Asturias
Publié le 24 Juillet 2017
Poètes de la génération de 27
Pedro Garfias Zurita
Né à Salamanque le 20 mai 1901.
Décédé à Monterrey, Mexique le 9 août 1967.
Poète espagnol de l'avant-garde appartenant à la génération de 27, qui entre en contact avec l'ultraïsme, un mouvement poétique espagnol d'avant-garde du début du XXe siècle qui veut rompre avec les normes d'esthétiques en vigueur.
Il prend part à la guerre d'Espagne dans le camp républicain en tant que commissaire du Bataillon de Ville-Franche et du Bataillon Bautista Garcet.
Il est un des fondateurs de l'alliance intellectuelle antifasciste pour la défense de la culture. Il collabore au journal Front Rouge, à Hora de España et à El Mono Azul (poèmes).
Il part en exil en France après la guerre et va dans un camp de réfugiés pour ensuite rejoindre l'Angleterre.
Avec un contingent de 1620 républicains espagnols expulsés de leur patrie il arrivera au Mexique ou il collaborera à des revues littéraires de l'exil comme Romance et Cuadernos Americanos.
Asturias, si yo pudiera
si yo supiera cantarte
Asturias, verde de montes
y negra de minerales
Yo soy un hombre del sur
polvo, sol, fatiga y hambre
hambre de pan y horizontes
hambre...
Bajo la piel resecada
ríos sólidos de sangre
y el corazón asfixiado
sin venas para aliviarte
Los ojos ciegos, los ojos
ciegos de tanto mirarte
sin verte, Asturias del alma
hija de mi misma madre
Dos veces, dos, has tenido
ocasión para jugarte
la vida en una partida
y las dos te la jugaste
¿Quién derribará ese árbol
de Asturias ya sin ramaje
desnudo, seco, clavado,
con su raíz entrañable
que corre por toda España
crispándonos de coraje?
¡Mirad, obreros del mundo,
su silueta recortarse
contra ese cielo impasible
vértical, inquebrantable!
firme, sobre roca firme
herida viva su carne
Millones de puños gritan
su cólera por los aires
millones de corazones
golpean contra tus cárceles
Prepara tu salto último
lívida muerte cobarde
prepara tu último salto
que Asturias está aguardándote
sola, en mitad de la tierra...
hija de mi misma madre...
Música: Víctor Manuel San José
Letra: Pedro Garfias.
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ASTURIES
Asturies, si je pouvais
si je savais te chanter
Asturies, verdure de montagnes
et noire de minéraux
Je suis un homme du sud
poussière, soleil, fatigue et faim
faim de pain et d'horizons
faim...
Sous la peau desséchée
des rivières solides de sang
et le coeur asphyxié
sans veines pour aller mieux
Les yeux aveugles, les yeux
aveugles de tant te regarder
sans te voir, Asturies de l'âme
fille de la même mère
Deux fois, deux, tu as eu
une occasion de jouer
la vie pour un nouveau départ
et deux fois tu l'as jouée
Qui est-ce qui abattra cet arbre
des Asturies déjà sans branchage
déshabillé, sec, clouté,
avec sa racine intime
qui court par toute l'Espagne
en nous se crispant de courage ?
Regardez, ouvriers du monde,
sa silhouette se découper
contre ce ciel impassible
vertical, inébranlable!
il signe, sur une roche ferme
d'une blessure vive sa chair
Des millions de poings crient
leur colère dans les airs
des millions de cœurs
frappent contre tes prisons
Préparez votre dernier saut
une mort livide lâche
Préparez votre dernier saut
Asturies vous attend
seule, au milieu de la terre...
fille de la même mère...
musique : Víctor Manuel San José
paroles : Pedro Garfias.
traduction : carolita