Scandinavie : Le peuple Sami ou Sâme

Publié le 26 Novembre 2011

Chers amis lecteurs,

A l'approche des fêtes de fin d'année, une fois n'est pas coutume, je change totalement de direction pour vous emmener à la découverte d'un groupe indigène qui n'est pas si éloigné de nous : les Samis , ceux qui vivent au pays du père Noël et si ce dernier n'existe pas, les rennes eux sont bien présents dans la vie des Samis.

Une belle page de dépaysement qui vous est offerte bien amicalement et qui, je l'espère vous sortira de votre quotidien et vous apportera une grande bouffée d'oxygène, vous en mettra plein la vue afin d'aborder avec beaucoup d'espérance ces périodes de froid, de grisaille et de misère politique et sociale.

Je pense bien fort à vous tous

Caroleone

 

 Les Samis

 

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Peuple autochtone vivant sur une zone couvrant le nord de la Suède, la Norvège, la Finlande et la Russie (Péninsule de Kola), zone appelée bien souvent Laponie ou Sapmi.

C’est l’un des plus grands groupes indigènes d’Europe qui n’est pas considéré comme ethnie mais comme un peuple parlant des langues d’origine finno-ougrienne.

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Le nom

Le nom « sabme » (sami du nord) ou « saeme » (sami du sud) détermine le territoire aussi bien que les populations et la langue.

L’appellation « lapons » est à tendance discriminatoire et le véritable terme est « samis »

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La langue

La langue same est utilisée encore par 15% de la population et 30 % la comprennent.

Pour en savoir plus sur la langue « same » voici un lien :

http://www.sorosoro.org/les-langues-sames

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Population

Les samis sont environ 85.000 à 135.000 répartis comme suit :

-          Norvège : 60.000 à 100.000

-          Suède : 15 à 25.000

-          Finlande : 6400

-          Russie : environ 2000

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HISTOIRE

 

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  • An 98 de notre ère : Premiers écrits sur les salis. Tacite décrit dans son livre « De origine et situ germanorum » un peuple nommé les fenni.
  • 555 : Evocation par l’historien grec Procope d’un peuple qu’il nomme "Skrid finns" (skrithiphinoi)
  • 750 : Mention de la part de Paulus Diaconus avec une précision sur leurs pratiques de la chasse, l’emploi d’animaux domestiques qui ressemblent aux cerfs (rennes)
  •  9e siècle : Récits d’Ottar qui servait à la cour du roi anglais Alfred le grand : il décrit sa région natale, raconte qu’il possède 800 rennes semi-domestiques.
  • Epoque Viking : Les fourrures d’animaux étaient très prisées et recherchés par les russes et les peuples du Nord, d’où le troc avec les samis.
  • 12e siècle : Des églises sont construites sur le territoire
  • 13e siècle : « Sagas islandaises », confirmant les récits des commerçants qui faisaient des échanges avec les samis et prélevaient des impôts.
  • 1673 : Johannes Scheffarus publie un ouvrage intitulé « Lapponia », une véritable mine d’informations sur la vie des samis au 17 e siècle.
  • Moyen-âge : La Suède, la Norvège et la Russie prétendent toutes gouverner les régions où vivent les samis, ces derniers doivent parfois s’acquitter d’impôts à plusieurs pays simultanément.
  • 1716 à 1727 : Le collège des missions envoya le piétiste Thomas Von Westen afin d’évangéliser les samis. C’était un farouche opposant au chamanisme.
  • 1751 : La Suède et l’alliance dano-norvégienne s’entendent sur un tracé des frontières.
  • 1826 : La Russie et la Norvège se mettent d’accord sur leur frontière commune.
  • 17e/18e siècles : Implantation des colons qui pratiquent l’agriculture, ce qui est contraire aux traditions locales.
  • 1850 : Darwinisme social : réformes du système scolaire entre autres
  • Fin du 19e siècle : Interdiction de vendre des terraines à quiconque ignore le norvégien (norvégianisation)

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                                              Photo national geographic

Protection internationale

 

  • 1991 : La protection de l’environnement arctique souligne la responsabilité des états nations
  • 1996 : Déclaration d’Ottawa met en place le conseil de l’arctique (instance gouvernementale de haut niveau)
  • Reconnaissance par les états de la relation des peuples à leur terre et de la contribution de ceux-ci à la protection de l’environnement.
  • Comité des droits économiques sociaux et culturels des nations unies
  • Convention 169 relative aux droits des peuples indigènes et tribaux de l’OIT qui protège la culture, les terres et les droits des samis
  • Convention des droits de l’homme
  • Unesco : la convention de 2003 sauvegarde le patrimoine culturel immatériel (langues, histoire orale, folklore, connaissances, traditions)

La Laponie suédoise est le plus vaste patrimoine mondial matériel classé par l’UNESCO, c’est l’un des derniers grand site naturel préservé dans le monde.

