Le gouvernement brésilien confirme le massacre de groupes d'indigènes isolés en Amazonie

Publié le 16 Septembre 2017

Le massacre aurait été commis par les mineurs qui se disputent avec les peuples originaires l'accès à des dépôts minéraux dans cette zone du Brésil.

Le Ministère public d'Amazonas a confirmé ce vendredi l'assassinat de plusieurs indigènes d'une tribu isolée dans cet état, dans le nord du Brésil, des mains de mineurs illégaux. 

Le portail Amazonia Real a remarqué que les autorités n'ont pas révélé le nombre de morts, de suspects ni les armes utilisées pour "ne pas nuire aux investigations". Des entretiens réalisés par l'agence avec les indigènes parlent de plus de vingt victimes.

"Les garimpeiros ont tué des indiens "flecheros" dans la vallée du Javari", a informé l'agence.

Les indigènes, les connus comme "flecheros", auraient été assassinés en août dans la municipalité Sao Paulo d'Olivenca, à la frontière entre le Pérou et la Colombie.

Le Ministère public enquête en plus sur une autre plainte de l'assassinat d'indigènes de la tribu isolée Warikama Djapar. L'attaque serait arrivée en mai, et les victimes sont calculées entre 18 ou 21 aborigènes.

"Les envahisseurs sont fortunés, des chasseurs et des mineurs. Plusieurs indigènes isolés sont assassinés"

Jusqu'à aujourd'hui les autorités locales n'ont pas révélé le nombre précis de morts. Cependant, des entretiens réalisés par des membres d'ethnies amazoniennes chiffrent les victimes autour de 20.

La première plainte a été connue il y a près de deux semaines. Le leader indigène Adelson Kora Kanamari a dit qu'entre 18 et 21 aborigènes “auraient été attaqués et assassinés” entre mai et juin.

Kora Kanamari a expliqué que la situation dans la région est "critique". Les envahisseurs “sont fortunés, des chasseurs et des mineurs. Plusieurs indigènes isolés sont assassinés. Cependant, nous ne savons pas avec certitude les dates et le nombre exact de morts”, a-t-il affirmé.

Des ethnies mystérieuses

La scène des massacres est la zone disputée appelée Vale do Javari. Le territoire, qui a 8,5 millions d'hectares, a été régularisé en 2001 comme terre indigène. Ainsi le précisent des données de la Fondation Nationale de l'Indien (Funai) du Brésil.

La zone se trouve à presque 1.200 kilomètres de Manaos, la capitale de l'état d'Amazonas. Il y a environ 7.000 habitants, et sur sa surface il y aurait au moins 14 tribus isolées et cinq ethnies contactées. La majorité de ces tribus non localisées sont dans la tourmente et dans le mystère, on ne connaît presque rien sur les langues parlées et sur leurs coutumes.
En même temps, la zone possède une richesse significative minérale qui agit comme un aimant sur les mineurs qui cherchent à s'y établir.

La présence des étrangers a aussi apporté les maladies, comme l'hépatite, contre laquelle les habitants originaires n'ont pas de défenses. L'expansion de ces malheurs cause de nombreuses morts.

Accusation contre Temer pour massacre

Le cas a été aussi dénoncé par l'ONG Survival International. “Si ces récits sont confirmés, le président Michel Temer et son Gouvernement ont une grande responsabilité dans cette attaque génocidaire”, a souligné Stephen Corry, directeur de Survival International. Le dirigeant a aussi critiqué les coupes budgétaires appliquées par le Gouvernement à la Funai.

Toutes ces tribus devraient avoir leurs terres officiellement reconnues et protégées depuis des années. Le soutien ouvert du Gouvernement à ceux qui veulent ouvrir des territoires indigènes est extrêmement honteux“, a ajouté Corry.

La critique de l'ONG s'ajoute aux mises en question multiples que le gouvernement a reçues tant au Brésil qu'à l'étranger pour "reculer" en matière un environnementaliste et dans les droits indigènes.

Traduction carolita d'un article paru dans Telesur le 10 septembre 2017 et dans  La voz de la madre tierra le 10 septembre 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Massacre, #Peuples originaires, #Brésil

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