Le peyotl et les Huicholes

Publié le 25 Juin 2019

Pour les Huicholes, le hikuri ou peyotl guérit l'âme et purifie l'esprit, en l'ingérant, ils se connectent avec leur moi intérieur, ils peuvent observer leur passé et détecter ce qui leur fait du mal. Ils l'identifient au cerf bleu sacré. C'est lui qui a guidé Wirikuta, dans le désert de San Luis Potosí, vers les quatre jeunes -chacun d'eux représentant un élément : le feu, l'eau, l'air et la terre- qui étaient envoyés par les anciens pour se nourrir. Là, leurs pas devinrent des peyotes que les chasseurs emportaient dans leur village. Ils s'en nourrirent et guérirent leurs maladies et leurs esprits. A partir de ce moment, les Huicholes font des pèlerinages sur leur lieu d'origine à Wirikuta pour recréer la persécution des cerfs et demander la pluie, la nourriture et la santé pour leur peuple.

Le mara'akáme (chaman) et l'hikuritamete (celui qui ramasse le peyote) voyagent. Pendant le voyage, ils ne boivent que de l'eau et ne parlent pas. Ils sont maintenus dans un état de contemplation.

Ils escaladent le Cerro del Quemado à Real de Catorce, l'endroit où le soleil se lève après avoir vaincu les animaux nocturnes et les monstres du monde souterrain. Les hikuritamete confessent leurs histoires romantiques pendant qu'un enfant les frappe avec une brindille, pour qu'ils n'en gardent pas. Mais il n'y a pas de culpabilité : les confessions se font au milieu des rires et des moqueries. Ils sont purifiés.

Ensuite, le mara'akáme observe l'horizon à la recherche d'un cerf bleu ; s'il ne le voit pas, le groupe doit rentrer les mains vides. S'il parvient à reconnaître l'animal mythique, il offre aux autres membres un morceau de peyotl à mâcher, c'est une autorisation à recueillir dans le désert.

Le pèlerinage se termine au lever du soleil, les Huicholes remercient leurs ancêtres et leurs dieux et retournent au camp pour une cérémonie d'appréciation de la protection reçue dans leur recherche du hikuri qu'ils vont consommer durant la nuit.

Peyotl
Lophophora Williamsii

Il appartient à la famille des Cactacées, originaire du Mexique, on ne le trouve que dans les régions désertiques des états de Chihuahua, Durango, Coahuila, Tamaulipas, Nuevo Leon, San Luis Potosi et dans certaines zones de Queretaro et Zacatecas.

D'un diamètre de 2 à 12 cm et d'une hauteur d'environ 5 cm, le corps a la forme d'un bouton divisé en 5 à 13 segments, vert grisâtre ou bleu. Cette partie doit être coupée au niveau du sol, de préférence avec une pierre plate trouvée à cet endroit (selon le rituel) ou avec un couteau, afin que la racine profonde reste enterrée et qu'un autre bouton puisse pousser à la place. 

De croissance lente, il peut prendre plus de 30 ans avant d'atteindre la floraison.

Il est célèbre pour sa teneur en alcaloïdes psychoactifs, dont la mescaline, principale substance responsable de ses effets hallucinogènes.

Les doses ingérées dans les cérémonies Huicholes varient d'un participant à l'autre, une faible dose est d'un à trois boutons, tandis qu'une dose "visionnaire" ou grande dose s'acquière à partir des dix boutons.

Les effets psychoactifs se produisent environ 40 minutes après l'ingestion et durent environ 10 heures. Les symptômes physiques peuvent comprendre une augmentation de la température corporelle, une dilatation des pupilles et une forte énergie physique. Les vomissements sont très fréquents après quelques heures et dans les coutumes rituelles, on parle de "purge".

Les symptômes psychologiques sont un peu plus difficiles à décrire, bien qu'ils soient largement documentés. L'ingestion, même à faible dose, peut entraîner une dépersonnalisation, une perte de la perception temporelle ou la disparition de l'ego, ainsi que des hallucinations visuelles, auditives, gustatives et, enfin, de l'appareil sensoriel dans son ensemble. Ces épisodes sont appelés "enroulement" ou "réprimande" par les Huicholes, et ils aident la personne à connaître les aspects sombres de sa personnalité, ce qui peut cependant être effrayant en raison de la décharge chimique qui a lieu dans le corps.

Le plus souvent, c'est une expérience de grande connexion avec soi-même, avec la nature et avec la vie en général. Elle emmène la conscience vers des lieux de son passé lointain où elle n'aurait pas pu aller autrement, provoquant la guérison de blessures psychiques oubliées depuis longtemps, ainsi qu'une reconfiguration des traumatismes subis dans l'enfance.

sources 

https://vanguardia.com.mx

https://www.jornada.com.mx

https://www.mexicodesconocido.com.mx

https://pijamasurf.com

https://www.mexico.mx

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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