La poésie-torrent

Publié le 17 Juin 2013

La poésie-torrent

Je la rencontrais au détour précipité

d’un torrent de montagne

aux eaux tourmentées.

Était-ce au cœur du Borne qui de la chaîne des Aravis

déroule son cours inégal et romanesque,

aux accents bucoliques et sauvages,

nous régalant par la chanson de son eau ?

Il pouvait parfois se montrer impitoyable

et déverser sur les hommes ses eaux boueuses sans pitié.

Ma poésie lui emprunta sa plume de fougue,

d’inégalité dans le flux des propos,

sa marque ondine futile et minérale en duo.

La poésie-torrent

Était-ce au cœur du Giffre au bruit cristallin

qui prend sa source dans un cirque au nom digne d’un poème :

le cirque du bout du monde ?

Mes mots alors ricochèrent sur ses rochers,

arrosés par le débit important,

sur lesquel les canots déboulaient chaque jour,

puisant dans la nature si belle des phrases parées d’amour,

mirant au fond, là-bas le fer à cheval rebelle.

Si la muse torrentielle un jour à l’onde goûta,

je sais qu’elle y trouva à inonder mes récits,

car depuis je ne cesse d’épuiser son débit,

La poésie-torrent

qui tel le Valira dans son Andorre natale,

roule les pierres de son lit d’une force inégale.

Berceau des truites fario, pour y puiser de l’eau,

il fallait être musclé, téméraire et futé.

La nuit sa musique était si puissante qu’elle endormait

les neurones tel un coup de massue.

Je n’ai jamais vu depuis un lieu où la nature

sauvage et verdoyante,

se marie aussi bien avec les pierres des maisons,

bercée par l’univers de montagne et déjà d’espagnole raison.

Mais c’est une autre histoire que je vous conterais,

au long de mes chemins de traverse et de pierre,

révélés par une poésie qui ne cesse et ne s’altère,

qui toujours se désaltère au cours d’une onde pure.

Carole Radureau (15/06/2013)

! Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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