Pérou : Le projet CAMISEA, les indiens isolés et la forêt amazonienne
Publié le 26 Avril 2012
Accapareurs, pilleurs, pollueurs et cie.....
Pérou : Indiens isolés contre multinationales
Le département des affaires indigènes du gouvernement péruvien a annoncé son intention d'ouvrir les réserves d'Indiens isolés aux compagnies pétrolières -
quelques jours avant la mise en place du nouveau gouvernement en juillet 2011.
De nouvelles lois permettraient à l'Etat d'attribuer aux compagnies pétrolières et gazières un accès libre aux réserves, en dépit des graves risques qui en
résulteraient sur les Indiens isolés.
Ce projet a déclenché une vague de critiques de la part des organisations indigènes.
CONSORTIUM CAMISEA
Localisation : environs de la rivière Camisea à 200 km de la rivière Urubamba, région de Cusco
Attribution : en 2000 pour une période de 30 ans au consortium camisea ( concession de type BOOT)
Gisement : il s’agit des blocs 88 et 56 situés dans la forêt amazonienne de la région de cusco
Exploitation : extraction et traitement du gaz naturel
Volume estimé : 11 trillions de pieds cubes de gaz et 600 millions de barils de condensats
Détail : - 6 puits producteurs, 2 puits injecteurs,
- 2 centres de traitement (pour le gaz à Malvinas, pour les liquides à Pisco)
- Une usine de liquéfaction où le gaz sera transformé en GNL au sud de Lima
- Segment transport : 2 pipelines gaz à Lima (716 km de long) capacité extensible 729 millions de pieds cubes /jour, part de Malvinas , longe la côte jusqu’à Lima
- L’autre de 530 km de long produisant 50.000 barils /jour, extensible à 70.000 barils /jour traverse la réserve nationale de Paracas pour terminer à Pisco
Investissement : 1600 millions de dollars
Exportation : vers la Corée, les EU,l’Espagne et le Mexique
Alimentation dans le pays : 15 grands clients ( centrales électriques et secteur industriel) société calidda qui alimente la capitale en gaz
Le consortium CAMISEA
Pays : Argentine
Nom : PLUSPETROL
Parts : 27.2 %
4e producteur de pétrole et gaz en Argentine, plus grand producteur au Pérou
+
Pays : Etats-Unis ( dallas)
Nom : HUNT OIL company
Parts : 25.2 %
+
Pays : Corée du sud
Nom : SK ENERGY
Parts : 17.6 %
+
Pays : Argentine
Nom : TECPETROL
Parts : 10 %
+
Pays : Algérie
Nom : SONATRACH
Entreprise publique, 1èere compagnie africaine toutes activités confondues
Parts : 10 %
+
Pays : Espagne ( Madrid)
Nom : REPSOL YPF
Parts : 10 %
+
Ainsi que d'autres groupes qui détiennent le reste des parts.
Domaines d’activités : exploration, extraction de gaz , transport, raffinage
Huttes dans la réserve Kugapakori
À la fin des années quatre-vingt-dix la Banque mondiale a amorcé le pillage des territoires ancestraux en ordonnant le développement d’un nouveau cadre juridique. Cette nouvelle législation a ouvert la voie aux transnationales pour l’investissement dans les secteurs des ressources stratégiques sans aucune considération pour les droits des autochtones. Les transnationales (notamment les pétrolières, tels que Shell, Oxy, Total, etc.) ainsi que les grandes sociétés forestières et minières sont désormais subventionnées par les États. Les transnationales peuvent ainsi investir dans les ressources stratégiques (hydrocarbures, forêts, mines, eau,
biodiversité…) sans aucun risque financier, grâce à de généreuses subventions auprès des grandes compagnies. La Banque Mondiale octroie des crédits auprès des gouvernements qui à leur tour subventionnent ces grandes sociétés.
Les États sont forcés de régulariser le développement des ressources stratégiques. L’État doit réglementer les espaces miniers, pétroliers, forestiers et autres afin de permettre en réalité la déréglementation, tout en régularisant la présence militaire afin de sécuriser les ressources et protéger les intérêts des investisseurs étrangers. Dans ce contexte, il faut comprendre le processus législatif mis en place dans les années quatre-vingt dix en Amérique latine, mais également ailleurs dans le monde. Par exemple, aux Philippines la Banque mondiale a exigé la déréglementation des espaces miniers avec le Mining Act (1995). Cette loi autorise l’exploitation des ressources minières au sein même des territoires autochtones. En Papouasie-Nouvelle-Guinée (dès les années quatre-vingt), la Banque mondiale exigea l’abolition du droit coutumier (le droit collectif de la vaste majorité de la population) en octroyant des terres et des titres de propriété individuels. C’est ainsi que le processus législatif permet de légitimer le pillage économique dans les territoires ancestraux tout en usurpant le droit coutumier des populations.
En Amérique latine, les gouvernements ont permis la déréglementation du marché des terres et la privatisation des terres publiques (les terres autochtones sont publiques). Des conseillers de la Banque mondiale ont travaillé avec les responsables de la législation et des terres autochtones afin d’ouvrir les espaces aux grandes exploitations économiques, notamment les pétrolières.
Le progrès peut tuer
Selon survival
Imposer le « progrès » aux peuples indigènes leur apporte rarement longévité ou bonheur. En réalité, les conséquences sont désastreuses.
