Brésil – Le peuple Amanayé

Publié le 4 Octobre 2019

Peuple autochtone du Brésil qui vivait avant la colonisation dans la partie supérieure du rio Capim dans l’état de Pará. Il sont connus sous le nom d’Amanayé = association de personnes. On trouve aussi les variantes Manajo et Amanajo.

Langue : de la famille tupi-guaraní. Elle n’est plus utilisée à cause du contact intense qui, depuis les années 1940 ont favorisé des mariages avec les résidents noirs et blancs de la région du rio Capim, provenant en grande partue de l’ancien quilombo de Badajoz.

Population : 178 personnes (2014)

Terres Indigènes (T.I)

T.I Barreirinha – 2373.8 hectares, 86 personnes, homologuée. Ville : Paragominas.

T.I Sarauá – 18.610 hectares, 184 personnes, homologuée. Ville : Ipixuna do Pará.

 

 

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L’organisation était celle de familles nucléaires avec la femme qui gouverne et l’homme qui est engagé dans les affaires extérieures. (selon Eneida Assis).

Les maisons étaient isolées et entourées des parcelles de culture (rozas)et réparties dans divers endroits de la région.

Les maisons étaient construites en pisé et roseaux avec ou sans mortier.

La vie familiale se déroulait autour du foyer en argile comprenant le bois de chauffage, c’était le lieu de rassemblement familial alors que les visiteurs étaient reçus dans une pièce à côté de la maison, dans un endroit où était produite la farine.

Les femmes se mariaient souvent très jeunes, vers 15 à 18 ans et elles avaient rapidement leur premier enfant qu’elles allaitaient jusqu’à l’âge d’un an. Le bébé recevait par ailleurs une bouillie de manioc et de farine de croeira.

Le village de la T.I Sarauá était composé en 2002 de 6 maisons comportant 12 familles et deux autres familles travaillaient dans la ferme de Tabatinga (en dehors de la T.I).

Sur ce territoire de la T.I, c’est l’eau qui domine : rivières, ruisseaux et lacs forment un « territoire d’eaux » avec des espaces de repos et de travail de la communauté.

La forêt est une importante source de nourriture, de médicaments et de gibier.

Pour cultiver, les Amanayé abattent une partie de forêt et sur cette sorte d’extension de la maison chacun peut venir chercher de la nourriture en toute sécurité.

Les ruisseaux sont des endroits privilégiés pour la chasse.

La chasse concerne les petits (paca, capybara) et les grands animaux (cerfs, tapirs), les oiseaux sont particulièrement appréciés.

L’exploitation forestière a eu un impact important sur le système de production et sur la pêche, la source de nourriture principale des Amanayé. (les courants s’affaiblissent, la pêche est compromise par les pêches intensives des pêcheurs de Santo Domingo del Capim).

By Source (WP:NFCC#4), Fair use, https://en.wikipedia.org/w/index.php?curid=35666242

Les Amanayé ont été mentionnés pour la première fois dans la région qui est probablement la région d'origine de ce peuple Tupi : le río Pindaré. Là, ils ont longtemps résisté aux tentatives d'enfermement, jusqu'à ce qu'en 175, ils concluent un accord avec le Père David Fay, un missionnaire jésuite qui vivait parmi les Guajajara du village de San Francisco de Carará. Fay " réussit à établir une relation avec les Amanaios et à les faire descendre et s'établir " avec les Guajajara, leurs ennemis traditionnels.

Peu de temps après, une bonne partie du groupe s'est installée pacifiquement sur le fleuve Alpargatas, à la frontière du Maranhão et du Piauí, près du village de Santo Antonio. Vers 1815, il ne restait plus que 20 membres de ce groupe, mélangés à des Noirs. D'autres Amanayé de l'Aalpargatas  ont continué leur migration à travers le rio Parnaíba, atteignant le rio Piauí en 1763, sans nouvelles de ce qui leur est arrivé par la suite.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les Amanayé des rios Pindaré et Gurupi se trouvaient dans la zone d'influence des "Répertoires partiels", où le voyageur Gustavo Dodt s'est rendu. Les "Répertoires partiels" ont été créés par le règlement de 1845 et visaient à limiter les abus commis par les régatões (marchands voyageant en bateau) ; en pratique, cependant, ces administrations locales ont accru la soumission des Indiens, utilisés comme main-d'œuvre "docile" et bon marché. Les colonies du "Directorio", en raison d'une administration chaotique, furent de courte durée (jusqu'en 1889).

Enclavés sur le territoire des Tembé, les Amanayé étaient, à cette époque, divisés en trois villages, sur les rives du rio Caju-Apará, qui forme le rio Gurupi ; beaucoup moins nombreux que les Tembé, leur population était estimée entre 300 et 400 personnes. Là "ils ont beaucoup de relations avec la population civilisée, à travers les régatões qui les cherchent pour se procurer de l'huile de copaiba, l'écorce du clou de girofle, la branche d'abuta[Cissampelos pareira] et de quelques breu[plante de la famille des burseráceas]".