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Le conseil Sami, les droits sur leurs territoires

Il est créé en 1956 (dénommé à l’époque « Conseil nordique » et il est légitimé par le conseil de l’arctique à Ottawa en 1996.

Il s’agit d’une organisation parapluie pour les associations samies des différents états. Huit associations  sont membres de cette instance.

En 2008, lors de la 19e conférence triennale samie qui a eu lieu à Rovaniemi en Finlande, à vu l’aboutissement d’une déclaration commune afin de faire pression contre la déforestation.

Au sein de l’état, les samis ont une reconnaissance supranationale de leurs droits.

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Le parlement sami

Un parlement sami (Sametinget) de 31 membres élus a été créé en 1991. Tous ceux qui se disent Samis ou qui ont des parents ou grands-parents qui sont ou étaient des samophones, peuvent s'inscrire sur la liste électorale. Les principales responsabilités du Parlement sami sont les suivantes:

  • stimuler et encourager la vie culturelle sami
  • encadrer la production et la reproduction de la langue sami
  • répartir les fonds gouvernementaux pour la culture sami
  • nommer les membres de la commission des écoles sami
  • conseiller les autorités suédoises sur les affaires sami

Les membres sont élus par les membres inscrits (encore très peu nombreux). Des partis sami spécifiques prennent part aux élections du Parlement sami (il y a onze partis différents) mais ils ne jouent pas de rôle significatif dans les élections locales.

 

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Un territoire et une culture à préserver

La Laponie est sous la menace d’explorations pétrolière et gazière, minière, forestière, hydro-électrique. Des activités qui pourraient contraindre ce peuple à abandonner l’élevage de rennes ou la pêche traditionnelle.

 

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Religion traditionnelle et concept de santé

Dans les premiers écrits, on sait que les samis étaient païens.

Les cultes et pratiques magiques ont été peu à peu abandonnés, néanmoins des notions de santé, de maladie et de guérison différent des concepts occidentaux persistent, signes résurgents d’un retour aux sources chamaniques.

Il faut rappeler que le chaman met en relation l’individu et ce qui l’entoure, le matériel et l’immatériel pour favoriser la guérison. Les hommes et les femmes avaient leur propre dieu et vénéraient un culte aux ours, pratiquaient des sacrifices également.

Le chaman (noaide) avait une forte influence sur le siida (village) en tant que conseiller, médecin et chef religieux.

Le chaman peut communiquer avec les dieux et les créatures célestes en entrant dans des transes.

Le chamanisme est resté prégnant jusquà l’époque médiévale et ensuite le christianisme s’est imposé à partir du XI e siècle et il est devenu la religion majoritaire.

 

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Tambour traditionnel Saami
Dans la culture Saami, le tambour est souvent utilisé dans les rituels chamaniques. L’association de symboles traditionnels et chrétiens témoigne de l’intégration de pratiques occidentales.
Source : Saami culture by Gusto (Ken Emerson Jr.)

Enterrement*

Autrefois les Sâmes enterraient leurs morts à l’endroit de leur décès. Avec la christianisation, surtout à partir du XVIIe siècle on leur impose l’usage du cimetière paroissial.

Organisation sociale*

La seule forme spécifique d’organisation sociale est la sii’dâ (laponie centrale), ou sit (laponie orientale). Elle remonte à l’époque où les Sâmes étaieny collecteurs/chasseurs nomades, s’est maintenue lorsqu’ils sont devenus pasteurs/éleveurs de rennes contemporains. La Sii’dâ est un groupe de familles, bien souvent unies par des liens  familiaux étroits, qui exploitent le milieu extérieur sur des bases communes. La propriété des rennes est individuelle à présent, mais les pâturages et les formes d’élevage sont fondés sur l’entraide et sont communs.

