J'ai perdu la couleur
Publié le 25 Novembre 2012
J’ai perdu la couleur….
Retour en enfance lorsque sur les écrans de télévision jouaient les héros en noir et blanc
Thierry la fronde, Saturnin et nounours n’en étaient pas moins impressionnants,
Passés à la postérité des héros d’antan leur image est toujours présente.
C’est joli aussi le noir et blanc ça ne passe pas de mode, ça passe partout
Mais dans ma tête même si je l’aime c’est toujours synonyme de tristesse
De moral en berne, d’objectifs en balivernes, de raison qui se freine.
J’ai perdu la lumière…..
Celle du bleu qui allume ses lacs glaciaires au plus profond des cieux
Le rouge des coquelicots a oublié de me piquer à ma dose d’hémoglobine ;
Verdure éblouissante des forêts tropicales, vert kaki des maquis et de l’aventure
Où êtes-vous passés, je ne vous retrouve plus dans la jungle éloignée de ma mémoire ?
Vous savez pourtant que j’ai chaque jour besoin de chlorophylle et vitamine bonne mine.
Le noir est toujours là il insiste et s’incruste entouré de ses dilutions morbides
L’hiver approche à grand pas et je ne crois pas que les couleurs se raniment,
L’actualité me copie en se parant chaque jour de sombre et de nuit,
Associée au bitume, au béton, aux carrières que l’on pille
Aux aéroports tout de ferraille et de ciment remplis comme les cervelles étourdies ;
Le blanc des hôpitaux et leurs draps immaculés comme pour cacher la souffrance
Dans leurs bras instillée et susurrée telle une honte cachée de mourir en absent ;
Gris des pierres tombales froides et lugubres sur lesquelles les noms inscrits
Jour après jour s’effacent comme les morts dans nos mémoires diluées ;
Tourterelles et pigeons de leurs roucoulements ne peuvent faire oublier
Leurs tristes parures associées au ciel troublé et pollué des villes capitales.
Redonnez –moi la couleur…..mais où vais-je la retrouver ?
Je n’en vois pas une once dans la ligne de ma destinée
Je fouille et retourne mes pensées, mes idées cherchant où j’ai pu les ranger
Ces jolies nuances pourtant à ma vie habituées !
Pas la plus petite étincelle ne vient éclairer ma vue
Les vilaines tristes et grisâtres recouvrent de leur voile mes funestes entrevues.
Je sais ce n’est pas beau d’étaler ainsi ses états d’âme en perdition
Je ne censure pas mes textes ou si peu et moins que dans la tradition
L’écriture qui soigne et la toile qui assume sont mes médications
Pardonnez alors ses propos qui n’ont qu’une ambition :
Que mes couleurs reviennent le plus vite possible
Afin que je puisse vous éclabousser de leur splendeur, vous offrir mes mots
Dans leur écrin de douceur, d’éclat lumineux et prospère
Qu’ils habillent à nouveau nos luttes et nos vies de leur chaleur qui libère.
Carole Radureau (25/11/2012)
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