Le respect de leurs droits territoriaux est de loin la meilleure garantie de leur bien-être.
cliquer sur l'image
La forêt
Sont concernées plusieurs réserves naturelles de la forêt amazonienne dont certaines sont le territoire d’indiens qui vivent en isolement.
La réserve nationale de Paracas
Zone protégée de 3350 km2 de la province de Pisco depuis 1975 protège la flore et la faune des milieux aquatiques ainsi que le désert de Paracas.
La réserve Kugapakori
indiens nanti
Elle a été créée en 1990 pour protéger les droits territoriaux des indiens nahuas kugapakori, mais aussi des nantis et des machiguenga.
Le bloc 88 qui représente un gisement de pétrole se trouve sur le territoire de la réserve.
Le projet est situé sur un territoire qui représente une des plus grandes biodiversités au monde :
- 747 espèces d’arbres
- 150 espèces de mammifères
- 75 espèces d’amphibiens
- 83 espèces de reptiles
- 156 espèces de poissons
- 420 espèces d’oiseaux
Rivière camisea
Impacts sur l’environnement :
- En décembre 2004 juste après les débuts des travaux, la rupture du gazoduc au kilomètre 8.8 a provoqué le déversement d’hydrocarbures dans le ruisseau kemariato puis le fleuve Urubamba.
- Déboisement
- Contamination des fleuves
- Erosion des sols
- Altération de la flore et de la faune
- Libération dans l’atmosphère mondiale de 687.2 millions de tonnes de dioxyde carbone
- 6e projet mondial émetteur de dioxyde carbone
- Pollution sonore
Les indiens isolés, oui, ils existent au Pérou !!
Défense d'entrer dans nos forêts !!
Et comble de malchance, une fois encore 75 % des sites d’extraction de gaz se situent sur les territoires indigènes !!
Quelle poisse pour le gouvernement mais qu’à cela ne tienne, on va passer outre et au pire, nier l’existence de ces minorités qui la plupart ont décidé de vivre en isolement volontaire.
Ce dont nous ne devons pas les blâmer car c’est une décision très sage, leurs connaissances de l’homme blanc dit civilisé leur ont apprises que dès le premier contact même indirect, 50% de leur population est décimée.
Ca vous plairait à vous, que l’on vous dise que vous allez perdre la moitié de vos proches ?
Les peuples isolés concernés sont les suivants et vous pourrez consulter la page qui leur est consacrée ICI :
- Les machiguenga
- Les nanti
- Les kirineri
- Les ashéninka
- Les nahua
- Les amahuaca
Raya, un aîné nahua. Plus de la moitié de son
groupe
a été décimé après l'ouverture
de son territoire à
l'exploration pétrolière. © Johan
Wildhagen/Survival
Impacts pour Ces peuples et les autres populations :
- Disparition des populations en isolement volontaire ( épidémies, maladies)
- Pêcheries en diminution = famines
- Santé détériorée par la contamination des eux (huiles, graisse, détergents, déchets non traités)
- Destruction par les entreprises des chemins, ponts et canaux d’irrigation
Revue de presse
Sur Algérie.dz.com
8 aout 2004
Le gisement pétrolier et gazier de Camisea au Pérou est entré en production jeudi dernier après les inaugurations officielles des différentes installations par le président péruvien, Alejandro Toledo, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane ainsi que des cadres de la société, a annoncé la compagnie pétrolière algérienne dans un communiqué……
Sur institut-gouvernance.org
Après Camisea
Le rôle du secteur privé dans la gouvernance énergétique péruvienne
La découverte d’importants gisements de gaz naturel dans les années 1980 a placé le Pérou au rang de producteur moyen d’hydrocarbures en Amérique Latine. Après une période d’incertitude, liée à des conflits sociaux où des organisations autochtones et des ONG écologistes s’opposèrent ouvertement à l’exploitation de ces gisements, les trois présidents qui ont succédé au gouvernement autoritaire d’Alberto Fujimori, en 2000, ont multiplié les séries d’appels d’offres pour l’exploration et l’exploitation de nouveaux « blocs » pétrolifères……
Un enfant amahuaca
Sur survival
Le gouvernement péruvien a licencié une haute fonctionnaire chargée des affaires indigènes pour avoir contesté la décision ‘illégale’ d’ouvrir un territoire habité par des Indiens isolés au géant gazier argentin Pluspetrol…..
Sur worl rainforest movement
Pérou : la BID finance le projet gazier de Camisea qui menace la diversité biologique et culturelle de la forêt
Le projet énergétique de Camisea est le plus grand de l’histoire du Pérou. Il concerne l’extraction de gaz naturel dans un site dénommé Bloc 88, situé de part et d’autre du fleuve Camisea, dans une des régions les plus riches du monde en matière de diversité biologique. Le coût de l’ensemble du projet sera de 1 600 millions de dollars, cette somme incluant l’extraction et le traitement du gaz, et la construction de deux gazoducs qui traverseront la cordillère des Andes avant d’arriver au littoral pour le transport du gaz……
Sur survival
4 avril 2012
Le gouvernement péruvien ne se conforme pas aux lignes directrices des Nations-Unies relatives à la protection des Indiens isolés d’Amazonie.
Loin de tenir compte du rapport historique des Nations-Unies qui fait valoir le droit des tribus à rester isolées, le Pérou autorise le plus grand projet gazier du pays à s’étendre dans des territoires indigènes connus pour abriter de nombreux Indiens isolés……..
Caroleone