En décembre dernier, le Congrès, dominé par le Parti National au pouvoir, a voté la destitution (illégale) des quatre des cinq juges de la Cour Suprême ayant voté, deux mois auparavant, l’inconstitutionnalité des “ciudades modelos” (“villes-modèles”), ou “charter-cities”, également baptisées Régions Spéciales de Développement dans les réformes (in)constitutionnelles entreprises début 2011, puis Zones d’Emploi et de Développement Economique (ZEDE) dans la loi organique approuvée en juin 2013. Conçues par l’économiste américain Paul Romer, les “charter-cities” se définissent comme des espaces urbains dotés d’une juridiction, d’un système d’administration public et d’un régime fiscal autonomes, et de la faculté de contracter des dettes et signer des accords internationaux en matière de commerce et coopération – bref, de véritables enclaves soustraites à la souveraineté nationale, sortes de zones franches 2.0 dont les emplacements seraient projetés, l’un sur la côte pacifique autour du port d’Amapala, les deux autres sur la cote caraïbe – l’un dans la zone d’Omoa, à proximité de Puerto Cortes, l’autre autour de Puerto Castilla, entre Trujillo et la rivière Sico, entre les départements de Colon et Gracias a Dios,zone supposément “inhabitée” qui concentre plus d’une vingtaine de communautés considérées comme “sanctuaire de la culture garifuna” (il s’agit des communautés les moins urbanisées) par l’Organisation Fraternelle Noire Hondurienne (OFRANEH).