait aucun.
  • Des 865 communautés natives qui comptent des établissements de santé, 92,3% ont un poste de santé ; 5% comprennent des centres de santé sans hôpital, et seulement 1,7% dispose de centres de santé avec un hôpital, ce qui évidemment montre les limites qui existent pour le soin des patients avec des maladies graves.
  • Il y a beaucoup d’indigènes exclus du système de santé publique (Ministère de la Santé ou EsSalud) parce qu’ils n’ont pas d’acte de naissance ou de document national d’identité
  • Suite au suivi effectué tout au long de l’année 2020 dans les communautés indigènes, le Bureau du Médiateur a mis en garde contre le manque de réponse efficace face à l’augmentation de nombre d’infections, la carence de personnel de santé, la fermeture des établissements face à la contamination du personnel de santé et la pénurie récurrente de fourniture et de médicaments essentiels, ainsi que le manque d’équipement nécessaire, entre autres difficultés.

Propositions des organisations

 

  • Protocoles sanitaires : Ils ont été proposés par l’Observatoire Pétrolier du Nord de l’Amazonie (Puinamudt).

Ils se composent de 5 étapes et sont utilisés pour la réception des aliments/médicaments et la prévention de la contagion :

1. L’apu désigne une délégation communale de 4 personnes.

2. La délégation se charge de recevoir la commission de l’Etat qui apporte les fournitures.

3. La distribution des fournitures est organisée sous la supervision de la délégation, convoquant chaque communauté par petits groupes.

4. La répartition commence de façon ordonnée, en formant des files et en maintenant la bonne distance.

5. Avant d’être distribués aux personnes les colis sont désinfectés avec de l’eau, du savon et de l’alcool.

Spécialistes indigènes :

Proposition faite par l’Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne (Aidesep). Elle consiste à inclure des techniques, du personnel sanitaire et des promoteurs de santé indigènes dans la lutte contre la pandémie.

Promoteurs de santé

Ces propositions sont faites par le Comando indigène COVID-19 du Loreto. Ils demandent la réactivation de ce système, qui, après avoir contribué à la prévention des maladies dans les communautés rurales pendant plusieurs années, a été désarticulé par le Ministère de la Santé au milieu de la pandémie.

Plan amazonien de santé

Le même comando demande la reconduction de ce plan proposé en 2020 ; mais qui pourtant ne comporte aucun budget alloué pour sa mise en œuvre en 2021, malgré le fait que le Bureau du Médiateur ait fait la même demande.

Rôle des agents communautaires de santé (ACS)

L’Agent Communautaire de Santé (ACS) est la personne élue et/ou reconnue par sa communauté, qui réalise des actions volontaires de promotion de la santé et de prévention des maladies en coordination avec le personnel de santé et des autres institutions locales et régionales. L’ACS exerce la représentativité de sa communauté à travers la participation citoyenne, accomplissant de cette façon un rôle articulateur entre la communauté et ses autorités.

L’ACS peut accomplir diverses fonctions dans sa communauté : promoteur de santé, conseiller, communicateur et éducateur, éventuellement articulateur, leader, agent de changement et mobilisateur social.

Vaccination de la population indigène et méfiance envers les vaccins

En décembre 2020, le Bureau du Médiateur a signalé que l’Etat doit garantir la distribution, la délivrance et l’application des vaccins contre la COVID-19 pour la population indigène andine et amazonienne, avec une pertinence culturelle et en coordination avec leurs organisations représentatives.

Cependant, bien que l’immunisation des peuples indigènes soit programmée pour la Phase II du Plan National de Vaccination contre la COVID-19 – qui est déjà en cours - jusqu'à présent le gouvernement n'a pas encore fourni d'informations sur les stratégies qu'il emploiera pour parvenir à l'immunisation de cette population. On ne sait pas comment et quand arriveront les vaccins dans les communautés, ainsi que quels vaccins seront utilisés ni les endroits où seront réalisés les vaccinations.

