Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Publié le 18 Avril 2024

image C et A expo Brioude Ernest Pignon-Ernest en 2023

image C et A expo Brioude Ernest Pignon-Ernest en 2023

Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Où es-tu, rose lumineuse ?

Ton parfum s’est enfui sur le chemin de Damas.

Les cloches ne tintent plus quand la lame atteint le rocher percé.

A sa solitude, le cheval est laissé et il pleure.

Pourquoi as-tu essuyé du revers de ta manche le dessin qui souriait, amour/espoir sur le mur ?

Les yeux qui ne veulent pas voir s’enfuient, un mouchoir tâché sur leur agonie.

Nous marchons vers des ténèbres inconnues qui, pourtant ont déjà résonné.

A sa solitude la poésie est laissée et elle pleure.

Elle n’a pas peur, non.

Elle cherche seulement un phare dans la nuit.

Il y a sur le chemin des flèches qui indiquent la mauvaise direction : leurres.

On entend les paroles de l’effraie qui file à travers le temps qui passe : peigne de la nuit.

Silence.

Le noir a tout recouvert et nous cherchons en vain la beauté :

Ame.

Où as-tu caché la clé du retour ?

Les oranges parlent entre elles et leurs paroles semblent inaudibles.

« nous ne serons pas complices du crime » disent-elles !

Bien.

Au moins les oranges tiennent-elles leur rang et leur sang est digne.

L’orange sanguine ne laisse jamais échapper une goutte par mégarde quand la haine lui ordonne de pleurer.

Nous aurons droit à l’arc-en-ciel après cette nuit et je choisirais le violet pour peindre la rose triste.

J’ai pris le jasmin tendrement dans ma main et je l’ai embrassé : soif.

La mer n’iode plus.

Chaque nuit qui est nôtre ne permet plus aux étoiles de se perdre dans la mer : filles des toiles déposées plus tard sur le sable.

Combien de jours sans toi, étoile de mer ?

Combien de nuits sans lune, étoile-mère ?

Nous nous enfonçons à travers la nuit.

Le hibou a tourné la tête vers le mur ébranlé.

Il y a des mots à ne pas dire.

Se taire n’est pas au programme, poète à vos devoirs !

La parole est un sucre que l’on peut convertir en paix puis en épée pour trancher la langue venimeuse.

Suis-je sur le bon chemin mon cheval ?

J’ai égaré ma rose lumineuse, celle qui récite des vers en se tordant les cheveux.

J’ai semé tes crins, mon cheval, sur la route…..petits cailloux doux. Espoir de retour.

Nous retrouverons les traces de nos pas quand l’heure sera venue de caresser des yeux le velours de l’olivier étendu sur le fil de la paix.

 

Carole Radureau (18/04/2024)

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Palestine, #Mes anar-poèmes

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