Indonésie / Malaisie : Les bajau

Publié le 3 Octobre 2013

Les bajau

Groupes ethniques de nomades des mers qui vivent sur les côtes du Brunei, d’Indonésie et de Malaisie et des Philippines.

En Indonésie ils vivent principalement sur les côtes du Sulawesi.

Population : environ 200.00 (mais les chiffres sont controversés)

Autres noms : badjo (se dit badjio)

Ils se nomment entre eux : « sama »

Langues : bajau, du sous-groupe dit « sulu-Bornéo, des langues Sama-Bajaw (langues austronésiennes)

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Indonésie / Malaisie : Les bajau
Indonésie / Malaisie : Les bajau

Leur mode de vie nomade est en sursis et menacé de disparition comme celui des peuples indigènes en général dans le monde.

Leur histoire est assez mystérieuse. Une chose est avérée, c’est qu’ils sont les derniers témoins des vagues de migrations venant d’Asie septentrionale ayant peuplé d’Asie du Sud-est puis ensuite l’Océanie il y a des millénaires. Ils étaient des adeptes du troc mais conservaient des contacts limités à ce troc avec les voisins.

Religion

Musulmane et animisme

Ils avaient un dieu unique Setan qui dispensait le bien et le mal.

Le chaman peut être une femme et tient de multiples rôles : médecin, invocateur d’esprits des morts, autorité morale de la tribu, sage-femme. Les contacts avec les étrangers passent par le chaman.

Considérés comm des sorciers et des jeteurs de sort ; ils sont mis à l’écart de la population ordinaire.

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Histoire du tsunami racontée par François-Robert Zacot, ethnologue.

Océan Indien, il y a 500 ou 1 000 ans. La mer plutôt calme s'agite légèrement puis frénétiquement. Soudain, une immense vague s'élève, se dirige vers le rivage et s'écrase brutalement là où vit le peuple badjo. Le raz de marée bouleverse leur destinée. Ce cataclysme les conduit à l'exode. Alors durant des siècles ils traversèrent les mers de pays et continents : la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines, et allèrent jusqu'en Australie du Nord... Nomades, leur mystère demeurait intact.

Indonésie, il y a vingt ans. Ma première mission ethnographique en Indonésie parmi les Badjos, nomades de la mer, prenait fin. Je désespérais de connaître l'histoire de ce peuple mystérieux dont je partageais la vie depuis deux années. C'est dans une pirogue qu'un mbo («vieil homme») me légua cette histoire et me fit découvrir une réalité culturelle fascinante : ce mbo n'avait pas le droit de raconter l'histoire. Seuls les chamans, rituellement, pouvaient le faire. Il devait tenir secret ce drame où les Badjos furent victimes d'un tsunami. Le mbo raconte : «Une grande vague, immense, nous sommes restés sept jours et sept nuits dans l'eau, sans boire ni manger...» Leur mode de vie nomade commença, et l'exode aussi. Ce «secret» est confirmé par un conte badjo (Ikiko) qui indique les mêmes choses, symboliquement : «Deux frères jumeaux partent en mer et désobéissent à leur mère en emportant la théière en terre. Celle-ci se brise. Rejetés par leur mère, ils n'ont qu'un but : mourir. Dans leur exode, sur mer, ils livrent une bataille inégale, face aux Tobelos, marins redoutables coupeurs de têtes. L'aîné meurt. Plus tard, le frère cadet, qui avait refusé de revoir sa mère, décide de lui rendre visite accompagné de sa femme et de ses enfants. Lorsque sa mère malade de tristesse l'aperçoit, elle l'entoure de ses bras, lui demande pardon et meurt.» Tel est le thème, simple, de l'histoire des Badjos. Appelé Ikiko, le récit, chanté, provoque les pleurs des adultes tant les valeurs culturelles et émotionnelles d'un peuple y sont célébrées. Mais il y a plus : Ikiko est une berceuse que les grands-mères chantent pour endormir leurs petits-enfants. En fait la référence au tsunami est constante.

La suite

http://frzacot.over-blog.com/

Indonésie / Malaisie : Les bajau
Mode de vie
Pêche et esprit nomade

Ils sont dénommés les « gitans de la mer » et je trouve que cela leur va bien. Derniers hommes libres, ils ne restent jamais bien longtemps à leurs petits ports d’attache constitués de maisons sur pilotis. Leur philosophie nomade est complètement aux antipodes de l’esprit du capitalisme.