Bien que l'exécutif ait déclaré qu'en raison des complications d'accès au territoire et de la mobilisation constante de certaines populations indigènes, il serait idéal de les vacciner avec une seule dose, comme celle de Johnson & Johnson, le Pérou étant encore en négociations avec le laboratoire américain (il n’y a pas de contrat signé) et, si l’achat est finalisé, les vaccins n’arriveront pas dans le pays avant le milieu de l’année, comme l’a expliqué le Premier Ministre Violeta Bermúdez.

La population indigène se méfie des vaccins parce qu’elle croit qu’ils sont « mauvais », que l’ »Etat les envoie pour exterminer les peuples indigènes », qu’ils « servent à stériliser » ou que « avec le vaccin ils implanteront une puce pour contrôler les personnes ».

Les PIACI et les défis pour assurer leur protection dans le cadre du processus de vaccination

 

  • Au Pérou vivent approximativement 7000 personnes appartenant aux PIACI, qui sont regroupés dans au moins 20 peuples indigènes. Ils sont extrêmement vulnérables pour leur manque de défenses immunitaires contre les agents pathogènes et les facteurs externes, ou parce qu’ils sont victimes de l’avidité pour leurs terres fertiles.
  • Dans ces recommandations urgentes pour affronter les risques associés à la pandémie, le Groupe de Travail International pour la protection des peuples indigènes en situation d’isolement et de contact initial en Amazonie et dans le Gran Chaco (GTI-PIACI) a mis l’accent comme une des principales mesures la mise en place d’un cordon sanitaire/isolement pour empêcher les étrangers et les agents de l’Etat d’arriver sur les territoires de ces peuples.
  • Dans cette optique, et prenant en compte les processus de vaccination initiés dans différents pays de la région, il a également écarté n’importe quel type d’intervention sanitaire en direction des PIACI qui compromettrait le principe de « non contact » et leurs droits collectifs. Au lieu de cela, il a été proposé de donner la priorité à la vaccination des habitants locaux avec lesquels ils partagent leur territoire, et dont il existe le risque que puisse s’établir une chaîne de transmission du virus.
  • Cependant, le GTI-PIACI a averti que les plans de vaccination contre la COVID-19 des pays comprenant une population PIACI dans la région n’incluent pas une priorisation explicite pour vacciner les populations locales (indigènes et non indigènes) qui partagent ou ont une frontière avec la limite territoriale des PIACI, comme c’est le cas du Pérou.

Recommandations

 

Séquelles de la COVID-19 et des autres maladies

  • Un soutien professionnel est nécessaire pour soigner les séquelles non seulement physiques, mais aussi psychologiques, générées par les maladies historiques en Amazonie et aggravées par l’actuelle crise sanitaire.
  • Afin de faire face aux possibles séquelles il est également important d’avoir des dossiers sur les populations affectées par des maladies. Dans le cas de la COVID-19, ces données sont encore limitées. La « Salle de population indigène avec le COVID-19 » présente des informations sur le nombre de contaminations et de morts dans la population indigène andine et amazonienne, mais ne permet pas de connaître le nombre de tests réalisés, les personnes indigènes qui ont récupéré ou ont été hospitalisées, ni celles qui se trouvent en Unité de Soins Intensifs.
  • Il est recommandé de rendre transparentes les informations sur l'endroit où aboutissent les déchets des activités de soins de santé, considérant que ceux-ci contiennent des micro-organismes qui peuvent causer des dommages et infecter des patients de l’hôpital, le personnel sanitaire et la population en général, générant en plus des conséquences dans la santé des peuples indigènes.