La sita est souvent constituée à partir de frères et de cousins et neveux. Les Sâmes distinguent parmi les oncles, le frère ou le cousin maternel (aeno) du frère ou du cousin paternel (aekke pour désigner l’aîné et caecce pour désigner le cadet). Makkä désigne l’oncle par alliance.

Habitations et matériel

Tente lapone*

La kata, kohte ou goatte.

2 types : la tente de voyage (lavvo), modèle léger fait de perches reposant sur 3 fourches, le tout recouvert de toile.

La tente familiale qui est plus lourde (bael’lje), composée d’une paire de 2 demi-arcs réunis par une barre faîtière, qui est soutenue à ses extrémités par 2 perches. Elle est plus spacieuse, on peut la recouvrir d’une toile ou de rondins d’écorces et de tourbe.

Le suonjer*

Il s’agit d’un assemblage de 3 perches réunies qui sert à suspendre des provisions ou des objets tandis qu’une plateforme soutenue par des trépides, éventuellement recouverte d’un toit de tourbe (luovve, luokte) offre un modèle plus élaboré.

Le traîneau*

Le traîneau sâme (geris) semble indigène. Il n’a qu’un seul patin central qui ressemble à l’amorce d’une quille. Il y a plusieurs modèles conçus pour des usages différents : ceux qui sont entièrement fermés servent à transporter les vivres ou les objets précieux. Ceux qui sont semi-ouverts servent à transporter les personnes, le rai’do-geris est ouvert à l’arrière pour transporter la tente avec les piquets qui débordent. Pendant les déplacements tout l’équipement est placé dans des traîneaux reliés les uns aux autres par un rajd (ou rai’do, une sorte de cordée). Le traîneau qui porte la tente est toujours le dernier.

Le repas*

Coutume

Une coutume probablement héritée des anciens chasseurs veut que ce soit le maître de maison qui prépare et distribue la viande.

Le café

En Laponie le café est utilisé depuis la moitié du XIXe siècle. Il se répand très vite et donne lieu à des pratiques matérielles comme le grillage, sociales comme la consommation avec une pincée de sel et une lamelle de viande ou de fromage, un sucre dans la bouche, ou encore de rituels. Le café est servi a tout instant de la journée et signe minimum de la sociabilité.

Vêtements*

Les mocassins d’hiver nommées skaller par les scandinaves sont de 2 types. Le 1er, gallolak comprend une semelle faite à partir d’un crâne de renne et une tige et une empeigne en peau de pattes. Le 2e, goikelak est entièrement confectionné à partir des pattes.

La blouse (gak’te) était taillée dans de la bure bleue (empruntée au XIXe siècle à des surplus militaires). Elle n’avait qu’une ouverture pour le cou, descendait assez bas et la partie inférieure froncée était très ample. La blouse des hommes comportait un col droit.

Le meilleur fil*

Le tendon (suodnâ) séché, divisé avec les doigts ou les dents en fines fibres est filé avec la main sur le genou et la joue. C’est le meilleur fil pour la couture des cuirs. Ce sont les femmes qui s’occupent du filage à leurs moments de pause.

 

Traditions

 

Vocabulaire *

Le vocabulaire de la nature est très riche dans la langue sâme, surtout celui qui a rapport à la neige : la nouvelle neige, la neige qui n’a pas encore été piétinée, celle qui l’a été, la neige granuleuse, la neige qui forme un blog, la neige gelée en couche mince, en couche épaisse, en plaque, en plaque isolée l’été ou mêlée d’eau au printemps.

L’univers*

Avec une cosmographie bien développée, les Sâmes pouvaient se repérer l’hiver. Les étoiles étaient groupées en fonction d’une vision mythique du monde. L’étoile polaire (boahje-naste) est censée soutenir le ciel. A la fin du monde Favtan (Arcturus) tirera avec son arc su fauna davgge (le chariot de la Grande Ourse), le ciel en s’écroulant écrasera la terre.

Pastoralisme des rennes

 

Au moyen-âge, les Samis étaient chasseurs et trappeurs et ils vivaient dans des communautés, les siidas qui possédaient chacune son territoire.

