Brésil : Le peuple Aikanã

Publié le 29 Février 2020

 

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état de Rondônia.

La T.I sur laquelle vit la plupart des Aikanã aujourd’hui ne correspond pas à leur territoire traditionnel. Ils y ont été emmenés par l’organisme autochtone en 1970 avec deux autres peuples autochtones. Compte tenu de la faible fertilité du sol ils tiraient leur subsistance du caoutchouc mais en raison de la chute du prix de ce produit ils rencontrent de nos jours de grandes difficultés pour mener à bien leur reproduction aussi bien physique que culturelle. Ils ne se résignent pas néanmoins et développent activement des projets de valorisation culturelle et cherchent à maintenir la langue vivante à travers une formation scolaire bilingue.

Population

350 personnes (2014)

Aikanã est leur autodésignation et le nom qu’ils donnent à leur langue.

Langue

Aikaná

Il y a une école dans les 3 villages qui sont sous la responsabilité du bureau du maire de Vilhena avec des professeurs Aikanã et non Aikanã.

Leur langue n’est pas classée, il n’y a aucune relation génétique avec d’autres langues indigènes brésiliennes.

Tous les Aikanã parlent aussi le portugais et certains parlent le koazá.

La langue Aikanã a 16 consonnes et 10 voyelles dont 6 orales et 4 nasales.

Terre Indigènes (T.I)

  • T.I Kwazá do río São Pedro – 16.799 hectares, 25 personnes, réserve homologuée. Ville : Parecis. 2 peuples y vivent : Aikanã (langue aikanã) et Kwazá (langue koazá).
  • T.I Rio Branco – 236.137 hectares, 679 personnes, réserve homologuée. Villes : Alta Floresta d’Ooeste, São Francisco do Guaporé, São Miguel do Guaporé. 7 peuples y vivent : Aikanã (langue aikanã), Arikapú (langue jabuti), Arúa ( langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoe), Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari).
  • T.I Rio Guaporé – 115.788 hectares, 911 personnes, réserve homologuée. Ville : Guajará Mirim  peuples y vivent : Aikanã (langue aikanã), (langue jabuti), Arúa ( langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoe), Kujubim ( langue txapakura), Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari), Wajuru (langue tupari), Wari’ (langue txapakura)
  • T.I Tubarão/Latundé – 116.613 hectares, 195 personnes, réserve homologuée. Ville : Chupinguaia. 3 peuples y vivent : Aikanã (langue aikanã),Kwazá (langue koaza), Nambikwara (langue nambikwara) Nambikwara Latundé et Nambikwara Sabané

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En 2005 la plupart des Aikanã vivaient dans 3 villages de la T.I Tubarão/Latundé, désignés par l’INCRA. Cette zone de terre sablonneuse et érodée se trouve au sud-est de l’état de Rondônia, les rivières les plus proches sont les Chupinguaia et Pimenta Bueno. L’accès à ses rivières serait gravement compromis.

Lors des premiers contacts en décembre 1988 il y avait 85 personnes. Aujourd’hui environ 350 personnes.

Histoire

Avant les contacts ils vivaient sur de riches terres aux alentours du Tanaru (un petit fleuve de la région) situé à l’ouest de la rivière Pimenta Bueno. Quand ils ont été emmenés sur la T.I, deux autres peuples ont été emmenés avec eux, les Koazá (Kwazá) alors connus sous le nom d’Arara et les Latundé, c’étaient deux peuples différents, chacun appartenant à une culture et une langue propre. Quand le SPI a ouvert un poste de service dans l’igarapé Cascata il y avait plusieurs groupes indigènes dont les Aikanã. La rougeole et la grippe causèrent la mort de nombreuses personnes les laissant très réduits.

D’autres contacts ont lieu au début des années 1940 par l’intermédiaire géologue Vitor Dequech qui commandait une expédition à la recherche de minerai (or en l’occurrence), l’expédition Urucamacuan.

Mythes

Kiantô est un gros serpent aux couleurs de l’arc-en-ciel. Tout comme il y a un royaume sur terre, il y a un royaume des eaux avec ses propres habitants, royaume gouverné par le Kiantô.

Le mythe « du jour où le soleil est mort » raconte que le jour où les personnes ne sont pas chez elles, elles peuvent être attaquées par des esprits de la selva.

Quand la mort du soleil se produit, pendant une éclipse totale, « le soleil meurt et le monde est tout noir ».

L’Aikanã le plus âgé du groupe a plus de 80 ans produit des arcs et des flèches traditionnels pour différents usages. Il y a selon eux des flèches pour blesser les gens, des flèches pour blesser des animaux plus petits et âgés dans et hors de l’eau.

Des objets d’arts sont fabriqués pour la vente par les Aikanã: boucles d’oreilles, bracelets, colliers, sacs, bagues, objets en bois.

Source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Aikanã

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