Un peuple à aimer *
Publié le 9 Février 2013
Je n’ai aucun peuple à aimer, non, j’en ai un millier
Je vais sur les chemins nus pieds marchant sur les tessons
L’errance en moi porte son prénom
Je n’ai pas de racines profondes à sauvegarder
Je vais sur leurs terres mon bâton à fouir à la main
Comprendre pourquoi le manioc est planté et sert à la vie
Point de glace pour refléter mes vérités
Vérifier mes données
Je me sers de leur lune et de son miroir d’opale veloutée
J’aime fouiller dans leurs géographies de vie ancienne
Remonter les cours d’eau pagayant les courants
A rebours du temps longeant les côtes des tourments
Ils sont ceux d’en bas pour les civilisés
Pour moi ils sont ceux d’en haut
Les maîtres de la sagesse ils sont les premiers
Je danse avec eux sans tabous garder
Au son du tambour les corps libérés vivent pleinement
Leur liberté ne porte aucun prix, elle n’en a pas
Les barrières sont tombées en tombant les habits
J’aime leur vie qui ne se pose pas de questions
Seules celles qui méritent raison
J’allumerai pour les peuples l’étoile la plus belle
D’un ciel dégagé aussi pur que leurs cœurs
Et quand un jour je poserais mes valises
Mon corps sans demeure reposera je le sais
Dans un hamac tressé épousant mes dérives
Enveloppant d’une tendresse alors retrouvée
Son empreinte naturelle m’offrira à jamais
Un peuple à aimer pour l’éternité
Carole Radureau (09/02/2013)
Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons
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