Pépé Mujica, un président pas comme les autres
Publié le 15 Avril 2013
L’Uruguay est l’un des pays les moins corrompu de l’Amérique latine, il est aussi l’un des plus heureux.
L’Uruguay fut l’un des premiers pays du monde à abolir la peine de mort, en 1907. Six ans plus tard, il autorisait les femmes à réclamer le divorce. Déjà en 1877 le pays avait décrété l’école publique, gratuite et quasi laïque, bien avant Jules Ferry.
Depuis 2009 l’Uruguay s’est doté d’un président pas comme les autres : José Mujica dit pépé Mujica.
Né en 1935 il est un ancien tupamaro, un guérillero de l’époque de la dictature dont il payé cher le combat pour la liberté :
6 balles dans le corps et 14 années d’emprisonnement dont 2 ans enfermé au fond d’un puits et comme ses camarades otages de la junte au pouvoir il subit les tortures et les menaces de mort.
Sitôt élu le 29 novembre 2009 avec son parti le frente amplio, Pépé a adressé aux nombreuses personnes rassemblées pour fêter sa victoire un discours dans lequel il a dit :
« Pauvres sont ceux qui pensent que le pouvoir se trouve en haut et pas dans le cœur du peuple. J’ai mis une vie entière à l’apprendre. »
Son programme progressiste laisse rêveur :
Légalisation de la marijuana dont chacun pourra la cultiver dans son potager pour usage personnel, mariage des personnes de même sexe, libéralisation des lois sur l’avortement et aide aux énergies renouvelables.
Autant d’étonnements dans cette Amérique latine qui s’ouvre progressivement au progrès dont elle a tant besoin.
Etonnement aussi devant la désinvolture et la vie sans chichi de ce président dont il est dit qu’il est l’un des plus pauvres.
Les élus doivent rendre des comptes sur leurs biens
En Uruguay, les hauts fonctionnaires doivent obligatoirement rendre publique leur déclaration de revenus avec tous leurs biens et en discuter devant le Conseil de transparence er éthique publique.
Un président qui est l’un des plus pauvres
Pépé Mujica pour sa part déclare ne posséder qu’une vieille coccinelle de 1987.
Il reçoit un salaire de 250.000 pesos (9500 euros) pour sa charge de chef d’état sur laquelle il ne perçoit réellement que 20.000 pesos ( 760 euros) reversant 90% de son salaire à des organismes d’aide sociale, à son parti ou à des ONG.
Il vit très simplement dans un cadre bucolique de Rincon del Cerro en compagnie de sa femme Lucia Topolanski (sénatrice du mouvement de participation populaire) et de leur chienne Sa maison est très simple, avec une seule chambre et un toit de zinc.
Mariage pour tous…..c’est fait en Uruguay
Le 10 avril 2012, l’Uruguay devient le deuxième état d’Amérique latine ( après l’Argentine) et le 12e du monde à adopter une loi nationale ouvrant le droit au mariage pour toutes et tous.
Ce projet de loi à été initié par un collectif citoyen portant le nom de « moutons noirs » et soutenu par le gouvernement du frente amplio et par Pépé Mujica. Il permet aux conjoints de se marier quel que soit leur genre et de reconnaitre la filiation fondée sur l’engagement avec transmission du nom des deux parents pour les enfants nés dans le cadre d’un mariage entre personnes homosexuelles.
Il comporte aussi le droit pour les couples homosexuels d’adopter ensemble des enfants.
Légalisation de l’avortement
En octobre 2012, le gouvernement progressiste du frente amplio a adopté une loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. C’est une véritable avancée pour le droit des femmes sur le continent latino-américain bien en retrait sur cette question. Seules les femmes de Cuba et du Guyana peuvent interrompre leur grossesse sur le continent.
Néanmoins le cadre de cette loi est encore assez rigide et long et méritera d’avancer plus en profondeur.
D’autres façons de gouverner existent et sont possibles : la preuve !!
Le mouvement de libération nationale TUPAMAROS (MNL/T) ICI
Caroleone
Sur une idée des amis des bois