Chili : L'île de Chiloé
Publié le 12 Septembre 2013
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_54e0230a65f82875559af1b70628b4e7_image004.jpg)
L’Ile de Chiloé
Isla de Chiloé
Située au Chili dans la région des lacs (Xe région), dans l’archipel de Chiloé : au sud du Chili, au large de Puerto Montt.
C’est la deuxième plus grande île du Chili (et la 5e d’Amérique du sud), après la grande île de Terre de feu.
Elle est séparée du continent par le canal de Chacao ainsi que le golfe d’Ancud et le golfe de Corcovado, qui tous deux sont des extensions méridionales de la vallée centrale chilienne. Elle mesure 190 kilomètres de long du nord au sud et 55 à 65 kilomètres de large.
Le climat est océanique, humide et frais et il existe peu de différences entre l’été et l’hiver. La partie occidentale de l’île, du côté pacifique est pluvieuse. Elle abrite la forêt valdivienne qui est une des rares forêts pluvieuses. La partie orientale est protégée des pluies par la chaîne de montagnes centrale et son climat est plus chaud et sec.
La population est de 155.000 habitants, les chilotes.
La capitale est Castro
L'île située dans une région, la Patagonie autrefois isolée et inaccessible n'en est pas néanmoins colonisée par les espagnols en 1567. Elle est alors habitée par les chilotes qui sont le fruit du métissage entre les chonos (nomades des mers) et les huilliches (groupe mapuche de la région) qui avaient imposé leur langue : le mapudungun.
Ils étaient alors environ 10 à 12.000 personnes cultivant la pomme de terre, le maïs et la quinoa, pêchant et ramassant les fruits de mer.
L’île de Chiloé est célèbre pour de nombreuses raisons que je vais tenter de vous détailler.
Les palafitos
Ce sont des maisons de pêcheurs en bois peintes de couleurs multicolores et sur pilotis. Les derniers villages palafitos sont situés à l’embouchure du Rio Gamboa et sur le canal de Castro.
A marée haute, le spectacle change: les bateaux abandonnés dansent près des maisons sur pilotis qui se reflètent dans l'eau
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_305b09ef0b4f457a68d4930d90963698_tenaun-church.jpg)
Image église notre dame du patronage de Tenaun
Les églises en bois
Seize d'entre elles sont classées par l'UNESCO au patrimoine de l'Humanité en 2000.
Les églises de Chiloé forment un style architectural unique en Amérique et sont parmi les édifices les plus remarquables de l'architecture chilote. À la différence de l'architecture coloniale espagnole classique, les églises de Chiloé sont entièrement bâties en bois local et font un usage extensif de bardeaux de bois. Elles ont été conçues pour résister au climat océanique humide et pluvieux de l'archipel.
L'archipel compte environ 300 églises et chapelles de bois, sur l'île de Chiloé (150) et les autres îles.
Les églises de Chiloé constituent un exemple unique en Amérique Latine d'architecture religieuse en bois. Elles représentent une tradition initiée aux XVIIe et XVIIIe siècles par des prêcheurs jésuites itinérants, tradition poursuivie et enrichie par les Franciscains au XIXe siècle et qui prévaut encore de nos jours. Ces églises illustrent l'extraordinaire richesse de l'archipel de Chiloé et témoignent de la fusion réussie de la culture et des techniques indigènes et européennes, de la parfaite intégration de son architecture dans le paysage et l'environnement, ainsi que des valeurs spirituelles des communautés.
Voici les noms avec les liens qui mènent directement au détail de chacune d’elle sur wikipédia :
- Église Notre-Dame-de-Lorette (Achao)
- Église Notre-Dame-de-Grâce (Quinchao)
- Église Saint-François (Castro)
- Église Notre-Dame-de-Lourdes (Castro)
- Église Notre-Dame-de-Grâce (Nercon)
- Église Jésus-de-Nazareth (Aldachildo)
- Église Notre-Dame-de-la-Candelaria (Ichuac)
- Église Saint-Pierre-Nolasque (Detif)
- Église Saint-Antoine (Villupuli)
- Église Saint-Charles-Borromée (Chonchi)
- Église Notre-Dame-du-Patronage (Tenaun)
- Église Saint-Antoine (Quemchi)
- Église Saint-Jean-Baptiste (San Juan)
- Église Notre-Dame-de-la-Douleur (Dalcahue)
- Église Notre-Dame-du-Rosaire (Chelin)
Église Jésus-de-Nazareth (Caguach)
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_fbe489a9e4157b3c5dfac472e72a049d_gbpix-photo-12801.jpg)
La sphaigne du Chili
De son nom latin shagnum cristatum c’est une mousse bryophyte de la famille des sphagnacées.
Elle est originaire de Nouvelle Zélande mais surtout cultivée au Chili, en Patagonie et sur l’île de Chiloé.
Elle habite les tourbières et elle est cultivée pour les besoins de l’horticulture, principalement la culture des orchidées.
Sa forte rétention d’eau ainsi que sa forte porosité et son effet antibactérien en font un substrat de premier choix.