A la même période, d'autres Amanayé sont mentionnés dans le rio Moju, où il y avait aussi des Indiens Tembé migrant vers le Pará. A partir de ce moment, il n'y a plus d'informations sur les Amanayé du Maranhão. Installés dans la région des rio Moju et Capim, ces Indiens faisaient face à des établissements compulsifs, à l'extorsion pratiquée par les régatões et aux conflits avec les propriétaires fonciers. Ils étaient confinés à la Mission Anauéra ou São Fidelis à Capim. Parce qu'ils étaient considérés comme plus " rebelles ", les missionnaires leur ont assigné une place distincte de celle des Tembé et des Turiwara.

En 1873, les Amanayé ont tué le missionnaire du village de Cândido de Heremence et un ingénieur belge de passage dans la région. Les représailles contre les Indiens ont conduit une partie du groupe à se réfugier le long du ruisseau Ararandeua, où ils ont évité tout contact avec les habitants de la région. Selon Nimuendajú, ces Amanayé ont commencé à s'identifier comme Turiwara ou Ararandeuara pour dissimuler leur identité.

Quant aux Amanaye qui sont restés dans la Mission, ils sont venus vivre sous l'administration d'une Direction Partielle d'Indiens dans le même lieu. En 1880, les Amanayé tuèrent un groupe d'Indiens Turiwara et Tembé, considérés parmi les "indiens dociles" de cette région. Ce fait a conduit le président de la province de Pará à fournir "des armes et des munitions pour que ces doux Indiens puissent se défendre contre les attaques des Amanayé." Après ces conflits, les Amanaye sont censés s'être définitivement séparés des Tembé et des Turiwara, migrant vers la source du rio Capim. Depuis la fin du XIXe siècle, les nouvelles du groupe n'apparaissent qu'à travers les archives de quelques anthropologues qui ont visité la région et à travers des enquêtes, également rapides, du Service de Protection des Indiens (SPI).

A la fin du XIXe siècle, un petit groupe d'Indiens Anambé et Amanayé, survivants d'une épidémie dans les villages des Arapari, se trouvaient près des dernières chutes d'eau de la rivière Tocantins. La plus grande partie du groupe, cependant, serait restée sur l e rio Capim, où l'inspecteur Luiz Horta Barbosa, peu après la création du SPI (en 1910), a effectué une expédition. Il a trouvé un groupe d'Amanayé dirigé par un mulâtre nommé Damasia dans le ruisseau Ararandeua. Damasia aurait assumé la direction du groupe même à la fin du XIXe siècle et est mentionné comme représentant du groupe jusqu'aux années 1930. A cette époque, les Ararandeua et les Amanayé étaient environ 300 personnes, réparties dans quatre villages. Selon un document du SPI, les Indiens "Amanajas" non encore "pacifiés" de la région des rios Surubiju et Carandiru auraient attaqué les Indiens Capim ; selon les Anambé, les Indiens rebelles auraient été près de 200 et seraient déjà apparus sur le rio Pimental, un affluent du rio Gurupi. Le document commente la nécessité de créer un poste autochtone dans la région.

La création de la réserve Amanayé en 1945 était censée être destinée à ce groupe de 200 Amanayé " non pacifiques ", dont descend probablement la population autochtone actuelle du Haut Capim. Quant au groupe Damasia, les dernières informations datent de 1942, mentionnant 17 membres restants, menés par son fils et "pour la plupart métis". A cette occasion, ces Amanayé ont fait des commentaires sur le groupe rebelle du Garrafão, un affluent gauche de l'Ararandeua.

Enfin, les Amanayé installés dans la région du rio Moju se sont identifiés comme Ararandeuara, selon Lange. Ce voyageur publia, en 1914, la seule description ethnographique existante du peuple Amanayé.

Nimuendajú, en 1926, a fondé un groupe local avec la même confession, dans la ville de Munduruku, près du Moju. Les Indiens du rio Cairari, également visités par Nimuendajú en 1943, ont été identifiés par lui comme Amanayé et Turiwara, mais ils auraient en fait été un sous-groupe Anambé.

Dans les années 1950, les Amanayé ont continué d'occuper les rives du rio Candiru-Açu dans la réserve. Là, ils ont reçu la visite du sertanero João E. Carvalho, qui travaillait à l'époque au Front de Pacification des Urubu-Kaapor du SPI. En 1976, il restait au moins 10 membres du groupe dispersés dans la réserve, entre les rios Surubiju et Ararandeua.

traduction carolita d'un extrait de l'article sur les Amanayé du site pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Amanayé

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