Poème de Vélimir Khlébnikov
Publié le 13 Octobre 2012
Dois-je, moi, papillon voletant,égaré
Dans une chambre de vie humaine
Laisser les fenêtres sévères
L’écriture de ma poussière, ma signature de prisonnier
Sur les vitres austères du sort ?
Si triste si gris
Est le papier peint d’une vie humaine !
Le « non » transparent des fenêtres !
Déjà j’ai effacé mes lueurs bleues, mes points d’arabesques,
Ma tempête bleue de l’aile –première fraîcheur,
Pollen soufflé, ailes fanées qui se font transparentes et dures,
Las, je me cogne à la fenêtre de l’homme.
Les nombres éternels y frappent comme
Un appel du pays natal, ils appellent le nombre à s’en retourner
Chez les nombres.
Vélimir Khlébnikov (Zanguézi, 1921)