Tels les animaux malades de la Peste...

Publié le 15 Novembre 2010

Les pays malades de l’euro

 

 

 

 

Un mal qui produit la misère,
Mal que les banquiers pour leurs affaires,

Inventèrent pour voler les états de la Terre
L’euro (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux peuples la guerre.

 

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés

A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul labeur n’excitait leur économie,
Ni industrie, ni commerce ne rivalisaient
Les productions de l’Asie.


Les voisins se querellaient,

Plus d’amitié, partant plus de démocratie. 

L’Allemagne tint conseil, et dit : « Mes chers amis,
Je crois que la Banque a permis

Pour nos péchés cette infortune ;


Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du mondial courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :


Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence
L’état de notre conscience

 

 

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
J’ai vendu force machines,

Pour que tout vous arrive de Chine.


L’euro fort ? Nul problème,

Ils les achètent tout de même.
Il m’est même arrivé de trahir le traité
par lequel je vous ai enfermé.


Je me dévouerai donc, s’il le faut : mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :

Car on doit souhaiter, selon toute justice,
Que le plus coupable périsse.


  Sire, dit le Français, vous êtes trop bon Membre ;
Vos scrupules vont bien troubler vos élections.
Eh puis ! Ruiner Grèce, Espagne, « pigs » états Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, Angéla,
En les annexant, beaucoup d’honneur ;Et quant au traité, l’ont peu dire
Que votre peuple méritait de dominer
Ce chiffon de papier par lequel les faibles
Se croient sujets d’un chimérique empire. »
Ainsi dit le français ; et flatteurs d’applaudir.


On n’osa trop approfondir

De la Belgique, ni de l’Autriche, ni des autres puissances
Les moins pardonnables offenses :
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.

 

La Grèce vint à son tour, et dit : "J’ai souvenance
Qu’en adhérant, les critères de convergence

Étaient pour tous bien gênants.


Pour étendre votre Empire, ensemble,

Sur mes comptes, nous convînmes de tricher,
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net."

 

A ces mots on cria « haro sur le Parthénon ! »
Un belge, quelque peu président, prouva par sa harangue

Qu’il fallait dévouer ce maudit pays,
Ce démocrate, ce rebelle, d’où venait tout le mal.


Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Tricher sur ses comptes ! Quel crime abominable !
Rien que la ruine n’était capable
D’expier son forfait : on lui envoya Strauss-Kahn. 

Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

 

 

Jean-Yves Crevel,

d’après Jean de la Fontaine

 


 

Rédigé par caroleone

Publié dans #PolitiqueS

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C
<br /> Jean-marie, pique, pique, tout est à vous !!<br /> <br /> <br />
C
<br /> peut être, je ne sais !!<br /> <br /> <br />
J
<br /> Puis le piquer pour mettre sur mon blog et sur mon réseau facebook. Excellent. Amitiés chère Caro.<br /> <br /> <br />
C
<br /> c'est Lucien Pons qui me l'a envoyé avec celui sur Barbara....et d'autres que je n'ai pas mis.<br /> <br /> <br />