par Mongabay Latam le 8 juillet 2021

Les scientifiques et les experts en conservation proposent la mise en place de corridors biologiques ou de corridors de conservation comme alternative pour faire face à la fragmentation des écosystèmes.

Certaines espèces, comme les jaguars, ont besoin de très grands espaces pour survivre. Par conséquent, bien que ces félins puissent vivre dans certaines zones naturelles protégées spécifiques, ils doivent généralement dépasser ces limites, en suivant des itinéraires qui les mènent vers d'autres parcs et ainsi entrer en contact avec d'autres familles de jaguars. Pourquoi est-il important d'entrer en contact avec d'autres populations de jaguars ? Car de cette manière, ils peuvent se reproduire entre différentes familles et non entre membres de leur groupe, ce qui garantit une descendance génétiquement plus forte et moins exposée, par exemple, aux maladies et, à long terme, à la disparition d'une famille.

Ces longs chemins reliant des zones naturelles protégées sont connus sous le nom de "corridors biologiques" et leur conservation est essentielle pour assurer la vie d'une grande variété d'animaux, notamment ceux qui sont menacés d'extinction.

Certains corridors biologiques peuvent se situer à l'intérieur d'un seul pays, comme le corridor biologique Urugua-í - Foerster en Argentine, qui réunit deux parcs naturels de la province de Misiones : le parc provincial Urugua-í et le parc Horacio Foerster (VIDEO). Grâce à la récupération de ce corridor, par exemple, avec l'aide de propriétaires privés qui ont travaillé à la régénération d'un secteur entier de la forêt atlantique, la faune et la flore indigènes - comme les ocelots, les jaguarundis, les corzuelas, les quartuzúes et les pitangas - sont revenues sur quelque 25 000 hectares qui étaient auparavant consacrés à l'agriculture et à l'élevage de bétail.

Mais les corridors peuvent également se situer entre deux pays, c'est-à-dire être binationaux, comme le corridor de conservation Vilcabamba-Amboró entre le Pérou et la Bolivie. Ils peuvent aussi s'étendre sur plusieurs pays, comme dans le cas du corridor biologique méso-américain, créé en 1997 par les gouvernements des pays qui composent la région méso-américaine : Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama et Mexique.

Y a-t-il plus de corridors biologiques en Amérique latine ?

Oui, et plusieurs d'entre eux ont été officiellement établis. En Équateur, le couloir de connectivité Sangay-Podocarpus est devenu le premier de ce pays en mai 2021. Il couvre 567 097 hectares et relie deux zones protégées : le parc national Sangay et le parc national Podocarpus, dans le sud-est du pays.

Ce corridor biologique abrite des forêts montagnardes et des zones humides, des ruisseaux avec des chutes d'eau et de grandes rivières qui permettent le passage des animaux et des plantes entre les deux parcs nationaux.

Il existe également le corridor biologique AmistOsa au Costa Rica, créé en 2010 pour relier les montagnes du parc international de La Amistad (PILA) - en passant par des territoires indigènes, ainsi que par le parc national de Piedras Blancas, la zone humide de Térraba-Sierpe et la réserve forestière de Golfo Dulce - au parc national de Corcovado sur la péninsule d'Osa.

En Bolivie, il existe plusieurs corridors biologiques naturels qui, bien que n'ayant pas de reconnaissance légale, fonctionnent comme tels car ils ont été pris en compte dans la gestion de certaines zones protégées. L'une d'entre elles, par exemple, est celle qui a été établie par la création de zones protégées locales qui relient la forêt sèche de Chiquitano à l'Amazonie et à la pampa de Beni.

Ce corridor de conservation commence par le parc national Noel Kempff Mercado, se poursuit avec la réserve San Ignacio récemment créée, et continue avec le parc municipal de Concepción et Copaibo pour rejoindre la réserve de faune du Río Blanco y Negro.

Des propositions sont également en cours pour protéger certaines espèces en particulier, comme le corridor du jaguar, qui s'étend du Mexique à l'Argentine, et qui vise à assurer la conservation de 30 paysages prioritaires sur le parcours du grand félin des Amériques.

Le lien entre les zones protégées n'est pas seulement essentiel sur terre. Les scientifiques qui étudient les processus de migration des espèces marines espèrent protéger un corridor reliant la réserve marine des Galápagos en Équateur et le parc national de l'île Cocos au Costa Rica, qu'ils appellent la MigraVia.

Quels avantages ces corridors biologiques offrent-ils ?

Leurs principaux objectifs, comme nous l'avons dit au début, sont de maintenir la diversité biologique, de réduire la fragmentation des habitats et d'améliorer la connectivité entre les paysages et les écosystèmes.

L'image aérienne du corridor Urugua-í/Foerster montre les différentes étapes de la reforestation des zones laissées par les activités agricoles et d'élevage. Photo : Roberto Simonetti / Conservation Argentina.

Ils maintiennent également la continuité des processus biologiques, c'est-à-dire qu'elle permet aux animaux de se disperser et d'atteindre des endroits beaucoup plus éloignés de celui où ils sont nés. De cette manière, les extinctions locales de nombreuses espèces sont évitées.

Les corridors biologiques empêchent également la consanguinité, un problème causé par l'accouplement d'animaux apparentés.

C'est pourquoi la déclaration officielle de corridors biologiques, tels que Sangay-Podocarpus en Équateur, peut profiter aux espèces emblématiques de la région, telles que l'ours à lunettes, le cerf de Virginie, le puma, le jaguar, le condor et l'aigle des Andes, qui peuvent désormais se déplacer sans perturbations majeures sur de vastes territoires qui étaient auparavant menacés par l'expansion agricole et les établissements humains.

traduction carolita d'un article paru sur Mongabay latam le 8 juillet 2021

¿Qué son los corredores biológicos y por qué son clave para salvar la biodiversidad en el mundo?

¿Qué son los corredores biológicos y por qué son clave para salvar la biodiversidad en el mundo?

Hay especies como los jaguares que necesitan de espacios muy amplios para sobrevivir. Por lo tanto, si bien estos felinos pueden vivir en algunas áreas naturales protegidas específicas, lo usual es

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