20/07/2021

"Pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle est, avant tout, un principe fondamental des droits de l'homme. Les expressions de Teresa Marinovic ont généré une incitation à la haine raciale et le dénigrement de secteurs considérés comme vulnérables, tant au Chili qu'au niveau international : cela touche les femmes, les personnes âgées et les peuples indigènes. De plus, dans le cas de ce dernier groupe, ils ne sont pas seulement des sujets de protection et de promotion spéciales, mais ils ont aussi des droits collectifs garantis précisément par des conventions, des traités et des déclarations ratifiés par l'État du Chili".

Santiago warria, 20 juillet 2021

DÉCLARATION PUBLIQUE

Face aux discours répétés à mon encontre qui me touchent en tant que personne, je partage ce qui suit avec la Nation Mapuche et les peuples frères :
1) Quelques semaines après le début de la Convention constitutionnelle, des discours ont été prononcés qui portent gravement atteinte à une saine coexistence sociale. Il s'agit de déclarations émises en personne ainsi que virtuellement, et qui favorisent des situations de violence symbolique, à forte charge raciste et coloniale, largement documentées dans les réseaux sociaux, et qui, nous l'espérons, ne se traduiront plus jamais par des violences physiques.
2) Certaines déclarations ont été faites par la constituante d'extrême droite Teresa Marinovic Vial, contre une constituante démocratiquement élue et autorité traditionnelle de la nation Mapuche. Elle m'a accusé d'être une "dictatrice", et aujourd'hui, elle dit que j'ai fait "un show" parce que je me suis exprimée dans ma langue maternelle.
Ces déclarations s'ajoutent à d'autres émises par le même secteur politique, comme celles exprimées par l'ancienne candidate de l'UDI et panéliste des médias, le Dr María Luisa Cordero. Le 24 mai de cette année, lors d'une émission de radio, cette dame m'a décrit en toute impunité comme une "alcoolique" et avec des "vides mentaux évidents". Dans ce cas, l'ex-candidate a menti et m'a dénigré publiquement ; mais aussi, si cela avait été vrai, elle aurait violé l'éthique professionnelle qui devrait guider tous les médecins, à savoir protéger l'intégrité de leurs patients.
3) Il faut savoir que j'ai tous les droits en ma faveur lorsque je m'exprime en Mapuzungun en tant que constituante.
Elle est protégée, entre autres, par la loi indigène n° 19.253 : "Utilisation et préservation des langues indigènes" (article 28) ; la convention 169 de l'OIT : "Respect de l'identité sociale et culturelle" (article 2.b) et "Des dispositions devraient être adoptées pour préserver les langues indigènes des peuples concernés et promouvoir le développement et la pratique de ces langues" (article 28.3) ; et protégée par la loi anti-discrimination n° 20. 609 : "Discrimination arbitraire lorsqu'elle est fondée sur des motifs tels que la race ou l'origine ethnique, la religion, la langue, la maladie ou le handicap" (Art 2) ; et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, où il est question de l'interdiction de l'assimilation forcée : "Toute forme de propagande visant à promouvoir ou à inciter à la discrimination raciale ou ethnique à leur encontre" . Pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle est, avant tout, un principe fondamental des droits de l'homme.
4) Les expressions de Teresa Marinovic ont généré une incitation à la haine raciale et le dénigrement de secteurs considérés comme vulnérables, tant au Chili qu'au niveau international : cela touche les femmes, les personnes âgées et les peuples indigènes. De plus, dans le cas de ce dernier groupe, ils ne sont pas seulement des sujets de protection et de promotion spéciales, mais ils ont aussi des droits collectifs garantis précisément par des conventions, des traités et des déclarations ratifiés par l'État du Chili.
5) J'exprime également ma solidarité avec la présidente du conseil de la Convention constitutionnelle, la Lamngen Elisa Loncon Antileo, qui a également été victime de discrimination raciale et de menaces à son intégrité. Cela doit cesser maintenant !

Nous appelons le public à condamner ces événements, et à dénoncer toute expression qui incite à la discrimination et à la violence contre les groupes et les individus vulnérables.

Les Mapuche se respectent !
Machi Francisca Linconao Huircapan,
Constituante mapuche.

traduction carolita d'une déclaration parue sur Mapuexpress le 20/07/2021

Machi constituyente Francisca Linconao rechaza violencia de ultraderechista Teresa Marinovic

Machi constituyente Francisca Linconao rechaza violencia de ultraderechista Teresa Marinovic

"El poder hablar en la lengua materna, es ante todo, un principio básico de Derechos Humanos. Las expresiones de Teresa Marinovic han generado incitación al odio racial y denigración a sectores ...

https://www.mapuexpress.org/2021/07/20/machi-constituyente-francisca-linconao-rechaza-violencia-de-ultraderechista-teresa-marinovic/

incitation a la haine raciale