Ethiopie : les mursis
Publié le 17 Mai 2013
Autres appellations : Dama, Kalibong, Maritu, Merdu, Meritu, Mun, Mursis, Muruta, Murzi, Murzu, Murzus, Ngabilong.
Le peuple mursi est un peuple qui vit en bordure de la rivière Omo en Ethiopie à la périphérie du parc national de Mago.
C’est un peuple semi-nomade.
Population : environ 10.000 personnes
Dans cette région la chaleur est étouffante, les températures montent à 40/50°. Les saisons de pluie alternent avec les saisons de sécheresse. L’eau est rare et précieuse.
Les Mursis, comme la majorité des peuples locaux, craignent les eaux de l'Omo, car, outre le fort courant et les tourbillons qui décourageraient les meilleurs nageurs, l'épais limon brunâtre de la rivière camoufle les hippopotames, les crocodiles friands de chair humaine et les mauvais esprits.
huttes d'un village et troupeau de zébu © Magda Rakita/Survival
Ils vivent dans des huttes temporaires qui sont fabriquées avec le matériau trouvé sur le terrain : des herbes, de la terre et des branchages bien souvent. La porte est toute petite pour éviter à l’air d’entre dans la hutte, ce sont les femmes qui entretiennent ces dernières.
Agriculture
Les femmes cultivent le sorgho qui est une céréale résistante à la sécheresse et le maïs. Ils cultivent aussi sur les terres fertilisées lors des crues de la rivière qui alors y dépose ses limons.
Les hommes chassent et pêchent et s’occupent du bétail. Les animaux sont fréquents, antilopes, éléphants, girafes, phacochères…..
Ils utilisent encore traditionnellement les arcs et les flèches ainsi que les sagaies mais l’AK47 tend à se substituer aux traditions.
Le lait et le sang de zébu sont les aliments protéinés consommés au quotidien, surtout par les pasteurs. Ils mangent rarement de la viande, les animaux ne sont abattus que lors des fêtes.
Le troupeau de zébu est un patrimoine transmis de génération en génération, il permet également de payer la dot lors
des unions.
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Comme leurs voisins suris (surmas), les enfants apprennent dès leur plus jeune âge à utiliser la technique des peintures corporelles. Ils utilisent pour se faire de la poudre de calcaire mélangée à de l’eau pour obtenir du blanc et de pigments du sol et des minéraux pour obtenir du rouge et du jaune. Ils peignent des formes aux motifs infinis avec leur doigt, ou de petits bouts de roseaux. A l’adolescence, ses motifs deviennent armes de séduction, les guerriers eux, choisissent principalement la couleur rouge pour rappeler le sang de leurs blessures.
Ils sont régis par les dogmes séculaires et des rituels ancestraux
Le peuple mursi est l’un des derniers au monde à utiliser encore le labret qui peut prendre des dimensions impressionnantes selon le statut de la femme : jusqu’à 20 cm de diamètre.
Pour parvenir à insérer cet ornement, il faut vers l’âge de 10 ans, percer la lèvre afin d’y insérer au fil du temps des labrets de plus en plus grands pour élargir l’orifice. Mais pour cela il fauta auparavant extraire des incisives inférieures, opération douloureuse réalisée avec des ciseaux rudimentaires. Les femmes qui portent des labrets ont donc bien souvent leur diction différente à cause de cette extraction.
La taille du labret est un critère de choix pour le montant de la dot à verser par le futur époux, cette dot se payant en bétail principalement.
Cette pratique tend à être abandonnée de nos jours, même s’il est un signe d’élégance et de prestige.
Elles portent des colliers de coquillages ou de perles et elles ont le crâne rasé.
Hommes et femmes ont les oreilles percées et y insèrent des rondelles de bois plus ou moins importantes en taille.
Ils portent des scarifications pour les femmes sur l’épaule ce qui représente une sorte de carte d’identité tribale alors que les peintures mammaires, elles trahissent un désir de plaire.
Les hommes se rasent entièrement le corps, certains s’épilent jusqu’aux sourcils, c’est un signe d’élégance que d’être glabres.
Les scarifications des guerriers sont aussi nombreuses que le nombre de tués, elles sont comme des trophées.
Dans cette partie du monde, même si les huit ethnies de la vallée de l’Omo sont concernées par les mêmes préoccupations par rapport à leur territoire, il existe des guerres quasi permanentes entre groupes.
Les mursi ne s’entendent pas avec leurs voisins, entre autre bodis et hamers qui sont eux-mêmes ennemis et sous la menace des nynagatom.
Malgré tout, ils font exception pour une seule ethnie, celle des kwegu qui sont des chasseurs-cueilleurs pacifistes et paisibles voisins. Comme ils ne possèdent pas de bétail mais que ce dernier néanmoins est important pour la dot qu’il faut verser lors des mariages, les mursis leur procurent les bêtes nécessaires. Ils s’assurent même des transactions qui ont lieu pour les unions. En échange les kwegu , « les maîtres des pirogues » leur fournisse des denrées, des services, du miel, du gibier, l’accès au transport fluvial. Même si l’on peut penser que les kwegu ont un statut de soumis avec les mursis, la réalité est basée sur les intérêts mutuels qui priment par-dessus tout sans porter atteinte à l’identité des deux peuples.
Comme les autres peuples de la vallée de l’Omo, les armes ont fait irruption sur ce territoire lors de la guerre civile au Soudan et dès lors les conflits sont plus meurtriers. Les hommes mursis en toutes circonstances portent sur eux leur fusil, comme une fierté et comme un avertissement.
Les Kwegu dépendent entièrement de la rivière Omo pour leur survie. © Survival
Comme les suris ils pratiquent ce célèbre tournoi. Le but n’est pas de tuer ou de blesser même si les accidents ne sont pas rares mais de prouver son adresse, son courage.
Le tournoi se déroule par éliminations successives de dizaines de concurrents, le vainqueur porté sur les épaules des autres en triomphe pourra ensuite être choisi par une des jeunes filles présentes venues admirer les prouesses viriles des guerriers.
duelling: A bout in progress. (David Turton, 1996)
Les mursis comme d'autres peuples sont concernés par le barrage gilgel gibe III qui est construit sur la rivière Omo.
Leur mode de vie traditionnel serait fortement compromis si des déplacements étaient prévus.
Pour en savoir plus, lire cet article sur cocomagnanville, puis bien sûr, il est conseillé de suivre le déroulement des évènements sur le site de l'association survival.
La vallée de l'Omo et le projet GIBBE III
Caroleone
Sources : wikipédia, survival,