On la récolte à la main ce qui préserve l’habitat et favorise le renouvellement. On récolte seulement la partie vivante sur une profondeur de 5 à 30 cm.
La spaigne est un matériau indispensable pour le jardinage dit biologique. Avec la culture des orchidacées elle sert également pour celle des plantes carnivores. Et depuis quelques années on la trouve dans les compositions et créations de murs et tableaux végétalisés.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_438b56_renard-de-darwin-2-300x185.jpg)
Le renard de Darwin
Nom latin : lycalopex fulvipes (Martin 1837)
Famille : canidés
Son statut de conservation UICN : en danger critique d’extinction
Il reste environ 250 renards de Darwin sur Chiloé et 70 sur le continent.
Le renard de Darwin a été découvert par le naturaliste Charles Darwin en 1834. On pensa bien longtemps qu’il s’agissait d’une sous-espèce du renard gris d’Argentine mais en 1990, la découverte d’une population de renards de Darwin sur le continent (dans le parc nahuelbuta) et les analyses génétiques effectuées démontrèrent qu’il s’agissait bien d’une espèce unique.
Il a un pelage brun foncé avec des zones rouges sur la tête et la face.
Ces jambes sont plus courtes que celles des renards continentaux.
Son poids : 2 à 4 kg
C’est une espèce forestière qui habite les forêts humides et tempérées du sud. On ne le rencontre que dans les zones boisées de Chiloé (chiloé national parc) et du continent (nahuelbeta national parc).
Il se nourrit de mammifères, reptiles, coléoptères et invertébrés.
C’est une espèce qui ne s’hybride pas avec les espèces du même genre.
La reproduction a lieu en hiver, la femelle après 2 mois de gestation met au monde des portées d’une moyenne de 5 petits.
Protection
Des lois chiliennes existent depuis 1929 pour la protection des espèces menacées. Certains zoos ont pris en charge des couples de renards pour les développer et les protéger (Temuco zoo au Chili).
Les chiens présents dans les parcs nationaux et aux alentours sont la cause principale de la régression de l’espèce. Les chiens sont interdits d’accès dans les parcs mais ils y entrent avec leurs maîtres et attaquent les renards provoquant des blessures qui leur transmettent des maladies mortelles.
Les pommes de terre de Chiloé
C’est une variété de pomme de terre indigène de l’île de Chiloé. Elle est cultivée traditionnellement par les populations locales descendantes de la culture huilliche (apparentée aux mapuche). Ce peuple consommait la pomme de terre bien avant l’arrivée des espagnols. Ce sont des variétas de la sous-espèce solamum tuberosum sust tubrosum, pommes de terre indigènes de l’altiplano andin de la sous espèce solanum tuberosum subst andigenum.
L’île de Chiloé est considérée comme le centre secondaire de la domestication de la pomme de terre après le centre principal qui est situé à côté du lac Titicaca (entre Pérou et Bolivie).
Il existe une centaine de variétas de cette pomme de terre de l’ile de Chiloé.
Les papas nativas sont très différentes de celles que nous connaissons. De taille modeste, elles prennent de multiples formes et couleurs .
En 1989, le CET (centre d’étude et de technologie) de Chiloé a entrepris la constitution d’une banque de données des pommes de terre de Chiloé. Action qui s’inscrit dans le cadre d’un site pilote sur l’agriculture de Chiloé inscrit dans les « systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial » (SIPAM) lancé par la FAO.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_c1b122d005f0a1b3f966836f327e09ac_chochoca.jpg)
Spécialités culinaires chilotes
La chochoca
La chochoca, appelée aussi chochoyeco, trotroyeco ou trutru, est un mets traditionnel de la cuisine de Chiloé et des Huilliches au Chili, qui consiste en une pâte faite de pommes de terre cuites et de la farine, ou de pommes de terres cuites et de pommes de terre crues râpées et pressées, que l'on fait rôtir, plaquée sur une grande broche en forme de rouleau à pâtisserie, appelée le palo chochoquero.
Préparation
Il existe deux variantes de chochoca selon le type de pâte utilisée, la blanca (blanche) ou de tortilla de pomme de terre et la negra (noire) ou de milcao.
La chochoca blanca est la plus commune, sa pâte est faite à parts égales de farine de blé et de pommes de terre cuites moulues. Elle contient en outre du sel, du saindoux et, habituellement aussi des chicharrones (sortes de rillons). Dans la chochoca negra, on remplace la farine par des pommes de terre crues râpées dont on a exprimé l'eau en les pressant dans un torchon.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_3eef8c0709beff1c243c360df001e17f_220px-milcaos-fritos.jpg)
image : milcaos frits et crus
Le milcao
Le milcao ou melcao, appelé aussi par hypercorrection milcado, est un mets traditionnel de l'île de Chiloé , qui se prépare en mélangeant des pommes de terre crues et cuites et d'autres ingrédients. C'est un élément important du curanto et du lloco, qui apparaît fréquemment dans le folklore chilote, dans des chansons et charades. L'émigration de nombreuses familles de Chiloé vers la Patagonie dans la seconde moitié du XIXe siècle et au cours du XXe siècle, aida à la diffusion de ce plat dans le sud du Chili et en Argentine.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_2f62f1d90f8a000e478f07dbe6bb022a_200px-chapaleles-crudos.jpg)
image chapalele cru
Le chapalele
Le chapalele, ou chapalel, est une spécialité culinaire de la cuisine chilienne, en particulier de la cuisine traditionnelle de Chiloé. Il s'agit de boulettes à base de pommes de terre cuites et de farine de blé. Il en existe des versions salées, qui servent d'accompagnement au curanto et d'autres sucrées, qui se consomment al tomar once, c'est-à-dire au goûter.
