Un collier de coquillages pour Pablo (Pablo Neruda, 40 ans déjà)
Publié le 18 Septembre 2013
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Pour toi qui aimait la vie dans toutes ses substances laiteuses
Je couche sur ta mémoire
Un collier de coquillages aux nuances nacrées
Pour toi qui palpait au plus profond de la terre généreuse
La vérité de notre histoire
J’accroche au cou de tes ténèbres ce message irisé
Chaque petite vie de notre Terre-mère, précieux trésor
Tu enfouissais au cœur de ton savoir
Bout d’ongle incrusté tel un éclat lustré
Fixant à jamais son origine, collectionneur d’ivoire
Le sang limpide et transparent d’une huitre
Te faisais écrire un poème à la chaux blanchie
Des piquants neigeux comme des stalagmites
Tu t’écriais miracle : et les vers luisaient sous tes doigts ravis
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A toi grand malacologiste d’une poésie minérale à souhait
Je dédie ses mots maladroits et empruntés
Les enfilant, petites perles infimes
Entre la nacre et le feuilleté marin
Je te confie ce collier messager d’un signe de la main
Qu’il arrive à toi
Souffle de ce qui fut
La passion d’une vie
Celle qui à l’affût
Du monde vivant sacré
Fut la tienne, poète aux bras chargés
Carole Radureau (06/09/2013)
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La minéralité expliquée aux cailloux
Le caillou veut être lumière. Il fait luire en l'obscurité des fils de phosphore et de lune. Que veut-il ? se dit la lumière, car dans ses limites d'opale elle se retrouve elle-même et repart ...
Canto humano, poème à deux mains en hommage sur la Minéralité expliquée aux cailloux
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Mes autres poèmes pour Pablo :
* Mon compagnon de route Pablo
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Ici prend fin ce livre qui est né
de la colère comme une braise, comme
les territoires
de forêts incendiées, et je désire
que tel un arbre il continue
à propager sa flamme claire.
Mais dans ses branches tu n’as pas trouvé
que la colère : si ses racines
ont cherché la douleur elles cherchèrent aussi la
force,
et je suis cette force de pierre pensive,
cette joie de mains rassemblées.
Oui, je vais et viens libre dans les êtres.
Je vis parmi les êtres comme l’air.
De la solitude traquée,
je sors me mêler à la foule des combats,
libre puisque dans ma main va ta main
et que nous conquérons des joies qui ne se domptent pas.
Livre commun d’un homme, pain ouvert :
cette géographie est celle de mon chant.
Un jour, des paysans communautaires
recueilleront son feu et à nouveau
sèmeront ses flammes et ses feuilles
sur le navire de la terre.
Et ma parole renaîtra,
dans un autre temps sans douleurs peut-être,
Sans ces brins impurs qui fixèrent
leurs végétations noires à mon chant.
Et l’on verra flamber à nouveau et très haut
mon cœur brûlant et étoilé.
Ici s’achène mon Chant général,
un livre écrit
dans la persécution, en chantant sous
les ailes clandestines de ma patrie.
Aujourd’hui 5 février de l’année
1949, au Chili, à
« Godomar de Chena ». J’aurai,
dans quelques mois, quarante-cinq ans.