Prisonniers

Publié le 18 Juin 2013

Prisonniers

Si j’étais magicien,

à l’aide de ma baguette magique

j’effacerais un à un,

les barreaux d’injustice,

dessinant leur absence,

du bas jusqu’en haut,

d’un geste lourd précis et beau,

puis j’allumerais sur ta bouche

un sourire radieux

avec une bouche en coin,

j’accrocherais tes jambes

autour de ton cou

et te dirais : cours dans les bras de l’amour.

……………..Mais je ne suis pas magicien

Si j’étais un artiste,

je dessinerais un ciel,

au milieu une porte,

que j’ouvrirais bien grande.

A l’aide de mon pinceau

au loin un arc-en-ciel

inonderait l’horizon

de son aura d’espoir.

Arceau passeur de rêve,

atteignant sans histoire

l’avenir moins sombre,

d’un pas sautillant,

comme celui d’une ronde,

tes jambes danseraient,

te menant au bon port,

celui des aimants.

…………..Mais je ne suis pas artiste

Si j’étais écrivain,

dans un récit narratif,

j’effacerais le mot prison

de tous les dictionnaires,

j’effacerais aussi

le mot mur,

le mot barbelé,

le mot injustice,

tout en précisant bien haut,

en lettres de sans,

que jamais sur la terre

des mots synonymes

ne les remplacent en vain.

………Mais je ne suis pas écrivain

Prisonniers

Je suis ce que je suis,

j’écris les mêmes mots

en les mariant en blanc,

les unissant de propos

qui se donnent la main

autour de mes pensées.

Je ne sais si leur force

imprime dans les têtes,

les miennes si profondes,

ainsi que leur serment.

Je ne sais si un être

tout imprégné d’amour,

à un pouvoir quelconque

sur les pouvoirs en cours,

si l’espoir peut fleurir

dans un message si beau,

signé de larmes rebelles

scellant une amitié trop belle,

entre la liberté et la privation.

Prisonniers

Je ne suis pas l’aigle,

majestueux,

gagnant la latitude

à grands coups de ses ailes.

Il plane en courant l’air chaud,

scrute le sol au loin,

voit si sur cette terre

la vermine croît soudain.

Il peut au creux des serres

broyer l’avenir

d’un rat qui pensait bien,

fuir en catimini,

les traces d’immondice

laissées dans un caniveau,

car il fut complice

d’un odieux complot.

Je ne suis pas l’aigle.

J’écris seulement les mots

à sa place de là-haut,

pour tomber les barreaux,

que la justice triomphe,

se dessine sur les lèvres

des sourires ravis,

que cessent les souffrances,

afin qu’un jour peut-être,

les prisonniers

entourés d’un amour confiant,

pour toutes chaînes au cou

finissent leur parcours.

……Non, je ne suis pas l’aigle.

Il est mon messager

qui porte ce jour-ci

le message que voici :

Prisonniers

Un pétale blanc

Accroché au barbelé

Pureté sacrifiée.

Un pétale blanc

Transpercé en son cœur

Goutte de sang

Qui pleure de malheur

Accroche au cou du monde

Une perle d’injustice

Sur un collier de fer

Rouillant d’éternité.

A tous les prisonniers politiques du monde

Carole Radureau (18/06/2013)

! Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
MAGNIFIQUE TON POEME!!! et belles illustrations!! Il te faudra un jour, penser à les publier!!! BISOUS FAN
C
Bonjour Fan,<br /> <br /> C'est gentil de venir me dire de belles choses sur mes écrits.<br /> Mais pour l'édition, c'est vrai que j'aurais de quoi en remplir plusieurs volumes mais j'ai pris ma décision de laisser ces anars-poèmes vol-au-vent, je n'ai pas envie de les voir enfermés dans un livre (pourtant j'aime les livres) et je souhaite que chacun prenne ce qu'il veut, qu'on les traduise et porte aux prisonniers qui en ont besoin comme c'est le cas pour Alberto Patishtan par exemple, puis ensuite advienne que pourra.<br /> C'est en lisant un recueil de poèmes d'un de mes amis poète que j'ai eu cette pensée et je trouve que la toile rend les poèmes attrayants car on peut les illustrer comme on veut ce qui n'est pas toujours le cas des volumes.<br /> <br /> Voilà voilà ma petite Fan, j'espère que tu n'as pas trop chaud.<br /> <br /> Bises<br /> <br /> caro