Les forestiers en danger

Publié le 16 Juillet 2010

mercredi 7 juillet 2010 / "le Patriote"

 

Moins de personnels mais des charges qui augmentent. Les forestiers de l’Office National des Forêts subissent aussi les coups portés par les réformes gouvernementales. Ils sont chargés de la surveillance des forêts.

 

L’Office National des Forêts lançait une alerte au mois de mars dernier concernant les mesures financières décidées par l’Etat. C’est dans le cadre de la RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) qu’une intersyndicale CGT Forêt-SNAF UNSA Forêt-Snupfen Solidaires se mobilisait. Dans leur communiqué, étaient exprimés de grandes craintes sur les objectifs de cette réforme. « Le but est que [l’ONF] se comporte comme une entreprise, y compris au niveau du management et de l’organisation du travail pourtant sources de stress et de mal-être pour les personnels. » Les conséquences seraient aussi environnementales. « Ces mesures favorisent une exploitation déraisonnée de la ressource au détriment de la forêt, de l’environnement et de la biodiversité. » Cela soulève évidemment des questions avec l’été et ses risques importants de feux de forêt. L’ONF joue le rôle de vigie pour les pompiers en patrouillant dans les massifs à bord de véhicules légers à la fois pour surveiller mais aussi réprimer et faire respecter les interdictions de feu ou de déplacement. Or quand on annonce des moyens de fonctionnement fortement amputés, des coupes dans les effectifs tant pour le personnels de droit public que de droit privé, un transfert de charge de plus en plus important de la part de l’Etat… La qualité du travail peut s’en faire ressentir et donc de la surveillance. En 30 ans 4 emplois sur 10 ont été détruits à l’ONF. En 2010, 100 nouvelles suppressions de postes et maintien de 300 postes vacants. « A ce stade la forêt publique ne pourra plus être bien gérée ni même suffisamment protégée. »

 

Patrick Chauvin du Snupfen Solidaires est inquiet. Depuis cette mobilisation du mois de mars, rien n’a bougé et le dialogue avec la direction est complètement rompu. Il confirme ces chiffres alarmants « L’ONF a supprimé 30% des postes de 1990 à 2010. Nous sommes passés de 900 à 600 employés. C’est obligé qu’il y ait un souci au point de vue la réalisation des missions. » Cependant, il est catégorique, les missions de surveillance sont toujours assurées en priorité. Cependant, ils ne peuvent plus réaliser pendant ces périodes leurs autres missions comme la surveillance générale, l’aménagement forestiers, la réalisation de travaux et chantiers.

 

« Notre grosse crainte, c’est la privatisation. Il y a de plus en plus de contrats de droits privé au sein des forestiers. » Des volumes de bois à produire, des chiffres d’affaires à réaliser alors que les surfaces sont doublées et le personnel diminué… Alors que l’écologie n’a jamais été aussi présente, l’ONF chargé de prendre soin des forêts semble détourner de ses objectifs premiers. « C’est le double langage du gouvernement et de la direction. On a jamais autant dit et fait le contraire au même moment. »

En septembre, avec la nomination d’un nouveau directeur, même si Patrick Chauvin ne se fait guère d’illusions sur la politique gouvernementale en faveur des services publics, des actions auront lieu. Une reprise de dialogue est notamment espérée.

 

JC.

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #PolitiqueS

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Commenter cet article
C
<br /> le jeu de mots est futile et en effet, les coupes sombres sont la spécialité de notre gouvernement...<br /> <br /> <br />
T
<br /> Pour les agents de cette profession, il est difficile de se défendre car, victimes de coupes sombres, ils sont de moins en moins nombreux<br /> <br /> <br />