POUCHKINE : Les Tziganes (Aleko parle,extrait) blog en veille....
Publié le 10 Janvier 2010
Il n'est de bonheur sans amour !
J'ai quitté les fêtes urbaines,
Les femmes... oh, sois en certaine,
Tu es plus belle sans atours,
Plus belle sans colliers ni gemmes,
Ne change pas,reste la même !
Auprès de toi, mon seul désir
Est de goûter à l'avenir :
Amour, exil, choisi, plaisir ...
Deux ans passèrent ... La peuplade
Erre toujours sur les chemins.
Hôtes bienvenus, les nomades
Reçoivent un accueil humain.
En s'éloignant de la culture,
Aleko libre, insouciant,
Comme un Tzigane à l'aventure
Prend sans regret les jours fuyants.
Rien de changé dans l'existence
Des Tziganes et son passé
Est mort.Nouvelle accoutumance :
Il aime leurs bivouacs pressés,
La paresse qui les gouverne,
Leur parler pauvre et cadencé
Et, transfuge de la caverne,
L'hôte hirsute qu'il a dressé.
Devant la foule circonspecte,
Dans les hameaux ils font collecte ;
Rongeant sa chaîne, énorme et lourd,
L'ours gronde et danse au carrefour ;
Le vieux d'une main nonchalante,
Fait résonner le tambourin ;
Aleko montre l'ours et chante ;
Zemphira cueille le butin.
Quand vient la nuit, ils se rassemblent
Autour du grain non moissonné ;
Le vieillard sommeille et tout semble
Enfin au repos s'adonner.
Alexandre Pouchkine