chLe curanto
Du mapudungun (langue des mapuche) : "curantü" = pierre chauffée par le soleil
C'est le plat emblématique de l'île. En suivant le tradition, on fait un feu de bois dans une trou creusé dans la terre, puis, on y place des pierres plates à chauffer. On les recouvre d'un mélange de fruits de mer, viandes (poulet, porc), saucisses, légumes et épices. Le tout est recouvert de feuilles de nalca (gunnera) et ça cuit à l'étouffée.
Ce plat s'accompagne des pains de pommes de terre, milcao ou chapalele.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_1fe480818fab41dc0257fa9fc26e7b31_van-rossem-5-big.jpg)
iimage Chile exception (manchots de magellan)
Les islotes de Puñihuil
A 32 km à l'ouest d'Ancud, trois îlots volcaniques abritent des manchots. C'est le seul endroit du Chili où l'on peut voir les manchots de Humboldt et les manchots de Magella
Deux personnalités chilotes
Franco Salas Barquez
Peintre contemporain qui a comme unique thématique la mer et sa férocité.
Il est né à Quellon sur l’île de Chiloé, un petit port de pêche au sud de l’île et il vit à Paris et St Malo en France.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_5354594c79f101b761f0d8b7e31b56c9_foto200220050805231531.jpg)
Image : avec Pablo Neruda
Francisco Coloane
Écrivain né à Quemchi en 1910 et décédé en 2002.
Conteur et nouvelliste qui sans se lasser décrivit la vie australe (Cap Horn, La terre de feu, Le sillage de la baleine, Le passant du bout du monde, Naufrages)
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_51ac83980e18696c7de1003d162e73a1_220px-la-pincoya.jpg)
La mythologie chilote
Il s’agit de la mythologie de l’archipel de Chiloé et qui est vieille de plus de 500 ans et qui est toujours vivante sur l’archipel. Elle fut transformée en syncrétisme et entra alors dans les églises en bois de Chiloé qui sont parmi les plus anciennes d’Amérique latine en représentations des personnages principaux de cette mythologie.
Le mythe de la création est expliquée par une terrible bataille entre deux divinités prenant la forme de serpents de mer géants Caicai-Vilu et Tenten-Vilu (l’eau et la terre).
La pincoya
C’est un personnage féminin de la mythologie aux longs cheveux blonds dont chacun s’amourache au premier regard. Lorsqu’elle danse sur le rivage elle est présage d’une bonne récolte de coquillages selon qu’elle soit tournée ou non vers la mer.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_07de2e011275cf490952d7b7efd02fbc_220px-el-caleuche.jpg)
Le Caleuche (ka-lé-ou-tché)
Il s’agit d’un vaisseau fantôme qui appartient à la mythologie et au folklore chilote. Ce beau vaisseau illuminé sur lequel on entend les bruits d’une fête apparaît et disparaît rapidement sous l’eau. Il est dit que c’est la dernière demeure des personnes noyées en mer. Trois personnes amènent les âmes à bord : la sirena chilota, la pincoya et leur frère le pincoy.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_ef38656e38c80a0affe486ab2615baf6_220px-trauco.jpg)
Le trauco
Créature anthropomorphe de petite taille avec des jambes sans pieds. C’est une sorte de nain qui vit dans les forêts profondes de Chiloé. La femme du trauco est méchante et laide, c’est Fiura.
Le magnétisme du trauco attire les femmes jeunes et d’âge moyen qui ne peuvent se soustraire à son attrait. Il est parfois invoqué pour expliquer les grossesses non désirées ou subies chez les femmes non mariées.
/image%2F0566266%2F201309%2Fob_02843fe8ff9413e31cb092c0bdd87f02_projet-eolien.jpg)
Une lutte à mener
J’essaierais de vous tenir au courant par la suite.
Caroleone
Sources : wikipédia, unesco, chile exception
/http%3A%2F%2Fstop.eolien.offshore.free.fr%2Fimages%2Fstories%2Farticles%2FChiloe_28_10_2011.jpg)
Chiloé, parc éolien délivré sans étude, impact sur les cétacés et les indigènes
Dans sa recherche constante d'énergie, les autorités Chiliennes se sont engagées dans l'approbation de projets énergétiques sans solliciter d'études d'impacts environnementales préalable. Le...