Troisième offensive officielle contre la Otra campana au Chiapas
Publié le 26 Février 2011
Note d'info n° 6 sur les attaques contre La Otra Campaña, 25 février 2011.
(Bien obligé de changer l'intitulé : ces attaques se multiplient et
s'étendent géographiquement.)
Source : "La Jornada" du 25 février 2011, article de Hermann Bellinghausen.
L'auteur intitule fort justement son article : "Troisième offensive
officielle contre La Otra Campaña au Chiapas".
Cette fois-ci, ce sont seize membres du Conseil autonome régional de la
zone côtière du Chiapas (CARZCC) qui ont été arrêtés mardi dernier (22
février) dans les environs de Tonalá, non loin de la côte du Pacifique et
de la limite avec l'État d'Oaxaca. Parmi eux, des pêcheurs et des paysans
d'au moins cinq communautés (La Central, Joaquín Amaro, El Carmen,
Mapastepec et Tonalá), et des avocats du Centre de droits humains Digna
Ochoa. À six heures du soir, treize étaient libérés, mais les trois jeunes
avocats, eux, ont été transférés, à ce qu'il semble, à la prison d'El
Amate.
Le CARZCC, dit l'article, "soutient une importante résistance régionale
contre les abus gouvernementaux".
Jeudi après-midi, le CARZCC a réalisé une manifestation à Tonalá, devant
les locaux judiciaires du district Isthme-Côte, pour demander la
libération de ces nouveaux interpellés ; à la tombée de la nuit, la
manifestation a continué jusqu'à la sortie de Tonalá pour bloquer
brièvement la circulation sur la route Panaméricaine.
Les arrestations du 22 se sont produites après une manifestation
comprenant elle aussi un blocage de la Panaméricaine ; elle regroupait
"trois cents compañeros du CARZCC qui manifestaient contre les
déplacements [de population], les agressions et les emprisonnements dans
la région et en solidarité envers nos compañeros de San Sebastián Bachajón
et Mitzitón, avec qui nous partageons des sentiments de fraternité". Vers
seize heures, les manifestants ont levé leur barrage, parce qu'allait
avoir lieu à Tonalá un dialogue avec des représentants du gouvernement.
C'est une heure plus tard, alors que les délégués au dialogue rejoignaient
leurs communautés respectives, qu'ont eu lieu les arrestations. Plus de
cinquante personnes ont été arrêtées de façon indiscriminée, puis les
femmes et les enfants ont été relâchés, voire jetés des camions.
Les garanties des détenus n'ont pas été respectées, et il a été fait
obstacle à leur défense, poursuit le CARZCC. Les trois qui restent
emprisonnés sont sous le coup d'accusations graves : attaque contre les
voies de communication [pour le blocage routier ; notons qu'au départ, ce
délit consistait uniquement en des actes graves et définitifs comme faire
sauter une voie de chemin de fer ou un pont], émeute et conspiration.
On veut criminaliser les défenseurs du Centre Digna Ochoa, conclut le
Conseil, "en tant que principaux représentants du mouvement", alors que
leur fonction "a été de protéger les garanties des communautés".
(Note d'el Viejo.)