Au 16 e siècle, les Samis abandonnent la chasse au renne pour devenir des éleveurs nomades au gré des transhumances saisonnières. En Norvège, moins de 10% de Samis sont de nos jours éleveurs.

Ils sont des éleveurs nomades de rennes dont la richesse s’évalue à la taille du troupeau. L’exploitation commerciale du renne est principalement liée à la viande.

 

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photo national geographic

                                                        

Problématique actuelle rencontrée par le pastoralisme

Les samis sont confrontés au changement climatique, à la réduction d’habitat et à la surpopulation. Le pastoralisme en Norvège est basé sur les déplacements saisonniers et sur le pâturage naturel qui nécessite un complément alimentaire en hiver quand l’accès au fourrage est limité par l’épaisseur de neige.

Le réchauffement de l’arctique induit une succession de redoux qui emprisonne dans la glace les plantes et les lichens, principale nourriture des rennes.

 

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   glouton

 

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lynx

 

Autres facteurs mettant en péril le pastoralisme

 

  • Les prédateurs carnivores : lynx, loups, gloutons
  • Les aspects réglementaires et économiques du pastoralisme : droit de pâturage, taille et structure du troupeau, contrôle du marché et des prix
  • Perte d’habitat : destruction physique liée au développement d’infrastructures (bâtiments, équipements, routes, etc.…) C’est l’activité humaine qui est facteur de perturbation.

Vous voyez qu’il n’y a pas uniquement en cause le réchauffement climatique mais bien d'autres causes.

Les capacités d’adaptation des peuples autochtones et les connaissances ancestrales du pastoralisme sont connues. Les Samis maintiennent un haut niveau de diversité phénotypique des troupeaux en variant l’âge, le sexe, la taille, la couleur et le tempérament de leurs animaux.

Cette stratégie permet de réduire les vulnérabilités face à des conditions défavorables ou imprévisibles. Les savoir-faire traditionnels des cultures arctiques constituent des éléments pour maintenir le pastoralisme.

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Des Samis sur le plateau de Finnmarksvidda, Norvège

 

Le loup *

Pour les Sâmes c’est un animal diabolique, c’est leur plus ancien ennemi des troupeaux. Il était profondément haï.

Le chien sâme *

Le chien sâme (baena) est un spitz de petite taille avec des oreilles triangulaires dressées, un museau pointu, une queue en trompette et une fourrure épaisse surtout autour du cou. Il est probablement domestiqué depuis fort longtemps. Son dressage est très précis, le chien doit répondre à son maître au doigt et à l’oeil.

Musique Joik ( prononcé yoïk)

Le joijk ou juoigos est un chant d’origine religieuse et magique. Selon les régions, la mélodie (vuolle) est associée à un texte (luotti) plus ou moins long répété plusieurs fois et s’arrêtant brutalement. Par son intermédiaire on entrait par l’extase en communication avec les esprits. A présent le joijk s’est laïcisé et chaque sâme a sa propre mélodie sur laquelle il improvise l’expression de ses sentiments présents.

Radio

Des programmes en Same existent à la radio depuis 1946.

Peinture

L’inspiration vint des thèmes traditionnels du renne, dans les thèmes contemporains, dans la reproduction des symboles sacrés que sont les tambours des chamans.

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 Lorsque les Samis furent christianisés au cours des 17e et 18e siècles, nombre de tambours samis, alors considérés comme accessoires de sorcellerie par les missionnaires, furent confisqués et brûlés .

L’artisanat ou Duodji

 

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En Finlande

Il était autrefois cantonné à la vie domestique et il est à présent produit et vendu en grande quantité.

Autres traditions samis

  • Les légendes
  • Les tentes traditionnelles et cabanes faites de tourbe et de couches d’écorces
  • Les costumes nationaux
  • L’usage de traineaux de rennes
  • Le respect de l’environnement

 

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De nos jours, les Samis vivent dans des maisons comme les autres scandinaves et sont vêtus à l’européenne même s’ils utilisent encore leur costume national lors des fêtes traditionnelles ou entre eux.

