Un socialiste élu par le PCF pour les présidentielles !!!
Publié le 5 Juin 2011
La conférence nationale du Parti communiste français (PCF), réunie à Montreuil depuis vendredi, a voté ce dimanche midi à 63,6% (36,39% contre) en faveur de la résolution proposant aux communistes la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle, couplée à l'accord global qui porte sur les présidentielles et les législatives.
Cette proposition sera soumise au vote des militants dans deux semaines, du 16 au 18 juin. Pour ce faire, la conférence nationale a décidé à 79,9% (20,09% contre) le principe de faire figurer sur le bulletin de vote les noms des trois candidats en lice: André Chassaigne (PCF) et Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre du Front de gauche, et Emmanuel Dang Tran, opposé au Front de gauche. André Gerin choisi lui de retirer sa candidature juste avant le vote de ce midi.
"Nous sommes attachés à ce que chaque communiste puisse s'exprimer avec l'ensemble des options qui ont été portées dans le débat. Le bulletin de vote comportera donc toutes les candidatures déclarées et leurs motivations", explique le texte de la résolution adoptée.
En clôture des débats, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a appelé les militants communistes "à se rassembler autour (du) choix" de la conférence nationale. Nous proposons, a t-il expliqué, de "désigner à l'élection présidentielle pour porter les couleurs du Front de Gauche, bien que nous en soyons la force la plus importante, un candidat qui n'est pas issu de nos rangs, mais qui est Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche... C'est un choix fort, un choix audacieux, un choix courageux. Et j'appelle les communistes à se rassembler autour de ce choix dans la consultation des 16, 17 et 18 juin."
Qu'attendre d'autre de cette direction ?
Les dés étaient pipés d'avance avec la déclaration de Pierre Laurent, le couvercle devrait être mis lors du vote des sections !!
On va s'exprimer certes, mais dans quel but !!
On est cocos et on connait bien la chanson : susciter l'expression des communistes afin de mieux la bafouer.
Comme des moutons de panurge, exprimons-nous camarades dans nos sections, continuons de suivre un appareil moribond et famélique qui courre après le PS depuis des décennies et pourrait bien l'avoir déjà rattrapé avec son bouffon Mélenchon!!
André Chassaigne, quelle idée as-tu eue d'aller te présenter avec le front de gauche ?
Ne crois-tu pas que tu aurais pu ouvrir un grand espace de liberté aux communistes en présentant une candidature franchement communiste ?
Tu étais le seul à pouvoir le faire à mes yeux et à présent que nous reste t-il ?
Caroleone
Front de gauche
Le coprésident du Parti de gauche voudrait bien être rapidement fixé sur la place que lui proposent les communistes.
«Je ne suis pas plus pressé d’être candidat que le Christ sur la croix », déclarait Jean-Luc Mélenchon lors de ses vœux à la presse, en janvier. Mais, cinq mois plus tard, le coprésident du Parti de gauche voudrait bien être rapidement fixé sur la place que lui proposent les communistes dans la campagne électorale. Partisan d’« accélérer » la procédure de désignation du candidat commun à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon ne s’était résigné que contraint et forcé à un calendrier des communistes qu’il trouvait déraisonnablement long. Les communistes sont « les meilleurs analystes de leur propre rythme », avait-il déclaré (l’Humanité du 11 avril). Rassuré par la position du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, début avril, en faveur de sa candidature à la présidentielle dans le cadre d’un « accord global » incluant les législatives et un dispositif collectif de campagne, Jean-Luc Mélenchon sait pourtant que rien n’est acquis avant le vote des militants communistes, les 16, 17 et 18 juin. « J’ai fait mon devoir, tout ce que j’ai pu et je suis à deux doigts d’y arriver », confiait-il dans le Figaro du 25 mai. « Après, s’ils ne veulent pas de moi, c’est OK, mais on sera tous cassés. » Alors que sa désignation éventuelle fait l’objet de débats internes au Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon retient son souffle. Et tâche de s’abstenir de tout propos qui pourrait froisser des militants communistes à fleur de peau. Le candidat à la candidature pour le Front de gauche a ainsi décliné notre demande d’entretien, hier : « Jean-Luc n’est pas engagé dans une primaire avec les autres candidats communistes », justifiait son entourage. Son soutien à l’intervention militaire en Libye, ses prises de position en faveur de la fin du nucléaire civil et son style très personnel de campagne entretiennent le doute, voire l’hostilité d’une partie des militants qui lui préfèrent le député communiste André Chassaigne. Mais, pour beaucoup (la majorité ?), la candidature de Jean-Luc Mélenchon serait incontournable, ne pas le désigner revenant à faire éclater le Front de gauche. Chantage inacceptable, dénoncent les uns. Candidature de « raison », disent les autres. Aux adhérents de décider.