Les fourmis dans les jambes leur prenant ils embarquent leur matériel, femmes et enfants dans les pirogues (leppa) qui sont fabriquées avec grand art selon les méthodes traditionnelles à l’aide de bois de palapi (mengkulang palapi ou heriteria javanica de la famille des sterculiacées).

L’abattage de bois leur est autorisé sur des îles qui appartiennent à des propriétaires qu’ils aident à se débarrasser de leurs arbres à des fins souvent agricoles.

Ces pirogues ne contiennent ni vis ni écrous, juste des chevilles en bois et de la colle servent à l’assemblage des planches. Et c’est parti pour le ponka, l’expédition de pêche.

Le fond des pirogues est doté d’une sorte de trappe qu’ils ouvrent pour coller leur oreille à la surface de l’eau. Ils écoutent les bruits émis par les poissons mais également les mouvements sismiques qui agitent le fond de l’océan. Ainsi ils ont entendu venir le tsunami de décembre 2004 et ils ont même donné l’alerte et conseillé des touristes de quitter les lieux.

Mais la pirogue est bien plus qu’une simple embarcation. Elle est un lieu de vie qu’il faut protéger et bichonner, une marque d’identité aussi. D’ailleurs ils attribuent des pouvoirs surnaturels à ce bateau.

Mais les canots ne sont pas faits pour naviguer sur des mers démontées.

Aussi ont-ils de petites maisons sur pilotis qui sont des abris construits juste à côté des sites de pêche pour se protéger dès que la tempête menace.

Les enfants sont de vrais petits poissons et cela est nécessaire, passant leur temps sur le canot et très vite dans l’eau.

Dès l’âge de 3 jours, le nourrisson est mis à l’eau et il deviendra vite un excellent nageur.

Les plongeurs adultes peuvent descendre à plus de 70 mètres de fond, ils ont une très bonne connaissance du milieu. Les femmes plongent également pour pêcher y compris quand elles sont enceintes.

Indonésie / Malaisie : Les bajau
Indonésie / Malaisie : Les bajau

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La pêche

Ils pêchent des mollusques, des poissons variés, des pieuvres parfois et des concombres de mer.

Le produit de la pêche sert à leur alimentation et à être vendu.

Dans l’eau un filet flotte à l’aide d’une sorte de bouée et chacun en remontant y plonge son butin.

Les concombres de mer ou holothurie sont des animaux marins au corps mou et oblong, à la peau rugueuse qui possèdent un cercle de tentacules autour de la bouche.

Ces holothuries mises à sécher sont vendues en grande quantité pour alimenter les marchés chinois, japonais ou de Hong kong. On leur achète l’équivalent de 25 euros le kg et ils seront revendus hors de prix. Les holothuries se consomment crues ou en potage et ceux qui sont séchés vont servir à alimenter le marché pharmaceutique et cosmétique chinois.

Les bajaus ne mangent que du poisson et aucune autre protéine animale . Ils complètent avec du riz et des fruits trouvés dans la jungle.

Un mode de vie compromis sur le long terme

Dans les années 80, les peuples ont subi une tentative de sédentarisation de la part du gouvernement indonésien afin de les faire entrer dans le moule de la civilisation. A cette époque, des bajau préfèrent brûler leur habitation à terre que de l’habiter. Certains cèdent au mythe du développement et puis déchantent très rapidement

Certains ont décidé de poursuivre leur mode de vie maritime ancestral, vivre sur l’eau sans se laisser attirer par les sirènes de la sédentarisation. Cela ne fait pas le jeu du gouvernement mais qu’à cela ne tienne les bajaus ont bien conscience que d’envoyer leurs enfants étudier à l’école peut permettre à ces derniers ensuite de choisir un mode de vie qui leur convient et pour quelques uns, le désir de venir renforcer les traditions de leur communauté, défendre les droits de leurs parents et leur permettre de vivre encore selon leurs coutumes. L’éducation alors n’est pas une ennemie et ils l’ont bien compris même si parfois les enfants sont plus tentés de partir avec les parents pour une ponka.

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Indonésie / Malaisie : Les bajau

Reportage photo de Patrick Blanche

ICI

Lectures pour ce peuple :

de F.R Zacot

Peuple nomade de la mer

Les badjos d’Indonésie ICI

Un autre regard sur le monde ICI

Sources :baliautrement, le bâton de parole, wikipédia

Le magnifique reportage qui m'inspira et sur lequel vous en saurez plus

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #Indonésie, #Bajau

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