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Le renne

On ne sait pas quel peuple a commencé à domestiquer le renne. Ce savoir-faire a été transmis de la Sibérie à la Scandinavie autour de l'an 1 000 avant Jésus-Christ. Ce sont les Samis qui ont pratiqué l'élevage du renne en Scandinavie, et le font d'ailleurs encore aujourd'hui. . En Norvège et en Suède, c'est un privilège des Samis, alors que les Finlandais le font aussi en Finlande. Les rennes peuvent aller et venir librement, ce sont les hommes qui les suivent. Les bêtes sont rassemblées quelquefois au cours de l'année pour marquer les jeunes ou tuer quelques animaux. Le rassemblement des troupeaux est pratiqué aujourd'hui à l'aide d'hélicoptères et de motoneiges.

Les étapes du rythme annuel du renne débutent par la naissance des veaux vers la fin mai et leur marquage un mois plus tard. Lâchés dans la nature, les rennes montent en été sur les collines pour éviter les moustiques et le soleil. Ils savent aussi nager. En grandissant, les bois des jeunes rennes deviennent poilus et chauds, car le sang y circule. Ils poussent de 2 cm par jour.

A l’automne a lieu le rut et le rassemblement de la harde, engraissée grâce aux champignons dont ils sont très friands, y compris les amanites hallucinogènes…. C’est dire ! Après le rut, les mâles perdent leurs bois qui sont ramassés et vendues alors par les Samis pour l’artisanat.

Les Samis sélectionnent et abattent les rennes, préférant souvent faire leur viande eux-mêmes pour éviter les intermédiaires d’une viande passant de 6 à 12 € le kg.

Identifier les rennes *

Pour identifier la propriété des rennes chaque éleveur découpe les oreilles de son animal selon un modèle qui lui est propre et connu de ses voisins et de l’administration. En cas de changement de propriétaire, comme on ne peut pas altérer une autre fois l’oreille de l’animal, on inscrit ses initiales sur le poil du flanc à l’aide d’un couteau ou on le grave sur une plaque de bois suspendue au cou de l’animal.  Tout futur berger doit apprendre à reconnaître toutes les marques des différents propriétaires.

Haer’gi : renne castré qui sert au trait il existe toute une série de noms donnés aux rennes pour les qualifier, le renne sauvage est gad’di, le domestique, boazo, d’autres noms déterminent son âge, son serxe, la couleur de sa robe, la forme de ses bois, sa situation dans le cycle de reproduction……

Vazâ désigne une femelle qui a déjà porté, plus particulièrement quand elle continue à suivre sa mère.

Dès sa naissance le jeune Sâme reçoit en diverses circonstances des rennes qui sont sa propriété et qui portent sa marque. Dès qu’il est en âge il s’y intéresse et s’initie très tôt aux techniques de l’éleveur qu’il sera un jour.

Les bois de renne ne servaient pas seulement de jeux aux enfants mais aussi à confectionner des anneaux de lasso, des manches de couteau, des cuillères, des pommeaux de canne, des attaches de lasso, des gaines pour nécessaire à aiguilles, des peignes de tissage.

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 photo Jason Roberts

Une transhumance de rennes en image sur cocomagnanville

Cuisine

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C’est une cuisine scandinave traditionnelle qui utilise les ingrédients locaux telles les airelles que l’on retrouve dans toutes les sauces, le poisson fumé, saumon et hareng mais aussi sandre, perche,truites, des plats composés de renne, d’élan, de mouton, de perdrix des neiges accompagnés de petits légumes divers, de purées et de baies ( camarine, airelle, sorbe, baie d’argousier, fraise).

Les tartes sont faites avec des baies également, c’est une cuisine des pays froids mais riche en variété et en goût.

Les boissons locales sont le « lapin kulta », la bière, la vodka Koskenkorva et également de délicieux jus de myrtilles.

Trois  spécialités :

 

-         Le lapkkok : à base de foie et de moelle

-         Le renklamma : pain levé au cumin enroulé en cône autour d’une fine tranche de renne

-         La soupe sami (finlande) : à base de saumon émietté, crème, pommes de terres, oignons, poivre en grains

 

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   photo Jason Roberts

SOURCES : wikipédia, recherches polaires CNRS, encyclopédie de l’agora

Caroleone

* Les notes suivies de cette astérisque sont des données concernant les Sâmes de Suède, dans les années 50 à 80, prises dans le livre Anta, mémoires d'un lapon d'Andreas Labba paru dans la collection Terre Humaine, un ouvrage que je recommande vivement.

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