Front de gauche
Mercredi 1er juin, le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire se sont mis d’accord sur le programme populaire partagé que portera leur candidat commun en 2012.
«L’humain d’abord. » Tel est l’intitulé du programme populaire partagé et élaboré par les trois partis politiques du Front de gauche, le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire. Après la tenue de multiples forums à thèmes à travers toute la France, les propositions de ce programme constituent la synthèse de ce qui fait accord entre les trois formations.
Pour Francis Parny, dirigeant national du PCF, « c’est un bon programme » qui, non seulement, « s’inscrit en rupture avec la politique libérale de Nicolas Sarkozy » mais, à la différence d’autres forces à gauche comme le PS ou Europe Écologie-les Verts, « se donne les objectifs et les moyens politiques d’une véritable alternative de changement ». Avec le rétablissement des 35 heures, la retraite à 60 ans, le smic brut à 1 600 euros, l’instauration d’une échelle des salaires de 1 à 20 par entreprise… « Les questions sociales » sont au cœur de ce projet, explique Francis Parny qui poursuit : « En se donnant pour objectif de reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers, nous nous donnons les moyens de notre projet politique. »
Ce que confirme François Delapierre, responsable du Parti de gauche : « Avec ce programme, nous donnons un horizon gouvernemental aux luttes sociales et écologiques qui se heurtent aujourd’hui aux logiques libérales. » Ainsi, ce programme propose « un pôle public financier » pour favoriser l’investissement et l’emploi, une réforme de la fiscalité qui augmente la participation du capital et des revenus financiers à l’effort national, une redéfinition du rôle de la Banque centrale européenne (BCE) qui abonderait « un fonds de développement social, solidaire et écologique européen ». Ce dernier aspect indiquant que le Front de gauche, comme le précise son programme, entend « s’affranchir du traité de Lisbonne » pour changer le cœur de la construction européenne. Pour en finir, en quelque sorte, avec la concurrence libre et non faussée.
Autre aspect innovant, la planification écologique. Le Front de gauche préconise la mise en place d’un « plan de transition écologique réintroduisant la maîtrise publique de l’énergie et promouvant des investissements publics conditionnés aux critères écologiques, sociaux et démocratiques ». Et sur le nucléaire ? Il n’y a pas d’accord, si ce n’est sur la nécessité d’un débat public portant sur les alternatives. Débat que le Front de gauche propose de clôturer par un référendum. Enfin, comme le dit Alain Faradji, de la Gauche unitaire, « la souveraineté populaire est centrale dans ce projet » avec, par exemple, la convocation d’une assemblée constituante pour une VIe République qui « élargirait la démocratie des lieux de travail aux institutions », le rétablissement de la proportionnelle aux élections et l’abrogation de la réforme territoriale.
Pour les formations du Front de gauche, ce programme, qui sera porté par les candidats communs à la présidentielle et aux législatives de 2012, est soumis au débat et, selon les auteurs, à l’enrichissement des citoyens. Des ateliers législatifs seront mis en place pour transformer chacune des mesures préconisées en autant de propositions de loi.