Négligence des autres problèmes de santé

  • Attention et suivi tardif de la population très vulnérable : femmes enceintes, femmes allaitantes, aînés, patients souffrant de tuberculose (TBC), avec des infections de transmission sexuelle (IST), vaccination, contrôle des enfants en bonne santé, entre autres.
  • Arrêt du traitement des patients atteints de maladies telles que la tuberculose TBC (23 287 cas), et de maladies metaxéniques, comme la dengue ; paludisme, leishmaniose (incidence annuelle de 13,4/100 mille habitants), leptospirose, VIH, hépatite, diabète, entre autres.

Vaccination

  • Il est urgent que le gouvernement lance une campagne d’information sur les vaccins dans les propres langues des communautés.
  • L’Etat doit également générer des espaces de confiance dans la population à travers des dialogues avec les leaders ou apus des communautés, qui jouent un rôle important dans la sensibilisation de la population indigène sur l’importante des vaccins.
  • L’Etat doit garantir un processus de traçabilité des vaccins qui sont destinés aux communautés indigènes pour éviter qu’ils ne tombent dans les mains d’autres personnes. Il faut de la transparence d’où proviennent les vaccins, à quelles communautés ils arrivent, à quelles personnes on les applique (avec noms et numéro d’identification) et combien de vaccins, le cas échéant sont retournés intacts à leur lieu d’origine.

PIACI

  • Des mesures immédiates doivent être prises pour mettre en place le cordon sanitaire/isolement qui empêche que des étrangers et des agents de l’Etat puissent arriver sur les territoires de ces peuples.
  • La priorité doit être donnée à la vaccination de la population locale qui habite dans les zones proches des PIACI, car il existe le risque qu’ils puissent établir une chaîne de transmission du virus.
  • Compte tenu de l’approche interculturelle dans le processus de vaccination, il est important de prendre en compte et de respecter les langues locales et les dimensions sanitaires des peuples et des communautés. Il faut garantir, de plus, la volonté et le consentement préalable, libre et éclairé de ces peuples.
  • Les mesures adoptées en faveur des PIACI face à la pandémie, incluant le plan de vaccination, doivent être planifiées et mises en œuvre en coordination avec les organisations et leaders indigènes représentatifs des peuples indigènes.
  • Il faut considérer des réponses techniques spécifiques à la localisation et aux conditions d’accessibilité des communautés indigènes, considérant la nécessité de préserver les chaînes de froid dans les déplacements.

Ce diagnostic a été élaboré avec les contributions de :

  • Carlos Lima Sayas, spécialiste des peuples indigènes d'Amazonie et candidat à la présidence de l'Union européenne, a été nommé à la tête de la Commission européenne. Master en études amazoniennes à l'Universidad Nacional Mayor de San Marcos (UNMSM).
  • Danny Nugkuag Cabrera, indigène du peuple Awajún et spécialiste de la Direction générale des droits des peuples autochtones du ministère de la Culture.
  • Edwin Montenegro Dávila, dirigeant et responsable du secteur santé de l'Association interethnique pour le Développement de la Selva Péruvienne (Aidesep)
  • Esperanza Reyes Solari, professeur émérite de l'Universidad Peruana Cayetano Heredia (UPCH) et membre de du Mouvement des professionnels catholiques.
  • Luis Chávez Rodríguez, poète et fondateur de la Casa del Colibrí de Chirimoto, en Amazonas. Il développe des projets d'éducation, d'assainissement et d'environnement.
  • Mery Fasabi Monteluisa, militante indigène du peuple Shipibo-Konibo et l'une des fondatrices de du Comando Matico COVID-19 d'Ucayali.
  • Nelly Aedo Rueda, responsable du programme des peuples indigènes du Bureau du Médiateur du Peuple.
  • Rocío Santivañez Acosta, spécialiste du Centre national de santé interculturelle (Censi)
  • Rodrigo Lazo Landivar, anthropologue spécialisé dans les peuples indigènes
  • Rosilda Nunta Guimaraes, militante indigène du peuple Shipibo-Konibo et directrice du programme pour les femmes indigènes de l'Aidesep.

traduction carolita

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