San Dionisio del Mar, isthme de Tehuantepec, Oaxaca, 14 septembre 2012

Publié le 20 Septembre 2012



Comptant avec la participation de représentants des villages et
communautés indigènes, d'organisations et d'associations nationales et
régionales d'au moins huit États du pays se déroule en ce moment la
Rencontre nationale de la nation Ikojt en résistance contre les projets
éoliens. La présence de plus d'une centaine de jeunes du mouvement
"Yosoy132" de la région et du centre du pays a été très remarquée et
novatrice dans ce type de rencontre dans la région, et les Ikojts de San
Dionisio, agréablement surpris de la présence de près de cinq cents
délégués, se sont montrés très motivés pour relancer la résistance et
l'opposition au projet éolien prévu sur la barre Santa Teresa, qui sera
parcourue dans la matinée par tous les délégués et pêcheurs de la région ;
parmi les premiers accords de l'assemblée qui se déroula durant toute
cette journée, on peut mettre en exergue la réalisation d'actions
concrètes, notamment des blocages permanents afin d'empêcher l'accès des
machines et des installations à la péninsule de Santa Teresa, où les
entreprises Mitsubishi (Japon), PGGM (Hollande) et Macquarie, actionnaires
de Mareña Renovables, prétendent dès à présent débuter les travaux
d'installation du parc éolien.

Malgré la chaleur suffocante diffusée à l'intérieur de l'auditorium par le
toit de tôle de 2 800 mètres carrés, la plénière approuva la rédaction de
lettres afin d'exprimer son étonnement et l'exigence de suspension de
l'attribution de ressources à ce mégaprojet par la Banque interaméricaine
de développement. Fut également approuvée la décision de présenter la
problématique de San Dionisio à la prochaine assemblée contre
l'imposition, qui aura lieu les 22 et 23 septembre. Diverses interventions
mirent en avant la nécessité de fortifier l'exercice du droit à
l'autonomie et à la libre détermination des villages et peuples de
l'isthme face à la dénégation du gouvernement de l'État d'Oaxaca à
répondre aux demandes de disparition des pouvoirs au sein des
municipalités de San Dionisio, de San Mateo et de Santa Maria Chimalapas ;
au sein des organisations nationales participantes fut remarquée la
présence du Réseau national contre la Commission fédérale d'électricité et
de l'Alliance mexicaine pour l'autodétermination des peuples (AMAP), qui
firent un appel à venir renforcer la participation à leur prochaine
réunion, les 6 et 7 octobre à Las Choapas, au sud de l'État de Veracruz.

La présence de délégués de San Mateo del Mar, Juchitán, Xadani et Unión
Hidalgo, tous participants à l'Assemblée des peuples indigènes de l'Isthme
en défense de la terre et du territoire (APIITDTT), limitrophes du système
lagunaire menacé et également en résistance, motiva la prise d'accords
implicites visant à mettre en œuvre des actions concrètes d'opposition au
mégaprojet, auxquelles s'engagèrent également les jeunes du mouvement «
Yosoy132 » de la région de l'Isthme. Participèrent également des délégués
indigènes des communautés de l'isthme Jarocho et de la sierra de Santa
Martha, qui qualifièrent l'imposition de ces mégaprojets de "capitaliste,
patriarcal et colonial", et proposèrent face à cela la fortification des
autonomies, comme le font les communautés zapatistes du Chiapas. "Il est
temps de rêver plus, et de le mettre en pratique", soulignèrent-ils.

Parmi les actions à entreprendre au niveau national et international fut
approuvée la réalisation de manifestations à la capitale du pays face aux
bureaux de la Banque interaméricaine de développement, la demande de
mesures préventives à la Cour interaméricaine des droits de l'homme pour
San Dionisio del Mar, ainsi que des actions de dénonciation dans les pays
dont sont originaires les entreprises promouvant la spoliation des
villages de l'Isthme, entre autres la Hollande, le Japon, les États-Unis,
la France et l'Espagne. Le premier jour de travail se conclut sur une
marche motivante de près de mille participants, auxquels se joignirent les
familles ikojts de la communauté de San Dionisio, marquée par des arrêts
face aux maisons de ciment des fonctionnaires corrompus répudiés par
l'Assemblée du village, ainsi que face aux bureaux du commissaire des
biens communaux où se réunissaient environ quarante personnes qui se
turent face à la manifestation qui leur exprima ouvertement leur manque de
dignité et leur complicité avec les entreprises étrangères.

La Journée de résistance nationale antiéolienne fut également alimentée
d'atoles et de tamales, venus compléter le menu exubérant de crustacés
frais, d'horchata, de totopos et de tortillas de maïs criollo servi au
déjeuner. Demain 16 septembre est prévue une escapade en barque sur la
lagune bordant au sud la barre menacée de Santa Teresa, plus connue par
les Ikojts sous le nom de Tileme, vaste centre cérémoniel d'eau et de
terre vénéré par les Ikojts.

Témoignage de Gugu Huini.
Traduction Siete Nubes.


-----------------

http://lavoiedujaguar.net

 

 

 

Retrouvez les ikoot sur cocomagnanville et le corridor éolien également ICI

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #indigènes et indiens

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
<br /> Comme par hasard, ce sont encore des terres indigènes qui sont concernées!<br />
C
<br /> <br /> Oui, ce n'est pas un hasard évidemment, les terres fertiles et intéressantes pour les multinationales sont toujours habitées par des peuples premiers.<br /> <br /> <br /> Là en l'occurence c'est l'aspect très venteux de l'isthme qui est recherché et c'est tout un couloir d'éoliennes qui sont en projet d'ailleurs une partie est construite, dans mon article sur le<br /> corridor éolien j'en parle sauf que j'ai traité le sujet avec les indiens zapotèques. Il y a plusieurs projets en fait il me semble, c'est assez compliqué.<br /> <br /> <br /> Le Mexique avec les trésors de son sous-sol et son énorme potentiel est bien embêté d'être un pays indigène, tu vois, regarde comment ils ont réussi à se réaccaparer des terres sur le caracol de<br /> Roberto Barrios pendant que les malheureux étaient partis se cacher deux jours dans la montagne : ils ont planté 2/3 maisons de tôle et basta, réappropriation et c'est comme ça en permanence au<br /> Chiapas, dans l'Oaxaca et le Guerrero, ça s'appelle une guerre de basse intensité. Mais les peuples s'unissent et sont très combatifs, je les aime pour ça, ce sont mes exemples.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises et merci de ta visite<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />