Le sapin l’orange et le renne

Publié le 24 Décembre 2017

Je finirais mes jours près du feu
Dit le sapin
Je rosirais mes vitamines dans un grand bain de joie
Dit l’orange
Je mangerais cette carotte qui m’attend au pied du sapin
Dit le renne

Cela se passait la nuit
Tout le monde était endormi
Plus personne ne croyait en la magie de noël
Le sapin c’était pour faire genre
La carotte et le verre de lait
C’était pour faire plaisir aux enfants
Les guirlandes et les boules la crèche de santons laïques
Les cadeaux
C’était pour la conformité
On était dans le bain vous comprenez
On suivait la route tracée par les anciens
On fêtait une fête à laquelle on ne croyait plus

C’était ça la magie de noël
La magie tout simplement
Deux parfums pour se souvenir
Deux senteurs rustiques et entremetteuses
Invitées
Pour finir l’année
Dans la chaleur
Du foyer :
Celle des bois profonds du Grand Nord
Résine et ombre tamisée
Sève profonde et parfum de sacrifice
Celle de l’orange fruit des pauvres
Seul cadeau des enfants, présent magique des nuits d’Orient
Fruit du soleil et de la nuit
Fruit des contes qui seraient au moins mille et un
Robe de velours, saveur piquante, odeur puissante

Je croirais toujours au père noël
Dit le grand-père sa canne déjà courbée par trop d’ans
Je serais toujours là dans le paquet au pied du sapin
Dit l’ours qui était délavé d’avoir joué le rôle de doudou pendant 5 générations
Je serais toujours le fruit qui sourit dans la nuit
Dit l’orange concurrencée par d’autres fruits exotiques mais sans saveur, ceux-là
Je serais toujours celui qui tire le traîneau, sait voler
Se cure les dents sur une carotte vieille de 200 ans, toujours la même
Dit le renne Armand
Je serais toujours celui qui tente en vain de se glisser dans la cheminée
Celui qui entre sans frapper
Celui qui réalise tous les rêves, des petits ou des grands
Celui qui apporte la magie, une magie qu’on y croit ou non
La magie c’est seulement une fois par an
Dit le père noël.

Carole Radureau (16/12/2017)

Joyeux noël à toutes et tous avec une pensée particulière et tendre à ceux qui sont seuls, à ceux qui n'ont pas de toit, d'abri ou de sécurité, à ceux qui fuient, à ceux qui souffrent, à ceux qui sont en deuil et plus douloureusement quand arrive cette période, à ceux qui sont exclus, à tous les prisonniers et prisonnières politiques dans le monde, à ceux qui n'ont pas de foyer.

Carole